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The aim of the article is to summarize and analyze some of the issues concerning the translation of several studies taken from the proceedings Obraz rodiny v súčasnom po francúzsky písanom románe (The image of the family in the contemporary novel written in French). The first part describes the stylistic features and the hybrid nature of the texts, while the second compares the functional aspects of the originals and of the translations, with regard to the recipient.

L’objectif principal de cet exposé est de présenter plusieurs difficultés d’ordre pratique auxquelles un traducteur de texte de spécialité littéraire doit faire face. Ce texte, que l’on va tout d’abord essayer de résumer, fait partie d’un recueil d’articles portant sur la littérature contemporaine d’expression française. Ce qui réunit les textes c’est le sujet de la famille, de la filiation. Ce recueil s’inscrit dans le cadre du projet « VEGA L’Image de la famille dans le roman contemporain d’expression française ».

L’article original, que l’on va appeler ici texte source, est rédigé par Jean-Bernard Vray, de l’Université Jean Monnet à Saint-Étienne, et s’intitule L’Héritage de François Bon : trois générations ou « l’éternité ici-bas ». L’auteur est chercheur et enseignant, dont le domaine principal est la littérature narrative contemporaine. Il s’intéresse à la famille, et plus exactement à la dislocation des liens familiaux. On parlera ici de la traduction dans le sens dynamique du mot, car il ne nous appartient pas de critiquer le résultat obtenu.

Pour pouvoir entrer dans les détails de la traduction-même, il faut décrire le texte original, ses niveaux, ses composants et se poser quelques questions d’ordre traductologique en découlant. Mon exposé se compose de deux grandes parties :

Premièrement, est-ce la langue, ou bien le style particulier de J.-B.

Vray qui pose problème ? Ce style, relativement hétérogène, donnera lieu à une analyse plus détaillée.

Deuxièmement, il faut réfléchir aux caractéristiques du public visé par l’auteur de l’original et, par la suite, essayer de dire quelle est la fonction de la traduction slovaque auprès d’un public cible qui ne connaît pas forcément l’auteur, ni même son œuvre.

144 I.

La particularité stylistique de l’article est marquante. En effet, J.-B. Vray n’est pas le seul à parler dans ce texte. Il y a cinq auteurs (Vray, Pierre Bergounioux, Bon, Jutta Fortin, Dominique Viart), mais en réalité, le mélange comporte six écritures différentes, dont les deux dernières, celles de Jutta Fortin et de Dominique Viart ne sont représentées que par quelques lignes.

Pour commencer, parlons des passages dont l’auteur est J.-B. Vray. Il s’agit d’une écriture propre aux critiques littéraires auxquelles nous sommes habitués, mais avec un trait syntaxique particulier. L’auteur se sert des constructions participiales et infinitives au lieu d’employer les syntagmes habituels du sujet et du verbe conjugué, ce qui rend la lecture de l’original un peu insondable. Pour la traduction, il en découle une question simple, celle de savoir si, dans le texte cible, il convient de conserver ce trait caractéristique de l’original ou bien de reformuler le contenu de façon à expliciter le texte. Tout cela est une question de forme et d’usage, car le slovaque considère que les formes participiales sont peu, voire pas usitées du tout. Pour l’effet que ce style produit, on se permet, avec une certaine licence, de constater un certain « lyrisme », donc un certain parallèle avec l’écriture de François Bon. Comme si Vray avait voulu évoquer l’ambiance véridique des récits qu’il avait analysés. Cela correspond bien à son attrait pour l’emploi des fragments des textes cités, dont ceux de Bergounioux et de Bon. On rencontre souvent trois ou d’avantage de citations dans une seule phrase, avec une ponctuation dense, le résultat en étant assez chaotique. Si tel est le cas, le traducteur risque une perte de concentration assez importante.

Il y a aussi quelques citations assez brèves de Pierre Bergounioux, écrivain contemporain français qui, lui aussi, a un goût très spécifique pour la langue. Mais, bien qu’il soit lettré, Bergounioux s’exprime de façon plus claire, plus directe, que J.-B. Vray. Le discours de Bergounioux peut donc paraître comme traduisible et, de manière générale, ne suscite pas de questions importantes, contrairement à François Bon.

Dans son article, Vray fait également parler l’auteur des romans analysés, fait logique. Mais, même au sein des passages de Bon, on distingue deux types d’écriture.

Premièrement, le texte source contient des mentions directes des œuvres de l’auteur-même telles que Sortie d’usine (1982), Temps machine (1993), Prison (1998), Mécanique (2001) et Tumulte (2006). Rien qu’en regardant les années de publication des romans cités, on remarque un intervalle d’au moins vingt-quatre ans entre la parution du premier et du dernier, ce qui a sans doute des répercussions sur la manière d’écrire de Bon. En plus, ses romans sont assez variés, ce qui implique que, pour pouvoir les traduire, qu’il s’agisse des textes intégraux ou de simples

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extraits, il faut savoir identifier et transmettre la subtilité des moindres nuances. Pour les extraits, il faut noter que, dans la majorité des cas, l’interprétation et une bonne traduction nécessitent la connaissance exhaustive des récits. La méconnaissance des romans dans leur totalité (cinq au total) peut encore compliquer l’activité traduisante.

Deuxièmement, le texte source contient un entretien de François Bon avec Jean-Christophe Millois, dans lequel Bon tente de dévoiler l’essentiel de sa propre esthétique. Cela élargit le répertoire de styles constituant le texte, ce qui devrait, dans le cas idéal, se refléter aussi dans la traduction.

Heureusement, la langue de l’entretien n’est pas aussi imagée que celle des romans, ce qui peut s’expliquer de par sa fonction tout à fait différente.

Nous sommes donc confrontés ici à un mélange extraordinaire de styles, dont il est presque impossible de réaliser une traduction satisfaisante dans tous les sens du terme. Ce qu’elles ont en commun, à savoir la langue de Vray, de Bergounioux et notamment celle de Bon dans les passages tirés des ses œuvres, c’est leur richesse en métaphores. De plus, la relation de Bon avec son père est décrite par le biais d’une topographie à trois éléments, entre lesquels l’auteur impose des relations verticales et horizontales. La difficulté à traduire la conclusion de l’article repose sur la saisie du sens, renforcée par la tendance de l’auteur à philosopher sur des faits purement abstraits.

II.

Ensuite, pour que l’on puisse continuer à réfléchir sur les mécanismes de la traduction, il faut prendre en compte tout d’abord l’auteur qui est littéraire et l’objectif principal de son article qui est de s’adresser à un public concret. D’un côté, ce public est, quant au nombre, assez limité, mais d’un autre, il est supposé instruit dans le domaine de la littérature et de la critique littéraire. Il est de fait tout naturel qu’il faille bien veiller à l’exactitude surtout terminologique de quelques mots-clés.

Jusqu’à présent, l’œuvre de François Bon n’a pas été traduite en slovaque. Cela signifie que, mis à part quelques amateurs de littérature qui maitrisent le français, l’article en question pourrait représenter la première rencontre avec cet auteur. En cela, le rôle ou bien la fonction de l’original et de sa traduction (dans ce cas-là, il s’agit de la traduction slovaque mais cela pourrait s’appliquer à toute langue vivante contemporaine) ne sont pas identiques. Pour un lecteur français ou francophone natif, le texte de Vray a une fonction informative, instructive, etc., tandis que le lecteur slovaque, ne connaissant pas l’auteur, peut le découvrir par-là. La fonction de la traduction slovaque serait donc, en premier lieu, de faire découvrir un inconnu. En second lieu, elle renseigne également sur la problématique des liens familiaux dans les récits de Bon et accomplit sa fonction informative. Pour garantir cela, la traduction doit prendre en considération

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toutes les particularités évoquées dans la première partie mais, ne même temps, elle ne doit pas oublier le lecteur cible. C’est pourquoi on a procédé de façon à atteindre la compréhension maximale de l’énoncé initial. Dans cet esprit, l’individualisme de l’auteur est traduit aussi de façon modérée, c’est-à-dire qu’on a évité de violer la langue slovaque au détriment de la fidélité envers le texte source.

Conclusion

Au lieu d’articuler une réponse satisfaisante ou un résumé de tout ce qu’on a constaté lors de nos analyses partielles, il serait peut-être plus utile de se poser d’autres questions pour déclencher de nouveaux débats, réflexions, initier des polémiques qui déboucheraient sur des commentaires concernant la pratique traduisante.

On a vu que notre texte source présentait un échantillon spécifique.

Comment procéder alors à la traduction d’un texte qui est syntaxiquement tant inhabituel, formellement si hybride, fragmentaire, métaphorique, se référant à une quantité abondante de sources ? Le travail de traducteur, c’est la question du choix. Quelle stratégie choisir pour ne pas glisser vers une simple adaptation, comment imiter cette écriture originale, inusitée, spéciale, rare ?

Certains pourront reprocher au texte slovaque de ne pas avoir reflété les moindres détails et toutes les petites dissemblances stylistiques.

Pourtant, il ne faut pas oublier qu’il le fait au profit de sa clarté, rôle primordial d’un texte pionnier, s’il en est. Le véritable sens de l’existence de cette publication ne sera connu que dans un avenir plus ou moins éloigné.

147 Bibliographie

DRENGUBIAK, Ján (2008), « Preklad a perspektívy mytologickej kritiky

», in A. Valcerová (dir.), Literatúra v medzikultúrnych vzťahoch, Prešov, FF PU.

MALINOVSKÁ, Zuzana (2007), « K otázke interpretácie v preklade », in A. Valcerová (dir.), Vzťahy a súvislosti v umeleckom preklade, Prešov, FF PU.