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DÙ Prince RAKoczi. Hy
Nous appellerons donc puiſlan
ces ces autorités des loix divírfes
& humaines, & en ce fens , nous
confidérerons toutes les puiſſances à qui le libre confentement des peu ples défére légitimement, c’eſt-à-di re, felon les impreſſions de la droi te raifon ; l’autorité & force coac
tive pour exercer le pouvoir des
loix, & en ce fens elles font toutes
images repréſentatives de la loi đi vine, ou pour parler encore plus énergiquement avec l’Ecriture :
Les Souverains font des Dieux fur la terre.
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•}, },
78 TESTAMENT PoLITIqge,
CHAPITRE x.
De l'autorité de la Loi divine,
& humaine.
OUs avons commencé dans le
Chapitre précédent à traiter
de la loi de culte & de la loi mo
rale; nous croyons avoir affez clai rement expliqué à la fin de ce Cha
:
, que fous la dénomination des oix divines, nous entendons tou tes les vérités révélées, ou de Dieudans l'ancien Teſtament à Iſraël en
core charnel & groffier, ou dans le nouveau par Jeſus-Chriſt à Iſraël fpirituel, ou au peuple Chrétien;
ce qui concerne le culte de Dieu fi guratif, ou l'adoration en eſprit &
en vérité; & ce font là des points, qui regardent la Religion : Nous avons dit pareillement que fous le
nom de loix humaines, nous enten
dons celles que Dieu lui-même a ré
ÞÚ ÞRINee RAkoézi; *g
vélées dans la loi morale de Moïſe ;
mais paree qu’elles concernent laconduite de
:
vie & de la Sociétéhumaine; nous les avons appellées humaines comme regardant les hommes, & c'eſt pour cela qu'après que Jeſus Chriſteût manifeſté la vé rité , & accompli la loi figurative, elle prit fin ; niais la loi morale a toujours été regardée comme la ré
gle des loix civiles du peuple Chré
tien. Maitenant donc que nous al Ions traiter de l’autorité des loix di vines & humaines ainfi nommées, il nous faut encore répéter ce que nous avons dít précédemment, que les loix divines entant qu’elles re ardent la Religion, procédent de
#
droite raifon même, c’eſt-à-dire de la juſtice , fageffe & vérité de Dieu, car ces attribus ne font point diftingués en Dieu, quoiqu'ils lefoient ſuivant notre maniere de con
cevoir, & ces loix de Religion ont été données aux hommes pour ré duire la droite raifon humaine, que nous avons déja remarqué être ref
- Diiij
8o , TESTAMENT Polrrique,
tée à
l’homme dans l'état de la nature corrompue, fous le joug de l’o béiſſance dûe aá Créateur. . .
-Cet ouvrage demande une foi furnaturelle, parce que dès le mo ment que le premier homme s’é loignant de Dieu par le péché, pour fuivre fa propre volonté, fe donna en quelque maniere un
:
furlui même, il devint efclave du pé ché, de fa propre volonté, & c'est pour cela qu'il n’a plus de puistan cefur lui-même pour efpérer le bien falutaire, & éviter le mal oppoſé à ce bien, fi ce n’eſt par le fecours de la grace de Dieu ; c’eſt-là l’ouvra ge qui demande de la foi, parce que par la foi, il doit captiver fa
droite raifon naturelle , croire ce
qu’elle ne comprend pas, & faire ce que Dieu ordonne; & c'eſt-là
vivre de la foi.
-Nous avons dit auffi antécédem
ment que les loix humaines pour ré gler les moeurs des hommes par rap port à la Société civile, avoient été ſeulement données de Dieu , à la
. DU PRINCE : RAKoczi. 8 r.
droite raifon, afin qu’elle compren
ne d’autant mieux l’extenſion de la
loi de nature ; elle peut voir l'équi té de ces loix, & elle peut les faire fervir à fon ufage pour le bien pu
blic de la Société conformement à
l'équité ; & de-là vient la différen ce des loix municipales des pen ples, qu’on ne fauroit cependaat appeller injuftes.
Cela étant ainfi confidéré, nous avons établi dans quelques-unes de nos Méditations ſpirituelles, qu'ify avoit des loix de l'éternelle juſtice de Dieu , & d’autres de l’ordre de la juſtice de Dieu, en tant que cet ordre regarde la vie des hommes, que ces dernieres ont été fouvent changées & peuvent changer,en ref
:
ou mitigeant les loix fe lon l’état & la convenance des tems,& des moeurs de la nature corrom
pue fujette aux variations : & de-là nous obſerverons que fans donner atteinte aux dogmes de la foi, la diſcipline même de l'Eglife a fou yent changé dans les rits & céré
D y
Sz , TrsTAMEwr Polirroge;
monies qui concernent le culte de
Dieu ; car cette autorité a été don
née à l'Egliſe par fon Auteur.
De pareils changemens ont été faits auffi, & fe font encore tous les jours dans les loix civiles , par l'inftigation de la droite raifon, &
:
par-là on ne change rien à l'équité & à la juſtice - toujours invariablesen elles-mêmes,mais feu lement à l’ordre & ufage.Ayant donc répété plus au long.
& expoſé ces points comme princi
İ:
concluons que l’autorité des oix divines procéde immédiatement de Dieu, & l’autorité des loix hu maines en emane par le canal dela droite raifon , car l’autorité ne peut trouver d'autre fource, fi ce n’eſt felon l’étymologie même du.
nom, dans l’Auteur de toutes cho fes, qui n’eſt autre que Dieu mê me; & en ce fens on diftingue ra l'autorité de la puiſſance dé rivée du Verbe pouvoir , dont Dieu eſt Auteur de tout ce que la raifon peut faire en tant
pʊ Prince RAkocz1 , 8;