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& voilà que Dieu lui donne le pou

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DU PRINCE RAkoczi. 4 I

voir de faire des miracles pour lui faire trouver créance, & gagner le confentement du peuple à feš pa roles : * S’ils ne vous croient pas dit le Seigneur, & s'ils n’écoutent pas la voix du premier miracle, ils écou teront celle du fecond ; que fi à ces deux miracles ils ne croient pas encore , & qu'ils n’écoutent point votre voix,* prenez de l'eau du fleu ve &c.Mais tout cela ne fléchit point

encore la volonté de Moïſe, mais il cherche à s’excufer en dilant , je vous prie Seigneur , envoyez ce lui, que vous devez envoyer, &

l'Ecriture ajoûte : Le Seigneur fe

fâcha contre Moïfe & lui dit: Mais

quel eſt l’effet de cette colere?

Eſt-ce qu'il le frappe, eft-ce qu’il

contraint la volonté d’une créature

libre ? Non certainement ; mais il perſuade Moïſe par un argument plus touchant , & lui dit : Je fai qu'Aaron votre frere de la race de Levi , s'exprime aifément : il ya

* Exod. 4. v. 8 * v. 13. v. 14.

42 TESTAMENT PoLITIQUE,

venir au-devant de vous ; &quand il vous verra fon coeur fera plein de joie, parlez lui, & mettez mes pa roles dans fa bouche : * Je ferai dans votre bouche, & dans la fien ne, & je vous montrerai ce que vous aurez à faire. Il parlera pour vous au peuple , & il fera votre bouche , & vous le conduirez dans

tout ce qui regarde Dieu ; & ce fut là le dernier argument, qui perfua

da fans contrainte Moiſe d’exécuter

les ordres de Dieu. C’eſt ainſi que Dieu agit par la puiſſance de la droi

te

:

fur la volonté de l’hom

me, à qui il la fait connoître, & ai mer, & donne des forces pour la fuivre, & dit ainfi ce qu'il difoit à

Moife : * Allez, & retournez en

Egypte, &c. Et la volonté ne réfif te plus, parce que la raiſon éclairée de Dieu prend le deffus. Moïſe ra conta à Aaron tout ce que le Sei gneur lui avoit dit en l'envoyant :

& il fit des miracles devant le peu

* v. . 15. , v. 19.

DU PRINce Rakoczi. , 43 ple,& le peuple crut, & ils comprí rent que le Seigneur avoit vifité les enfans d'Iſraël, & qu'il avoit regar dé leur afflićtion, & fe proſternant

en terre ils l’adorérent. Voilà le com mencement des oeuvres de Dieu

pour la délivrance de fon peuple; &

avant que d’y faire agir Moïſe par les prodiges, il demanda le confente ment libre & volontaire du peu

ple. - -

-Peut-être y a-t-il des Ecrivains,qui accommodent à leurs fentimens,* ce qui eſt rapporté du fecond comman dement de Pharaon pour prefſer les ouvrages, & des plaintes

:

peuple,

& qui diſent, que Dieu n’a pas com mandé de réfifter & de déſobéir aux

ordres de Pharaon, quelques illégi times & tyraniques qu’ils puiſſent être, mais d’attendre la permiſſion

& le commandement de Pharaon

pour fortir de la captivité ; mais ceux qui difent de telles chofes ne confidérent pas affez attentivement

* - * Chap 5.

44 1 EsTAMENT PoLILIQUE, ce que l'Ecriture rapporte.* Le Sei gneur dit à Moïſe : Vous vertez

maintenant ce que je vais faire à Pharaon, car je le contraindrai par

la force de mon bras à laiffer aller

les Iſraëlites, & ma main puiſſante l'obligera de les faire fortir lui-mê me de fon Pays; Dieu a voulu ici tout faire; * c’eſt pourquoi dites de ma part aux enfans

:

(or donne-t-il à Moïſe) Je ſuis le Sei gneur : C'eſt moi qui vous tirerai de la prifon des Egyptiens, qui vous délivrerai de la fervitude, & qui vous racheterai en déployant la force de mon bras, & en faifant éclater la fé vérité de mes jugemens, je vous prendrai pour mon peuple , & je ferai votre Dieu , & vous faurez

que c’eſt moi qui fuis le Seigneur votre Dieu; lorſque je vous aurai

délivrez de la

:

des Egyptiens.

Voilà la véritable raifon pourquoi le peuple ne dût pas , quoiqu’il eût pû réfifter aux Egyptiens qui les

* Exod. 6. v. 1. * v. 6.

:

-: :

DU PRINCE RAkcozi. 45 accabloient; & Dieu dit à Moïſe : * Je vous ai établi le Dieu de Pha raon, & Aaron votre frere fera vo tre Prophéte, vous direz à Aaron, tout ce que je vous ordonne de di re , & Aaron parlera à Pharaon afin qu'il permette aux enfans d'If rael de fortir de fon Pays ; mais j'endurcirai fon coeur, & je fignale rai ma puiſſance dans l'Egypte par un nombre de prodiges & de mer-veilles; & Pharaon ne vous écoute

ra point ; j’étendrai ma main fur l'Egypte, & après y avoir fait écla ter la vérité de mes jugemens, j’en ferai fortir mon armée & mon peu ple, qui font les enfans d'Iſraël.

Ne craignons pas de nous faire nous mêmes des objećtions ſcrupuleufes pour mieux démêler la vérité : re cherchons les Princes dont parle l’Ecriture ; nous n’en trouverons

point d'autres que ceux que la droi te raiſon a établis; * puiſque l'Ecri ture les appelle Princes des maiſons

* Chap. 7. v. 1. * Chap. 6. ve 14

46 TESTAMENT Politroge,

felon l’ordre des familles ; c’est la nature & la raifon même ,qui en feignent aux enfans d'obéir a leurs pạrens, & aux jeunes gens d’écou ter les Anciens ; je dis la nature non feulement de l’homme, mais de l’a

nimal; & parmi tous les peuples, on a toujours eu de la

:::::

tion pour les vieillards en qui la rai fon ſuppoſe l'expérience, & une prudence plus mûre, comme nous verrons ci-après en fon lieu; mais concluons maintenant de tout ce que nous avons dit qui a du rapport à notre ſujet, & ne nous ennuyons pas de répéter, que Dieului-même a commencé la délivrance de fon

peuple, par voie de perfuafion à l'é gard de Moïſe, & non de contrain te, pour l'engager à entreprendre l'ouvrage de cette délivrance, qu'il a voulu qu'il convoquât les Anciens du peuple , & que par les prodi ges qu'il fit en préfence du peuple, il gagna leur libre confentement ; après quoi il alla trouver Pharaon,

& exécuta les ordres de Dieu ;

*

DU PRINCE RAkoczi. . 47 , Ces chofes ainfi faites, quoique : Pharaon ait encore furchargé le peu ple de travaux, ç’a été une oeuvre de laraiſon , & non du devoir que le peuple n’ait pas réfiftéaux Intendans des ouvrages, mais qu’il ait attendu . de la main de Dieu dont la puiſſance avoit éclaté à ſes yeux, fa délivran ce & le tems de fa fortie, écou te Moïſe, que nous ne trouve rons pas s'être ingéré dans les affai res, où le gouvernement particulier des familles dont la conduite appar tenoit aux Anciens, par la

:

-fition de la nature & de la droite

raifon. Tout ce que Dieu ordonna par Moïſe dans le Chapitre déja ci té, & à l’occafion de la délivrance de fon peuple regarde fon Culte, la :

Religion & là Pâque, dont notre

deffein n’eſt pas de traiter ici, fi ce n'eſt que la raiſon même dićte le

Culte de la Religion & le fouvenir

des bienfaits ;*l’Ecriture fait

mėn-tion du premier murmure des Ifaëli-2 |

* Exod. 14. v. 11. 12.

48 TESTAMENT PoLITíộge,

tes contre Dieu à l’occafion de la

pourfuite de Pharaon ; peut-être di Íoient-ils qu'il n'y avoit point de fépulchre en Egypte, & c'eſt pour cela que vous nous avez mené ici, afin que nous mourions dans la fo litude.Quel deffeinaviezvous quand vous nous avez fait fortir d'Egyp te ? N’étoit-ce pas ce que nous vous difions étant encore en Egyp te? Retirez-vous de nous afin que nous ſervions les Egyptiens, car il valoit beaucoup mieux que nous fuffions leurs eſclaves, que de ve

nir mourir dans le défert. * Le fe

cond murmure fut aux eaux ameres, le troifiéme au défert de Sin , & le quatriéme à Raphedim , dont au cun ne fut puni; mais le Dieu de longanimité & de patience, exau çoit les defirs de ce peuple ; la rai

fon de cette conduite admirable de

Dieu paroîtra ci-après par les féveres châtimens mêmes, dont Dieu punir ce peuple refraćtaire & indocile;

* Ch. 15. v. 25. Ch. 16. v. 2. Ch. 17. v.z.

Oll

*

, bv PRINce Rakoczi. H»

on pourroit dire que Moïſe après avoir retiré le peuple de fervitude avoit reçu de Dieu, le pouvoir de juger parmi le peuple; mais qu’eſt ce qui démontre

:

évidemment

que ce pouvoir & autorité qu’eut Moïſe de juger le peuple, émanoit de fon libre conſentement que ce ui eſt rapporté au

:

18. de

l’Exode , y. 13. Le lendemain Moïſe s’affit pour rendre juſtice au peuple, qui ſe préſentoit à lui de

:

le matin juſqu'au foir, & fon eau pere (Jethro ) ayant vû tout

ce qu'il faiſoit pour le peuple, lui

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