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La littérature américaine et la guerre. Les compilations militaires

2. Après la deuxième guerre mondiale. La période américaine

2.3. La littérature américaine et la guerre. Les compilations militaires

En ce qui concerne la littérature en langue anglaise débutant à cette époque, elle sert dès le début des buts bien pratiques: elle fournit à l’armée américaine, qui s’engage de plus en plus dans la guerre, des données sur le contexte ethnographique indispensable pour la conduite de la guerre. La recherche sur la culture et le mode de vie des montagnards est en relation incontestable avec la colonisation depuis sa naissance, nous venons de le voir, mais elle acquiert maintenant une importance beaucoup plus grande et un aspect politique direct. La recherche et les publications sont placées sous l’égide de l’armée; les écrits sont sommaires, brefs, et visent à la vulgarisation; parallèlement aux caractéristiques ethnographiques, les capacités paramilitaires des tribus données y sont également mentionnées et nous y trouvons aussi des conseils pratiques comme par exemple «comment se comporter pour gagner les faveurs (et, par ce biais, le soutient politique et logistique) des minorités».

Après les Accords de Genève et la formation des deux Etats vietnamiens séparés par une zone démilitarisée au long du 17ème parallèle (c’est-à-dire la région habitée par des Brou) en 1954, ainsi qu’après l’intervention directe des Américains à partir de 1961, et surtout l’escalade de la guerre à partir de 1964, les Brou, jusqu’alors dans l’oubli total, acquièrent une importance de premier plan. Soudain, ils se trouvent sur la scène la plus sensible, du point de vue politique, de toute l’Indochine, la plus proche des endroits potentiels (et plus tard, réels) d’affrontements, puisqu’ils habitent une région doublement stratégique: d’une part, parce que le col le plus praticable de la Cordillère Annamitique, le col de Ai Lao, et la route N° 9, faite par les Français, se trouvent sur leur territoire; d’autre part, parce que la zone démilitarisée elle-même est à cheval sur la partie septentrionale de leur territoire (au point de séparer quelques villages du reste et de les situer au sein de la République Populaire Démocratique du Vietnam. Voir plus loin.). Grâce à cette situation stratégique, les Brou (ré)apparaissent soudainement, vers les années 1960, dans la littérature.

Après notre aperçu de la littérature française, il n’est pas étonnant que les Brou ne soient même pas mentionnés dans la première synthèse de langue anglaise, dans l’ouvrage de Janse (1944), qui est basé sur la littérature française précédente.

Les développements politiques des vingt années suivantes trouvent leur écho dans une autre compilation militaire (Minority Groups, 1966), dans laquelle, pour la première fois, un chapitre entier est consacré aux Brou. Nous y lisons: «peu de faits matériels ont été connus sur les Brou avant 1965. Cette année-là, le gouvernement vietnamien (= de la République Vietnamienne, G.V.) a déplacé de nombreux individus Brou de leur habitats lointains et les a installés dans des villages situés dans une zone large de trois lieues des deux côtés de la route nationale N° 9. De cette manière, les Brou ont été éloignés des régions où le Viet Cong aurait pu exercer une influence sur eux en vue d’un soutien pour ses troupes» [notre traduction] (1966:61).

Cet ouvrage est une des ethnographies typiques nées des besoins de la guerre, comme il a été dit plus haut. Ses auteurs n’ont jamais fait d’enquêtes sur le terrain, l’ouvrage est une compilation de sources, avant tout, militaires. Parmi elles, les

interviews écrites ou enregistrées sur magnétophones (Returnee Response), les réponses à des questions posées par un Questionnaire sur les Tribus Montagnardes (Montagnard Tribal Study Questionnaire) compilé par l’École de la Guerre Spéciale de l’Armée Américaine (U.S.Army Special Warfare School, Fort Bragg, N.C.), jouent un rôle particulier. Les informateurs - «répondeurs/retourneurs»

de ce questionnaire -sont des personnels militaires sur place, des missionnaires, des membres de différentes organisations internationales comme par exemple le Summer Institute of Linguistics, etc.

Les traductions de certains oeuvres de la littérature française, par exemple des communications faites par Coedès (1950), ou Maspero (1962), constituent une autre source de ce livre ainsi que certaines des publications mentionnées plus haut.

Il est évident donc que cet ouvrage, étant une compilation de sources souvent très peu fiables, ne peut être utilisé qu’avec une extrême précaution. En dépit de ces réserves, c’est le premier ouvrage qui relance les Brou dans la littérature: c’est la première fois que les Brou reçoivent une attention particulière dans un ouvrage dont le but est de présenter les minorités montagnardes du Vietnam.

Après avoir localisé les Brou du point de vue géographique (les provinces de Quang Tri et Thua Thiên, les régions avoisinantes du Laos, et la partie la plus méridionale du Vietnam du Nord), les auteurs énumèrent les différents ethnonymes:

Brou, Ca-Lo, Galler, Leu, Leung, Vân Kiêu, Muong Kong. De ces noms, le Ca-Lo, [Ca]-Leu et [Ca]-Leung sont, comme nous l’avons vu, différentes transcriptions d’un nom généralement utilisé par des auteurs français pour désigner les Brou.

L’ethnonyme Brou, bien qu’il ne soit pas inconnu (il est mentionné par Harmand, Macey et Cadière), n’entre définitivement qu’à ce moment dans l’usage. L’origine du nom «Galler» nous est inconnue, nous ne l’avons jamais rencontré ailleurs; le Muong Kong est une transcription corrompue de Mangkong; et l’ethnonyme Vân Kiêu, utilisé par les Vietnamiens pour la dénomination des Brou apparaît pour la première fois ici. C’est également dans ce livre que nous trouvons les premières données détaillées, quoique basées sur des estimations, sur le nombre des Brou, évalué à environ 40-50.000 personnes. Cela signifie à peu près 26-38.000 âmes au Vietnam du Sud et, dans un développement détaillé, 8-20.000 personnes dans le district de Huong Hoa (= Khe Sanh), 8.000 près de Lao Bao (= Ai Lao) et environ 10.000 dans la région de Cam Phu. Quant au nombre des Brou au Vietnam du Nord et au Laos, ces auteurs ne sont pas capables de nous fournir des données.

Dans ce qui suit, les auteurs présentent les éléments culturels des Brou. Ils discutent de la langue; en suivant une source plus ancienne (Bui Tan Loc, 1961), ils résument l’un des mythes les plus populaires des Brou sur le Grand Déluge; interprétant mal les données citées par nous plus haut de Hoffet et en prenant des Brao du Cambodge pour des Brou (! Voir note 2.), ils donnent, d’une manière erronée, les types de maisons et la disposition du village (ici, illustration n° 34). C’est de là que prend sa source le malentendu concernant la soi-disant forme circulaire des villages brou, au milieu de laquelle se trouverait une maison commune - une idée totalement fausse qui hante

néanmoins la littérature depuis lors. Ce qui est à noter cependant, c’est qu’en empruntant à Hoffet la disposition du village brao, il n’ont pas emprunté ses types de maisons également brao. En même temps, de ses types de maisons brou, ils ont reproduit le type B, mais ils y ont ajouté deux types absolument inconnus (reproduits ici sur l’illustration n° 34), qui n’ont vraisemblablement rien à faire avec les vraies maisons brou.

Concernant la structure sociale, ils parlent de la société patrilinéaire et patrilocale des Brou ainsi que de leur division du travail. Par contre, en décrivant le mariage et le divorce, ils se fondent sur l’ouvrage du docteur Bernard, cité plus haut, bien que même le nom des Brou n’y soit pas mentionné du tout. La description de l’accouchement, d’après Maspero (1962), est également fausse; le limage des dents, présenté à la suite de Smith, (1965), comme une coutume encore en usage, relève de l’archaïsme. Il est aussi complètement erroné, comme les auteurs le font d’après Smith (1965) de prétendre que les Brou tissent et teignent leur textiles; et c’est aussi une erreur de décrire les autels domestiques tressés en bambou comme des «sculptures», même si la description du tabou les concernant est correcte. Le passage sur la religion est également bourré de fautes: le sacrifice du buffle décrit n’a évidemment rien à faire avec les Brou; et il est d’une ignorance complète de prétendre qu’il «n’existe pas de spécialistes religieux ou de sorciers» chez eux (1966:70).

Cependant la meilleure partie de cet ouvrage est la présentation du système politique et judiciaire, basée surtout sur Hickey (1957, 1965), quoique ce dernier parle aussi des montagnards en général, sans mentionner les Brou spécialement. Ce chapitre sur les Brou (comme tous les autres de cet ouvrage) est «couronné» par une discussion des capacités paramilitaires des Brou et par des conseils pratiques.

Ill. 34

En fin de compte, les informations non fiables, provenant de sources de seconde main, les erreurs, les fautes, les malentendus, les descriptions insignifiantes, beaucoup trop générales font que cette compilation fantaisiste est pratiquement inutilisable. Son seul mérite est d’avoir (re)lancé les Brou, d’avoir donné une localisation géographique correcte et une énumération de leurs sous-groupes ainsi que d’avoir donné des chiffres démographiques.

Les défauts de cet ouvrage mis à part, il est quand même incompréhensible que les Brou soient absents d’un ouvrage de synthèse (Area Handbook for South Vietnam, 1967), fait également pour l’armée, par le Département des Recherches sur les Régions Etrangères (Foreign Areas Studies Division) du Bureau des Recherches des Opérations Spéciales (Special Operations Research Office), publié un an après ce livre - quand les Katu, les Sedang, les Hre et les Bahnar y figurent comme des membres du «groupe septentrional».

Nous les retrouvons, en revanche, dans un ouvrage fait par un aumônier américain, Mole (1970) dont le but est de présenter neuf tribus montagnardes. Ce n’est pas par hasard que ce livre traite des tribus septentrionales (Brou, Tau Oi, Pakoh, Katou) jusqu’ici négligées qui, étant donné leur localisation dans le nord, près de la zone démilitarisée, ont soudain acquis une importance stratégique. «Pour réussir au Vietnam, il est nécessaire pour le personnel de connaître et comprendre les gens parmi lesquels ils font leur service. Une aide efficace...nous demande la connaissance des désirs les plus fervents des montagnards. Nous devons savoir comment leur culture et leur religion satisfont ces besoins avant d’établir avec eux des points de contact...

De cette manière, des ponts peuvent être construits, par le biais desquels des idées nouvelles peuvent être transmise à leur intention» [notre traduction] (1970:III).

A cette fin, la marine de guerre et l’infanterie de marine (U.S.Navy and Marine Corps) ont lancé un «effort transculturel» (transcultural endeavor) sous le nom de «réponse personnelle» (Personal Response) dont le but était «de produire des changements interculturels de comportement à partir de la compréhension, appréciation et idéation des systèmes culturels, religieux et de valeurs déterminant les modèles de comportement... [en vue]... de remédier aux déficiences de la compréhension transculturelle entre les Américains et leurs alliés» [notre traduction] (1970:IV). Cet «effort» a été soutenu par la marine de guerre et l’infanterie de la marine, par le chef de l’aumônerie, et par le haut commandement de la flotte du Pacifique (Commander Service Force, U.S. Pacific Fleet), puisque «la compréhension, l’appréciation et l’idéation des systèmes de valeurs, de croyances et de modèles de comportement peuvent représenter une grande valeur dans la réalisation des objectifs désignés pour le personnel de la marine de guerre et de l’infanterie de la marine» [notre traduction] (1970:V).

Parmi les sources de ce livre donc, les réponses à des questionnaires militaires, enregistrées sur magnétophone (Navy Personal Response Tape on Montagnards) jouent un rôle principal, mais, à la différence des auteurs de l’ouvrage précédent, Mole a fait lui-même du terrain, puisqu’il se réfère plusieurs fois à «ses notes de terrain».

Ill. 35

Il a également utilisé la littérature antérieure, par exemple le Minority Groups, présenté plus haut. Il est évident cependant que d’un ouvrage basé sur un travail bref sur le terrain, fait dans des conditions de guerre, et écrit dans un style vulgarisateur pour le personnel de l’armée, nous ne pouvons pas espérer le niveau d’un ouvrage scientifique. Ses résultats sont néanmoins beaucoup plus fiables que ceux du Minority Groups, et il atteint son but parfaitement: général et compréhensible, il décrit les traits caractéristiques de la culture brou dont les soldats américains vont faire l’expérience.

Ainsi, il localise les Brou, énumère leurs sous-groupes (d’après le Minority Groups), décrit les conditions naturelles. Puis, il présente leur culture matérielle, leurs villages et l’architecture. En discutant leur structure sociale, il dépasse parfois le niveau des généralités: c’est le premier auteur à mentionner le système foncier et les «maîtres de la terre». Se référant aux Miller, un couple travaillant pour le Summer Institute of Linguistics, il nous fournit des données plus détaillées sur le mariage. En outre, il mentionne la teknonymie49, la maison des jeunes filles et de garçons, les coutumes compliquées dans la manière de faire la cour et les cadeaux donnés à cette occasion, le prix de la fiancée, le divorce et l’adultère.

Malheureusement, il ne dit rien d’intéressant sur l’accouchement et surtout sur les rites funéraires compliqués, voire même il ne sait pas que les Brou ont des rites funéraires secondaires. Sur l’économie, il ne dépasse pas le niveau des généralités.

Mais son traitement de la religion contient quelques petits détails intéressants.

Il mentionne par exemple le Deus Otiosus des Brou, yiang Sorsei; et ceux qui connaissent la culture brou, reconnaissent dans sa description les figurines votives suspendues en dessous des autels domestiques. D’après Bui Tan Loc (1961), Mole résume également le mythe sur le Déluge; en outre, il parle du sacrifice comme de l’événement le plus important de la religion et il décrit les prières et les tabous qui s’y rattachent; enfin il mentionne les autels domestiques et leurs tabous. Ce chapitre sur les Brou (pages 36-73) se termine par les «principes de comportement»

à l’intention des soldats américains, où nous apprenons entre autres que si on nous invite à manger et à boire, il est impoli de refuser...

En fin de compte, dans les limites qu’il s’est proposé, ce livre est le premier sommaire sur les Brou qui, en quelque sorte, dépasse les ouvrages antécédents trop superficiels. En même temps, ses buts et ses limites sont tellement contraignants que son niveau est encore loin de celui d’un ouvrage ethnologique.

49 Terme inventé par E. B. Tylor (1832-1917), un des pères fondateurs de la science de l’anthropologie, pour désigner l’usage selon lequel une personne est nommée d’un terme désignant en fait sa relation à une autre personne („père de X”, „grand-père de Y”, etc.).

2.4. Le Summer Institute of Linguistics50 et l’oeuvre des Miller

Avec les années 1960, nous somme arrivés aux débuts des recherches scientifiques modernes. Comme nous l’avons souligné, elles ont commencé en relation avec la guerre et elles ont été menées dans des circonstances anarchiques ne favorisant pas le travail scientifique. Cela impose son empreinte sur toute la littérature, même sur les ouvrages des professionnels que nous traiterons plus loin, puisqu’il est évident que dans de telles conditions il n’est pas possible de faire un travail sur le terrain de longue durée, avec «observation participante»51 etc. Par la suite, après le départ des Américains du Vietnam, ces recherches ont cessé bien vite. Indépendamment donc de la parution des travaux que nous allons présenter, le travail sur le terrain et le contact personnel avec les Brou date de cette période qui va des années 1960 jusqu’au milieu des années 1970 pour se terminer en 1975, date de la réunification du Vietnam.

Dans cette époque on remarque deux auteurs actifs dont les publications nous paraissent importantes. Le premier est en fait un couple, John et Carolyne Miller, membres du Summer Institute of Linguistics, qui ont vécu de 1959 jusqu’en 1968, à Khe Sanh, parmi les Brou. C’est à eux que nous devons la création de l’alphabet brou (après des antécédents dans les années 1940, voir: Phu Hoang Le, 1972:456), ainsi que la publication d’un dictionnaire brou-vietnamien-anglais, d’une grammaire et des manuels scolaires en vue de la promotion de l’écriture brou (Miller and Miller, 1963, 1976, Miller and Nuan, 1974). Le couronnement de leurs activités d’une décennie est la traduction du Nouveau Testament en brou (Parnai O, 1982), ce qui est un travail monumental du point de vue tant linguistique que littéraire. Leur oeuvre est importante surtout du point de vue linguistique: ils ont publié des articles sur le système très compliqué et archaïque des voyelles (une vraie friandise pour linguiste, vu leur nombre - 41 voyelles!); sur les catégories des mots, les catégories des phrases etc. (J. Miller, 1964, 1967; C. Miller, 1964; voir encore Johnston, E. 1964)

En ce qui nous concerne, c’est l’unique article ethnologique qu’a écrit J. Miller sur la parenté chez les Brou (1972), qui revêt une importance fondamentale. Cet

50 Summer Institute of Linguistics (SIL): organisation mondiale pour la recherche, le dé-veloppement et la documentation des langues du monde peu connues et/ou n’ayant pas de système d’écriture, en vue d’un programme d’éducation rurale et, surtout, de la traduction de la Bible (Nouveau Testament). Quoique ses antécédents remontent à 1919, il fut inauguré en 1934 dans une ferme de l’Arkansas, USA, lors d’un cours de formation linguistique d’été - d’où il tient son nom. Le SIL est devenu depuis une institution internationale offrant des cours linguistiques et des programmes variés dans beaucoup de pays du Tiers Monde (aux Philippines, et de là, dans le Pacifique et en Asie à partir de 1953; en Afrique après 1962).

Ayant son centre à Dallas, (Texas, USA), ainsi que des offices administratifs dans beaucoup de pays, le SIL est financé en grande partie par Wycliffe Bible Translators, International.

Voir site internet: http://www.sil.org/sil/

51 Méthode fondamentale de l’anthropologie moderne basée sur la vie partagée par l’eth-nographe-enquêteur de la population étudié (le plongeon dans le bain de culture étrangère) et l’observation directe de tout événement qui se passe «en situation».

article inaugure le début d’une ère nouvelle. Le manuscrit de Valentin mis à part, c’est la première publication écrite à partir d’une longue expérience personnelle (quoique non ethnographique) sur le terrain et surtout d’une connaissance parfaite de la langue brou. Aussi bien les auteurs postérieurs ne vont ils cesser de s ’y référer (par exemple Parkin, 1986; Hickey, 1982:453-454 et 1993:276-277). Le mérite de cet article bref mais fondamental est qu’il nous présente, pour la première fois, la terminologie de parenté brou (quoiqu’avec des lacunes puisque les affines y manquent complètement), ainsi que la description des groupes des donneurs de femmes (kuya) et preneurs de femmes (khơi) et de leur importance dans la vie sociale des Brou; et c’est également ici que les règles de mariage préférentiel (avec la cousine croisée matrilatérale, MBD) sont mentionnées pour la première fois. De toute évidence, cet article fait un travail de pionnier même si nous ne sommes pas d’accord avec tous ses résultats et si ses données sont sur certains points incomplètes.

En dehors de cet article analytique, nous devons mentionner encore deux autres travaux des Miller, sur microfiches (1971, 1977), dans lesquels ils publient une masse énorme de données premières: des contes, des textes ethnographiques etc. en Brou, de leur propre collection. Il est dommage cependant que tout cela reste sans analyse ni notes, pour ne pas dire sans traduction. En dépit de ces réserves, on ne soulignera jamais assez l’importance de ces publications: depuis la découverte des Brou, c’est la première fois que quelqu’un publie de tels matériaux, recueillis sur place. Ces microfiches non seulement précèdent dans le temps la publication en langue vietnamienne des contes brou (Mai Van Tan, 1978), mais elles la dépassent par le fait que les contes y sont publiés dans la langue originale, dans une transcription littérale.

2.5. La Rand Corporation et l’activité de G. C. Hickey

L’autre auteur qui est à présenter est le premier anthropologue professionnel parmi les Brou, G. C. Hickey. Ses activités constituent un bon exemple de ce que nous avons dit plus haut sur la relation de la recherche à la guerre. Son travail antérieur

L’autre auteur qui est à présenter est le premier anthropologue professionnel parmi les Brou, G. C. Hickey. Ses activités constituent un bon exemple de ce que nous avons dit plus haut sur la relation de la recherche à la guerre. Son travail antérieur