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Valérie Cangemi

In document Rencontre de l'Est et de l'Ouest (Pldal 47-59)

Université de Lausanne

Comme l’a bien montré Jacques Le Goff qui décrit l’océan Indien comme « le monde clos de l’exotisme onirique de l’Occident médiéval, l’hortus conclusus d’un Paradis mêlé de ravissements et de cauchemars »1, l’Orient est une source de fascination pour le Moyen Âge, mêlant à la fois découvertes géographiques et scientifiques à tout un univers de croyances merveilleuses et magiques.

Du noir Sarrasin des chansons de geste aux populations étranges qui peu-plent les îles visitées par Gargantua, les représentations fantasmagoriques de l’Orient parcourent les différents genres de la littérature médiévale.

Lors de cette présentation, nous nous intéresserons plus particulièrement au cas de deux enchanteurs bien connus de la littérature médiévale, Morgane et Nectanabo, ainsi qu’à leurs liens avec l’Orient, dans le but de montrer d’une part les différences entre magie « locale » et magie orientale, et d’autre part que l’influence de cet Ailleurs et de tout le poids référentiel qu’il apporte entraîne une hyper-sexualisation du magicien, qui est pourtant déjà associé à la luxure dans bien des ouvrages romanesques. Pour ce faire nous commencerons par examiner un roman trop souvent négligé par les critiques, les Prophesies de Merlin en prose, au sein duquel l’univers arthurien bien connu des romans en prose antérieurs est parcouru d’éléments orientaux venant bouleverser les re-pères habituels et complexifier les intrigues. Nous poursuivrons ensuite avec le Confessio Amantis de John Gower, et plus particulièrement son sixième li-vre, non seulement dans le but d’amener un pendant masculin à Morgane avec l’examen de Nectanabo, mais également pour exemplifier ce que le chan-gement de genre, de langue et de siècle peut amener à l’évolution du « triangle luxurieux » enchanteur – Orient – sexualité.

1 J. Le Goff, « L’Occident médiéval et l’océan Indien : un horizon onirique », In : Pour un autre Moyen Âge, Paris, Gallimard, 1977, p. 283.

Le roman des Prophesies de Merlin, un texte en prose daté de la toute fin du xiiie siècle et rédigé par un soi-disant « maistre Richart d’Irlande », est un texte hybride et étrange dont les critiques n’ont longtemps pas su que faire.

Édité une première fois à partir du manuscrit de Rennes dans les années 1920 par Lucy Paton2, nous nous baserons ici sur l’édition plus récente d’Anne Berthelot à partir du codex Bodmer3, qui a l’avantage d’être le plus complet des manuscrits dont nous disposons4.

Hybride, le texte l’est car il mélange, ou plutôt entrelace, les épisodes arthu-riens aux prophéties de Merlin qui continuent de parcourir le texte malgré l’entombement de l’enchanteur qui prend place dès le premier tiers du roman.

Se voulant comme une somme des textes en prose qui le précède5, les lieux, l’inscription temporelle et la plus grande partie des personnages appartien-nent à l’horizon d’attente des lecteurs des cycles en prose. Une grande partie de l’intrigue se déroule durant l’épisode de la fausse Guenièvre bien connu des lecteurs du Lancelot, l’entombement de Merlin et ses liens avec la Dame du Lac nous rappelle le Merlin en prose, et le Tristan en prose n’est pas en reste avec les visites du Roi Marc et l’enlèvement d’Alixandre l’Orphelin qui fonc-tionne ici comme un double de Tristan.

Mais ce qui nous intéresse le plus dans ce texte, c’est l’omniprésence des figures féminines, et tout particulièrement celles des enchanteresses. Si l’on garde en tête la distinction établie par Laurence Harf-Lancner entre fées mé-lusiniennes et morganiennes6, il est évident que toutes les enchanteresses des Prophesies sont clairement morganiennes, voire tout simplement des avatars de Morgane elle-même. En concurrence permanente avec les figures de la clergie, les fées sont certes savantes, mais ont toutes, sans exception, appris

2 Lucy A. Paton, Les Prophecies de Merlin, edited from Ms. 953 in the Bibliothèque municipale of Rennes, New York-London, D.C. Heath and co. – Oxford University Press, 1926-1927.

3 Les prophesies de Merlin (Cod. Bodmer 116). éd. par Anne Berthelot, Cologny-Genève, Fondation Martin Bodmer, 1992. Toutes les citations du texte original viendront de cette édition.

4 Nathalie Koble, se basant sur des travaux antérieurs, décompte 19 manuscrits regroupés en quatre grands groupes. Sept de ces manuscrits ne contiennent que les prophéties, alors que cinq autres sont centrés sur les épisodes romanesques. À ce sujet, voir N. Koble, Les Prophéties de Merlin en prose. Le roman arthurien en éclats, Paris, Champion, 2009.

5 Nathalie Koble estime que « la dépendance de surface de ce texte tardif par rapport aux grands héritiers est continuellement minée par une tension polémique qui s’efforce de riva-liser avec les modèles pour proposer une version renouvelée de la fiction arthurienne. » In : N. Koble, op. cit., p. 28

6 Voir L. Harf-Lancner, Les fées au Moyen-Âge, Paris, Champion, 1984.

leur savoir de Merlin au prix de faveurs sexuelles. D’ailleurs, chacune des quatre principales enchanteresses du roman est obnubilée par la conquête des séduisants chevaliers du monde arthurien : la reine de Norgales poursuit Hector des Marais, Sybille désire Lamorat, Morgue désire Lancelot et kid-nappe Alixandre l’Orphelin et Béranger de Gomoret, et même la Dame du Lac, qui fonctionne souvent dans le récit comme une antithèse de Morgane visant à faire échouer ses machinations, entretient une relation physique avec Meliadus. Le lien entre magie, féminité et sexualité est donc clairement établi dans le texte, en grande partie à cause de Merlin lui-même qui monnaie son enseignement contre des faveurs sexuelles, même si un grand nombre de ses prophéties mettent en garde contre l’engin des femmes pécheresses.

Cette omniprésence féminine se double d’une fascination pour l’Orient.

L’Orient réel, d’une part, avec le départ en Croisade vers la Terre sainte des chevaliers arthuriens, et l’Orient merveilleux de l’autre, où l’on retrouve cette fascination du texte pour la féminité. Cet Orient merveilleux est bien repré-senté par le personnage d’Eglentine, une demoiselle d’Avalon. Élève et amante de Merlin, comme toutes les autres, elle est envoyée en Inde par ce dernier sous le règne d’Utherpendragon, afin de les informer de la venue prochaine du mystérieux dragon de Babylone prophétisée par son maître. Le retour d’Eglentine au royaume arthurien est immédiatement marqué du sceau du merveilleux : elle voyage à bord d’une barque magique fabriquée par Merlin et qui lui permet de voguer sur la terre ferme comme si elle était en mer. Il est par ailleurs clair que cette barque n’est autre que la fameuse barge qui emmènera Arthur en Avalon après son combat mortel contre Mordred, ainsi qu’Arthur lui-même l’apprend en lisant l’inscription sur le bateau qui repart, ramenant Eglentine en Avalon : « Se ceste barge vous sanle grans mierveille, cou n’est pas pour noient, car ele est faite par grant soutilite. Ele conduira le roi Artu hors de cestui pais, et mort, et vif, en la compaignie de dames cargies de grant soutilite7. » Ce rôle de demoiselle d’Avalon, pris en charge par Morgane elle-même dans bien d’autres textes médiévaux, du Roman de Brut de Wace à la Morte Darthur de Thomas Malory, nous permet donc d’affirmer qu’Eglentine est sans aucun doute un avatar de Morgane, participant à ce que Nathalie Koble appelle le « clonage des fées morganiennes »8 au sein du récit.

Mais alors que jusqu’ici l’aspect merveilleux du passage peut être catégo-risé comme « classique » – l’art de Merlin pour créer et déplacer des objets

7 Ibid., p. 331

8 N. Koble, op. cit., p. 420.

par magie étant bien attesté dans le roman – l’effet de l’Orient sur Eglentine mérite que l’on s’y attarde. En effet, la jeune fille – Arthur estime qu’elle n’a

« pas passe .xiii. ans »9 – croit toujours être sous le règne d’Utherpendragon.

Elle affirme être partie le jour où la Table Ronde a été créée, et demande à voir Merlin pour confirmer ses dires. Un débat sur la datation des événements se met alors en place entre Arthur et Eglentine :

– Faites moi venir Mierlin, fait la damoisiele ; ne me travellies, car iou li voel rendre sa barge. – Damoisiele, fait li rois Artus, il est pardus bien a passe plus de .v. ans. – Diex aide, fait ele, il n’a pas passe .ii. ans que iou le vi.10

Il n’est pas inhabituel de voir une temporalité féerique s’établir dans un récit : dans de nombreux lais par exemple, le temps ne s’écoule pas de la même ma-nière dans le monde de la fée que dans le monde des hommes, et lorsque le mortel retourne dans le monde qui lui appartient le temps s’est écoulé sans lui et ses repères ont disparu. Or il est frappant qu’ici ce soit l’Orient, et plus pré-cisément l’Inde, qui fonctionne comme un univers féerique obéissant à des lois qui lui sont propres11. Sans compter que ce n’est pour une fois pas un simple être humain qui est affecté par la temporalité féerique mais une enchanteresse elle-même, une fée morganienne qui devrait pourtant savoir maîtriser ce gen-re de distorsion. Tout se passe donc comme si l’Orient possédait un potentiel merveilleux per se, d’autant plus spectaculaire qu’il surpasse les capacités des enchanteurs locaux. Au sein du roman, l’Orient fonctionne comme une sorte d’horizon mythique pour le monde arthurien : la cour du roi Indien est une co-pie exotique de la cour d’Arthur, la croisade se déroule en Terre sainte, les frères Palamède et Saphar sont parmi les meilleurs chevaliers du monde, et jusqu’à la Dame d’Abyron – autre avatar de Morgane et amante de Merlin – qui est décrite comme « la plus sage femme del monde ke del sens naturel, que del art de cler-gie, que d’yngremance, que de toutes les cienches del monde »12.

Dans ce contexte, le combat magique qui va opposer les quatre principales enchanteresses du roman – Morgue, la reine de Norgales, Sybille et la Dame du Lac – va nous permettre d’examiner ce « triangle luxurieux » mentionné dans l’introduction. En effet, la Dame du Lac, qui souhaite tester les effets

9 Les Prophesies de Merlin, op. cit., p. 330

10 Ibid., p. 330

11 Pour plus de détails, voir N. Koble, « Un univers romanesque en expansion. Les Prophecies de Merlin en prose du pseudo-Richart d’Irlande », In : Moult obscures paroles. Études sur la prophétie médiévale, éd. par Richard Trachsler, Paris, PUPS, 2007, p. 185-217.

12 Les Prophesies de Merlin, op. cit., p. 72.

d’un anneau magique ramené d’Inde par Eglentine, va convoquer ses trois comparses à une sorte de compétition où chacune va utiliser ses pouvoirs les plus puissants pour tenter de remporter le combat. La description de l’anneau nous indique immédiatement que le merveilleux oriental va être extrême-ment difficile à contrer :

Car iou vi a mes .ii. iex que ele donna a ma dame d’Avallon .i. anelet a une pierre precieuse que, lors maintenant quant ma dame le met en son doit et ele demande aucune cosse a aucune personne, ja ne li poroit veer cou que ele lor demande, ains li donroit tout a devisse cou que ele li demanderoit, ne ia nus n’en seroit a l’encontre. (…) ele nous conte si grans miervelles dou palais ki est fais en Ynde, que onques mais ne furent si grans miervelles veues.13

Et en effet, alors que chaque enchanteresse va jeter les sorts les plus puissants qu’elle connaisse – Morgue ira jusqu’à convoquer les légions du diable – rien ne pourra lutter contre l’anneau d’Eglentine :

(…) ele voit venir maintenant Morghain entre sa maisnie lissant son livre.

Et quant ele fu auques pries de li venue, la dame mist en son doit l’anelet dont la force de la piere estoit tele que on ne li poot riens veer. Et lors s’en vint a tant a Morghain, se li demande les dras de son dos. Et ele les oste erranment, si li donne et remest toute nue entre sa maisnie. Et lors falent tout si art et si encan-tement. (…) « Ha ! Dame, fait Morge, honnie m’aves, car on quidoit que iou fuisce de petit eage, et il ont veue ma char, et mes mamiels pendillans, et la piel de mon ventre contreval la tierre, dont la parole serra en maint liu contee d’or en avant. – Morghe, fait la dame d’Avalon, iou sai ciertainement que par maintes fois aves vous este en vostre lit toute nue, dont il ont puis conte vostre14, et cha et la. – En non Diu, dame, fait Morghe, se iou I ai estet toute nue, iou estoie baignie des bien matin et avoie oint tous mes membres, dont li chevalier les trouvoient frais et nouviaux. » (341-2)

Certes, l’effet de l’anneau est le plus puissant des sortilèges et permet à la Dame du Lac de remporter le combat en annulant les effets des sorts de ses adver-saires. Mais surtout il met en évidence la pauvreté de la magie occidentale qui ne fonctionne que sur la semblance : Morgane ne paraît belle et séduisante que parce qu’elle utilise des onguents qui cachent sa déchéance physique, et l’anneau révèle l’être en supprimant le déguisement du paraître. La nudité de Morgane, qui rappelle sa luxure, va de pair avec l’hyper-sexualisation de la

13 Les Prophesies de Merlin, op. cit., p. 339.

14 Mot omis dans le manuscrit, mais le sens reste clair.

Dame du Lac, qui n’hésite pas à jeter des flammes de son entre-jambe pour démontrer l’étendue de ses pouvoirs :

(…) mais apries disner vint la dame d’Avalon et toutes les autres au piet dou clocier ou li drap Morghain estoient. « Vous aves, fait ele, ietes vos ars et vos encantemens ki tout son anointe, mais iou voel que vous voiies que ie ferai. » Maintenant ist d’entre ses iambes une flanbe ki s’en ala viers le clochier, droit al sommet, droit sour les dras de Morghain et les mist maintenant en cendre, et puis fu estainte sans plus de damage faire.15

L’utilisation de la sexualité a permis à ces enchanteresses d’acquérir leurs pou-voirs, et c’est donc également par elle que leur suprématie s’affirme ou se défait.

Les flammes rappellent le vagina dentata qui terrorise les clercs, d’autant plus que le feu se dirige vers un clocher – symbole chrétien par excellence – et qu’il est parfaitement maîtrisé, rappelant l’engin des femmes contre lequel Merlin nous mettait en garde. Les artifices de Morgane, quant à eux, font échos aux machina-tions féminines pour anéantir le royaume arthurien, telle cette fausse Guenièvre qui fait sombrer Arthur dans la folie au sein même du roman. Mais tout ceci resterait lettre morte sans les pouvoirs supérieurs des merveilles d’Orient, qui viennent à la fois combler les manques du monde occidental tout en apportant une part de mystère et de merveilleux aux lecteurs frustrés par la rationalisation galopante de l’univers féerique en cours dans l’univers arthurien.

Pour faire écho à cette première partie centrée sur la littérature francophone et arthurienne du xiiie siècle, changeons de langue et de siècle pour nous at-tarder sur John Gower, où le lien entre la magie orientale et l’hyper-sexualisa-tion des personnages n’a fait que s’accentuer. John Gower – contemporain de Chaucer et de Langland – a commencé Confessio Amantis, son seul ouvrage en anglais16, vers 1386. Le texte se base sur la tradition boécienne du poème de consolation pour aborder les discours moralisateurs de Genius, un prê-tre de Vénus, face aux démesures amoureuses d’Amans. Le texte est organisé autour de huit livres, chacun d’entre eux se focalisant sur un péché capital. Les contes à visée exemplaire relatés par Genius sont d’ordre divers, leurs sources allant d’Ovide au Roman de la Rose en passant par les romans antiques.

15 Les Prophesies de Merlin, op. cit., p. 342.

16 La carrière littéraire de John Gower se focalise sur trois ouvrages en trois langues différentes : le Mirour de l’Omme en anglo-normand vers 1376-1379, Vox Clamantis en latin vers 1377-1381, et Confessio Amantis en anglais, commencé vers 1386. Je néglige ici ses poèmes en fran-çais et en latin, ainsi que son ouvrage tardif Cinkante Balades, écrit sous l’influence évidente des poèmes de Machaut, Deschamps, Othon de Grandon et Froissart.

Le livre qui nous intéresse est le sixième, centré sur le péché de glouton-nerie, dont les exemples soumis par Genius nous rapprochent fortement du péché de luxure du huitième et dernier livre. En effet la gula est ici limitée à l’ivresse – et le confesseur l’étudie sous l’optique de l’ivresse amoureuse des amants, ainsi qu’à la gourmandise, qui pour Genius pousse les amants à ne jamais se satisfaire de ce qu’ils ont et à en désirer toujours plus. La perte de contrôle et la faim – sexuelle – incontrôlables entraînées par la gloutonnerie sont au cœur des récits de ce livre, et mettent en avant les dangers de la déme-sure. Or le livre VI est également centré sur une condamnation claire et sans appel de la sorcellerie, que Genius prend soin de détailler soigneusement, sub-divisant la « wicchecraft »17 en différentes catégories allant de la géomancie à la nécromancie, pour s’achever sur un appel à la prudence :

For often he that wol beguile Is guiled with the same guile, And thus the guilour is beguiled (...)

And is of gret essamplerie Agein the vice of Sorcerie,

Wherof non ende mai be good. (VI, v. 1379-1387)

Le conte de Nectanebo qui clôt le livre est donc immédiatement axé sur une lecture négative de la sorcellerie, et la morale – « and thus the guilour is be-guiled » – précède le texte au lieu de le conclure. Les sources du conte de Gower sont à chercher du côté du pseudo-Callisthène grec et de ses dérivés latins d’une part, mais surtout dans le Roman de toute chevalerie de Thomas de Kent. En effet, au sein d’un débat médiéval sur la naissance illégitime d’Alexandre18 dont on trouvait déjà trace dans le pseudo-Callisthène, Gower choisit clairement de suivre Thomas de Kent et non pas la version d’Alexan-dre de Paris en exposant la double paternité d’Alexand’Alexan-dre, sociale grâce au roi Philippe, et naturelle de par la relation adultère entre Olympias et Nectanabo.

Néanmoins, alors que la filiation est évidente, Gower ne se contente en aucun cas de ne faire qu’une simple traduction du Roman de toute chevalerie. Que ce soit par son insistance sur les liens entre magie et luxure ou le déplacement

17 John Gower, Confessio Amantis, ed. by Russell A. Peck, Michigan, published for TEAMS by the Medieval Institute Publications of Kalamazoo, 2004, vol. 3, Livre VI, v. 1288. Toutes les citations de Confessio Amantis sont tirées de cette édition.

18 À ce sujet, voir C. Gaullier-Bougassas, Les Romans d’Alexandre. Aux frontières de l’épique et du romanesque, Paris, Champion, 1998.

de la condamnation morale d’Olympias à Nectanabo ayant pour effet de dé-peindre le magicien comme un fin manipulateur plutôt que comme le fou de Thomas de Kent, les différences apportées par Gower sont suffisantes pour que l’on s’intéresse à son conte pour lui-même et indépendamment de sa prin-cipale source française.

Dès le début du texte, Gower place Nectanabo du côté de l’Orient : il est roi

Dès le début du texte, Gower place Nectanabo du côté de l’Orient : il est roi

In document Rencontre de l'Est et de l'Ouest (Pldal 47-59)