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En 1885, Zoltán Ambrus devient le correspondant parisien du journal Nemzet [Nation] et rédige ses chroniques, au total quinze211. D’après nos recherches, ces écrits journalistiques

209 Cf. „…soha se élt nagyobb szellemű ember és mélyebben érző lélek; soha se foszforeszkált az övénél ragyogóbb értelem, és soha se dobogott nemesebb szív. Nem volt, aki jobban átértette volna az összes földi dolgok egybefüggését, az anyagi és lelki világnak titokzatos és szövevényes láncolatát, a törvények egységességét, az erők egyazonosságát, az embernek az egyetemeshez való viszonyát, az anyagi világ törvényeinek az emberi lélekben, az istennek a földi életben való megnyilvánulását: és nem volt, akinek a gondolkozása, érzésvilága, egész élete tökéletesebben harmonizált volna a nagy mindenséget átfogó örök.

törvényekkel. Aligha volt nála nagyobb francia íróművész, s kétségtelen, hogy egyike volt minden idők legnagyobb történetíróinak; de mindenekelőtt filozófus volt, vagy ha ezt a szót lefoglaljuk a részlétekben vizsgálódók számára, az új idők egy „látnok”-a.”, in Zoltán Ambrus, « Renan szobra [La statue de Renan] », in éd. cit., p. 270.

210 Voir Huba Lőrinczy, « Ambrus Zoltán és Ernest Renan [Zoltán Ambrus et Ernest Renan] », in id., Ambrustól Máraihoz. Válogatott eszék, tanulmányok [D’Ambrus à Márai. Essais et études choisis], Szombathely, Savaria, University Press, 1997, p. 15–25.

211 Notons que selon la monographie de l’écrivain, Ambrus envoie au total quatorze chroniques parisiennes au journal Nemzet [Nation]. Voir Gizella F. Ambrus – Zoltán Fallenbüchl, op. cit., p. 42. Selon nos recherches, il y en a quinze.

portent essentiellement sur la vie culturelle de la capitale française. Ils sont publiés du 15 juin 1885 au 5 décembre 1885 sous le titre de Párizsi levél [Lettre parisienne]212 ou Levél Párizsból [Lettre de Paris] et signés sous le pseudonyme Flâneur.

Tout d’abord, nous devons préciser que le genre de la chronique est très populaire dans la presse de la fin de siècle partout en Europe. Nous citons une constatation de la littérature critique récente concernant les nouvelles formes du journalisme au XIXe siècle :

« De nouvelles formes litteraires émergent, dont certaines sont conçues spécifiquement pour l’espace journalistique (feuilletons, histoires divertissantes, blagues, contes, nouvelles en trois lignes). Les formes brèves, l’obsession du format, l’emportent sur l’éloquence abondante des genres traditionnels, et le poème en prose procède de la rencontre avec le journal, flirtant avec la chronique et le fait divers. Brièveté, rapidité, anecdotique, transitoire, éphémère sont autant de caractéristiques journalistiques qui deviennent, on le sait, les traits spécifiques de la modernite littéraire, fille de la presse. Le réalisme enfin s’impose : la littérature n’a plus vocation à ordonner son discours selon les commandements des arts poétiques ou des rhétoriques, mais de voir et décrire le monde réel. »213

Pour ce qui est de la chronique, il s’agit d’un genre journalistique littéraire qui se caractérise par un ton léger et spirituel. Elle est publiée dans la rubrique feuilleton des journaux, c’est-à-dire sous la ligne où les comptes rendus, les critiques d’art et de théâtre sont placés. Son but est de divertir son lecteur par son style bavard, méditatif, mélancolique, ironique ou amusant, elle est donc agréable à lire. La chronique, qui est toujours porteuse d’actualité, peut être selon les thèmes et les formes, entre autres, une note de voyage, un essai, une méditation, un compte rendu, un récit court, un dialogue, une lettre fictive, un rapport, une ambiance, un portrait ou une esquisse. C’est son auteur qui peut donner une couleur individuelle à ce genre journalistique par son style unique, ses observations originales et son analyse fine214. D’ailleurs, ce genre est né dans la presse française au début du XIXe siècle et

212 Notons que Sándor Márai (1900–1989) rédige également des articles de ses séjours parisiens sous le même titre : Sándor Márai, « Párizsi levél [Lettre parisienne] » (Újság, le 26 janvier 1926), in id., Tájak, városok, emberek [Paysages, villes, gens], Budapest, Helikon, 2002, p. 152–157. ; id., « A párizsi levelező [Le correspondant parisien] » (Újság, le 22 août 1932), in ibid., p. 16–19. ; id., « Párizsi napló [Journal parisien] » (Újság, le 11 février 1933), in ibid., p. 161–165.

213 Voir Marie-Eve Thérenty, « La civilisation du journal entre histoire et littérature : perspectives et prospectives », in French Politics, Culture and Society, vol. 32, no. 2, 2014, p. 49. Gale Literature Resource Center, link.gale.com/apps/doc/A381286275/GLS.GRC?u=nlfl&sid=GLS.GRC&xid=dabc2d3e (consulté le 11 mars 2021)

214 Concernant le genre de la chronique, voir, entre autres, István Dobos, Alaktan és értelmezéstörténet.

Novellatípusok a századforduló magyar irodalmában [Etude de forme et histoire de l’interprétation. Types de nouvelle dans la littérature hongroise de la fin-de-siècle], Debrecen, Kossuth, « Csokonai Könyvtár », 1995, p. 202–203 ; voir aussi l’avis de Péter Hajdu sur ce lien :

https://regi.tankonyvtar.hu/hu/tartalom/tamop425/2011_0001_542_04_A_magyar_irodalom_tortenetei_2/ch41.h tml ; voir encore la réflexion de Géza Buzinkay sur ce lien : https://core.ac.uk/download/pdf/169429281.pdf (consultés le 13 mars 2021)

nous trouvons Jules Janin, Sainte-Beuve, Francisque Sarcey ou Jules Claretie parmi les maîtres du genre qui sont les auteurs bien connus par Zoltán Ambrus.

Dans ce qui suit, nous allons donner le résumé de ses chroniques parisiennes, d’après nos recherches dans le Fonds Zoltán Ambrus et dans la base de données Arcanum215 où un important corpus de presse a été récemment numérisé, puis nous allons analyser également leurs particularités essentielles.

Ambrus, dans sa première chronique parisienne216, datée du 15 juin 1885, parle de choses diverses : de la fin de la saison théâtrale, de la première de Sigurd (1884) d’Ernest Reyer (1823–1909) à l’Opéra de Paris, de la victoire de Paradox au Grand Prix de la course hippique, de l’apothéose de Victor Hugo à la Comédie Française (une pièce créée pour cette occasion par Paul Delair, des actes de ses pièces Marion Delorme et Le Roi s’amuse), d’un nouveau membre à l’Académie française après About (Léon Say, Gustave Droz, Eugène Manuel ou Henri de Bornier), des vacances estivales des Français et d’une fête des fleurs au Bois de Boulogne avec un grand bal en plein air. Dans cette chronique déjà, il fait allusion à Émile Zola (Madame Josserand de L’Assomoir), à Guy de Maupassant (Bel-Ami), à François Coppée (Intimités). Dans sa deuxième chronique217, il traite des changements dans les noms de rues parisiennes, l’élection d’un nouveau membre de l’Académie française, la comédie Rupture (1885) d’Abraham Dreyfus (1847–1926) à la Comédie Française : c’est donc un étranger qui arrive à la capitale française et commence à se familiariser avec ses faits divers culturels intéressants. Parmi les écrivains, il cite les noms de Victor Hugo, Leconte de Lisle, Théodore de Banville, François Coppée. Sa troisième chronique218 tourne autour du pessimisme, phénomène spirituel de l’époque et la littérature française y est déjà fortement présente avec l’évocation des écrits de Paul Bourget (1852–1935)219, un long passage de

215 Notons concernant cette source que la base de données Arcanum publie le contenu de plusieurs revues de l’époque, ainsi l’ensemble du journal Nemzet [Nation] peut être consulté sur leur site Internet comme dans une bibliothèque virtuelle. Cette base de données a beaucoup apporté à nos recherches concernant notre sujet. Voir la sitographie des chroniques parisiennes de Zoltán Ambrus parues dans Nemzet dans la Bibliographie.

216 Voir « Párisi levél », par Flâneur, in Nemzet [Nation], Június 15. [1885]. num. 1006, le 21 juin 1885, p. 6–7.

Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien : https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_06/

217 Voir « Párisi levél », par Flâneur, in Nemzet [Nation], Július 2. [1885]. num. 1020, le 6 juillet 1885, p. 5.

Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien :

https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_07/?pg=14&layout=s&query=Flaneur

218 Voir « Levél Párisból », 1885. július 6. in Nemzet [Nation], 1885. július 12. A pesszimizmus másodvirágzása.

Bel-Ami, regény, irta Guy de Maupassant, Paris 1885, Havard. num. 1026, le 12 juillet 1885. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien :

https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_07/?pg=66&layout=s&query=P%C3%A1risi%20lev%C3%A 9l

219 Notons un article précédent de Zoltán Ambrus sur Paul Bourget : Zoltán Ambrus, « A pesszimizmus egy új bírálója [Un nouveau critique du pessimisme] », in Budapesti Szemle, 1884, XXXIX, p. 143. republié dans son volume Vezető elmék [Les Grands esprits], éd. cit., p. 196–211.

Ami (1885) de Maupassant sans doute dans la traduction d’Ambrus et le naturalisme avec les romans-feuilletons d’Edouard Rod, d’Alfred Courmes, de Jules Caze et de Francis Enne.

Dans sa quatrième chronique220, il parle de la vie des bohèmes parisiens et évoque les artistes Alfred de Musset (1810–1857), Henry Murger (1822–1861) et Félix Nadar (1820–

1910). Essentiellement, il traite de la pièce intitulée Vie de bohème (1851) d’Henry Murger et de Théodore Barrière, résume son contenu en parallèle avec la vie de quelques artistes bohèmes de Paris. Dans cette chronique déjà, le lecteur peut bien sentir la forte ambiance des écrits parisiens d’Ambrus qui sont imprégnés des impressions de cet endroit si particulier pour lui.

Les théâtres et les cafés sont les lieux les plus importants pour Ambrus pour redonner l’ambiance des milieux artistiques parisiens. Dans sa cinquième chronique221, il s’agit notamment des théâtres, des cafés et des cabarets, comme le Théâtre Français, le Champs Élysées Café, L’Alcazar, L’Horloge. Il mentionne la comédie de Victorien Sardou (1831–

1908), intitulée Rabages (1865), parle de l’art de dire à travers la comparaison entre l’homme politique Clémenceau et le chanteur Paulus, traite du genre de la chanson et de la chansonette, populaires dans les cabarets de Paris de l’époque.

Dans ses sixième222 et septième223 chroniques, il parle d’un seul écrivain, Arsène Houssaye (1815–1896) en tant qu’un homme galant et donne la traduction hongroise des passages de plusieurs de ses articles224. Ambrus suit aussi l’actualité du journalisme et des programmes des théâtres parisiens. Dans sa huitième chronique225, il consacre son attention à la pièce Le Maître de forges [Vasgyáros] (1882) de Georges Ohnet (1848–1918), représentée au Gymnase et à la critique de cette pièce par Jules Lemaître, parue dans la Revue politique et

220 Voir « Párisi levél », par Flâneur, in Nemzet [Nation], Augusztus 2. [1885]. A gyászoló Bohême. Azokról, akiket költők szerettek. num. 1054, le 9 août 1885, p. 5–6. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien : https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_08/?pg=66&layout=s&query=Boheme

221 Voir « Párisi levél », par Flâneur, in Nemzet [Nation], Augusztus 10. [1885], num. 1060, le 15 août 1885, p. 5–6. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien :

https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_08/?pg=114&layout=s&query=Alcazar

222 Voir « Egy gavallér író I. Arsène Houssaye », par Flâneur, in Nemzet [Nation], 1885. augusztus 27.

num. 1074, le 30 août, 1885, p. 6–7. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien : https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_08/?pg=227&layout=s&query=Lev%C3%A9l%20P%C3%A 1risb%C3%B3l

223 Voir « Egy gavallér író II. Arsène Houssaye », par Flâneur, in Nemzet [Nation], 1885. szeptember 1.

num. 1077, le 2 septembre 1885, p. 1–2. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien : https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_09/?pg=8&layout=s&query=Houssaye

224 Voir la réédition de ces chroniques dans le volume suivant : Zoltán Ambrus, « Egy író gavallér. Arsène Houssaye [Un écrivain galant. Arsène Houssaye] », in id., Vezető elmék [Les Grands esprits], éd. cit., p. 256–

261.

225 Voir « Levél Párisból », par Flâneur, in Nemzet [Nation], Szeptember 2. [Nemzet, Szeptember 5.] [1885].

Különböző „Vásgyáros”-ok. Egy modern Spallanzani. Courbet temetése. Num. 1081, le 6 septembre 1885, p. 5–

6. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien :

https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_09/?pg=44&layout=s&query=Vasgy%C3%A1ros

littéraire. Ambrus cite encore la pièce Venceslas (1647) de Jean de Rortrou (1609–1650), mise en scène à l’Odéon. Cette chronique finit par quelques phrases qui évoquent l’enterrement solennel de l’amiral Amédée Courbet (1827–1885) aux Invalides. Cette chronique montre déjà bien l’ouverture d’esprit et le caractère cultivé de son auteur : Ambrus fait allusion à Taine concernant la critique de Jules Lemaître (1853–1914), mentionne les auteurs dramatiques Octave Feuillet (1821–1890), Victor Cherbuliez (1829–1889) et André Theuriet (1833–1907), souligne les inventions créatives de la structure de la pièce d’Ohnet et met en parallèle sa représentation théâtrale à Vienne226.

Dans sa neuvième chronique227, parue sous le titre de A saison dicsérete [L’Éloge de la saison], Ambrus élargit l’horizon de ses centres d’intérêts et, à part l’actualité des théâtres, il va vers les sports, notamment la chasse. Cette chronique est également très riche en contenu culturel : il parle du décès de Émile Egger (1813–1885), helléniste renommé de la Sorbonne, de Michel-Eugène Chevreul (1786–1889), membre de l’Académie française dès 1820, de la représentation de l’opéra Tell Vilmos [Guillaume Tell] (1829) de Rossini. Mais majoritairement, il s’occupe des nouvelles pièces, montées sur scène : les pièces d’Edmond Gondinet (1828–1888), de Victorien Sardou (1831–1908) et d’Octave Feuillet (1821–1890) au programme du Théâtre Français, et encore celles de Jacques Halévy (1799–1862), d’Henri Meilhac (1830–1897), de Dumas fils (1824–1895), de Raymond Deslandes (1825–1890) et de William Busnach (1832–1907), la pièce musicale Le Grand Mogul [Nagy Mogul] d’Edmond Audran (1840–1901) à la Gaîté (1884), du culte des pièces de Casimir Delavigne (1793–

1843) (comme Louis XVI [XVI. Lajos] et L’École des Vieillards [Vének iskolája] à l’Odéon, Les vêpres siciliennes [Sicziliai vecsernye] à l’Opéra, Don Juan d’Autriche au Théâtre Français), de la première au Théâtre du Vaudeville et des clowns au Théâtre des Variétés.

Tout cela montre qu’il est bien informé concernant tout ce qui se passe dans la vie des théâtres parisiens.

Sa dixième chronique228 est entièrement consacrée à la pièce intitulée Rachel, d’après sa correspondance (1882) par Georges d’Heilly (1833–1902). La onzième chronique229 est

226 Il faut noter que Zoltán Ambrus fréquente également les théâtres viennois (Burgtheater) lors de ses voyages à Vienne. Voir Gizella F. Ambrus, « Ambrus Zoltán, a színikritikus [Zoltán Ambrus, le critique de théâtre] », in Irodalomtörténet, 1958/1, p. 34.

227 Voir « Levél Párisból », par Flâneur, in Nemzet [Nation], Szeptember 8. [Nemzet, Szeptember 12.] [1885]. A saison dicsérete. Vadászat és hasonló sportok. Egy születésnap, a melyet ritkán látni. A Sorbonne gyásza.

num. 1088, le 13 septembre 1885, p. 1–2. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien : https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_09/?pg=92&layout=s&query=Lev%C3%A9l%20P%C3%A1r isb%C3%B3l

228 Voir « Levél Párisból », par Flâneur, in Nemzet [Nation], Szeptember 16. [Nemzet, Szeptember 20.] [1885].

Rachel új világításban. num. 1095, le 20 septembre 1885, p. 1–2. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien :

fortement imprégnée de la littérature : Ambrus y traite des romans La fille aux yeux d’or (1835) d’Honoré de Balzac (il donne de nouveau un passage du roman sans doute dans sa propre traduction), le Bonheur des Dames (1883) et la Faute de l’abbé Mouret (1875) d’Émile Zola. A part Paris, il mentionne les villes de Venise et de Londres, et parle de l’importance du regard porté sur l’entourage. Selon lui, beaucoup de choses dépendent du regard que l’on porte sur notre milieu230.

La douzième lettre parisienne231 est toujours consacrée au théâtre, le sujet de prédilection d’Ambrus : la pièce en trois actes intitulée Antoinette Rigaud (1885), écrite par Raymond Deslandes (1825–1890), représentée au Théâtre Français est comparée à celles d’Eugène Scribe (1791–1861) et la chronique donne une réflexion intéressante à ce sujet. Ambrus est ouvert aussi à tout ce qui se passe autour des théâtres à Paris. C’est pour cela que sa treizième chronique parisienne232 traite du sort du Théâtre Français. Il donne des nouvelles concernant l’enterrement d’Émile Perrin (1814–1885), le directeur de ce théâtre, à l’Église de la Trinité et au cimetière de Montmartre où Dumas fils prononce un bel éloge funèbre. Jules Claretie (1840–1913) devient le nouveau directeur et tout le monde est content de ce choix. Ambrus évoque aussi le fait que Claretie a publié ses écrits dans les journaux Temps et Illustration, sous le pseudonyme de Perdican. Son recueil intitulé La Vie monderne du théâtre (1875) contient ses critiques dramatiques rédigées pendant une décennie. Ambrus met en parallèle son activité avec celle du directeur du Gymnase qui monte sur scène un ancien drame intitulé Les Mères repenties (1858) de Félicien Mallefille (1813–1868).

Dans sa quatorzième chronique233, c’est le monde du théâtre qui règne toujours avec celui des variétés parisiennes. Il y parle aussi de la visite du prince de Wales à Paris et de celle du https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_09/?pg=146&layout=s&query=Lev%C3%A9l%20P%C3%A 1risb%C3%B3l

229 Voir « Őszi contemplazió », par Flâneur, in Nemzet [Nation], Szeptember 23. [Nemzet, Szeptember 26.]

[1885] num. 1102, le 27 septembre 1885, p. 1–2. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien : https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_09/?pg=200&layout=s&query=Lev%C3%A9l%20P%C3%A 1risb%C3%B3l

230 Cf. „Mint egy szép asszonynak, a ki sokat beszéltet magáról, Párisnak sok imádója és sok rágalmazója van. S néha maguk az imádók a rágalmazók. Hanem a jóhiszemű idegenek is, a kik hamar belátják, hogy Páris jobb, mint a híre, más és más benyomással távoznak el a Szajna mellől. Igaz, hogy e hangulat-különbségekből le kell számítani az egyéni praedispositiókat. Sok függ a szemüvegtől, s még több attól, ép lélek lakik-e a szemek mögött.”

231 Voir « Levél Párisból », par Flâneur, in Nemzet [Nation], Október 7. [Nemzet, Október 13.] [1885].

num. 1119, le 14 octobre 1885, p. 1–2. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien : https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_10/?pg=106&layout=s&query=Lev%C3%A9l%20P%C3%A 1risb%C3%B3l

232 Voir « Levél Párisból », par Flâneur, in Nemzet [Nation], sans date [Nemzet, Október 22.] [1885]. num. 1128, le 23 octobre 1885, p. 1. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien : https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_10/?pg=106&layout=s&query=Lev%C3%A9l%20P%C3%A 1risb%C3%B3l

233 Voir « Levél Párisból », par Flâneur, in Nemzet [Nation], November végén [Nemzet, November 28.] [1885].

petit frère du tsar russe, le prince Alexius. Il évoque les cabarets les Folies Bergères, L’Alcazar, la Goulue, le Chat Noir et le Bagne. Un peu d’anglomanie se mêle aussi dans ses lignes : il mentionne le nouveau livre français de Max O’Rell (1847–1803), intitulé Les chers voisins (1885) où l’auteur évoque les malentendus qui séparent les Français des Anglais. Il développe une réflexion passionnante à ce sujet. Et le monde du théâtre anglais apparaît aussi : il précise que la pièce Silver King (1882) d’Henry Arthur Jones et d’Henry Herman a vécu 1500 représentations à Londres. Nous supposons que Zoltán Ambrus a bien pu assister à cette soirée de théâtre comique en compagnie de l’actrice hongroise, Mari Jászai234.

La quinzième et dernière chronique parisienne235 raconte une promenade au bord de la Seine où l’auteur évoque ses lectures françaises récentes qui résonnent en lui en se baladant : les poèmes de François Coppée, de Sully Prudhomme et de Maxime Du Camp, le Notre-Dame de Paris (1831) de Victor Hugo, les pensées d’Ernest Renan dont il fréquentait les cours au Collège de France. Mais il évoque le théâtre aussi : l’actrice Mademoiselle Jane Mé qui joue Lady Dora dans les Jacobites (1885) de François Coppée à l’Odéon. Pour finir, il parle de Louis-Victor Parisel (1808–1870) car le journal hongrois Egyetértés [Accord] parle de son décès à Budapest.

Concernant la lignée de ces quinze chroniques, il est intéressant de remarquer que la pratique journalistique d’Ambrus peut y être observée à travers leur analyse plus profonde.

D’après nous, ce sont les thèmes importants pour Ambrus qui y sont majoritairement représentés : le théâtre, l’opéra, la poésie, la littérature avec les auteurs et les œuvres populaires, la vie littéraire, surtout les nouvelles pièces et les premières, l’ambiance de la métropole, des cafés, des cabarets et des variétés, le monde du journalisme, les passe-temps favoris comme la course hippique, les phénomènes et les faits divers de la vie culturelle de la capitale française. En somme, nous y trouvons les futurs sujets de prédilection de l’écrivain-journaliste, mais le traducteur y est aussi présent.

Más idők, más erkölcsök. Egy kis anglomania. A színházakból. Num. 1165, le 29 novembre 1885, p. 10. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien :

https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_11/?pg=232&layout=s&query=Lev%C3%A9l%20P%C3%A 1risb%C3%B3l

234 Pour les futures recherches, les lettres inédites conservées dans le Fonds 471 peuvent nous renseigner davantage.

235 Voir « Levél Párisból », par Flâneur, in Nemzet [Nation], November végén [Nemzet, December 4.] [1885].

Romantikus világ. Az erény napja. A legújabb Rachel. Egy pár szó Parisel Victorról. Num. 1171, le 5 décembre 1885, p. 1. Voir la version numérique de ce numéro sur ce lien :

https://adtplus.arcanum.hu/hu/view/Nemzet_1885_12/?pg=34&layout=s&query=Lev%C3%A9l%20P%C3%A1r isb%C3%B3l

Il est important de mettre en relief celles de ses chroniques où Ambrus parle de la littérature française et de ses auteurs français chers à lui236. Du point de vue de la traduction, notons que sa troisième chronique contient un long passage du Bel-Ami de Maupassant237 dans la traduction d’Ambrus et que dans la onzième chronique, l’auteur cite quelques phrases de La fille aux yeux d’or de Balzac238, également dans sa propre traduction. Nous y trouvons donc le futur traducteur qui réalise d’importantes traductions de ses lectures préférées. Selon nous, la quinzième chronique a une place particulière : étant la dernière chronique, elle peut

Il est important de mettre en relief celles de ses chroniques où Ambrus parle de la littérature française et de ses auteurs français chers à lui236. Du point de vue de la traduction, notons que sa troisième chronique contient un long passage du Bel-Ami de Maupassant237 dans la traduction d’Ambrus et que dans la onzième chronique, l’auteur cite quelques phrases de La fille aux yeux d’or de Balzac238, également dans sa propre traduction. Nous y trouvons donc le futur traducteur qui réalise d’importantes traductions de ses lectures préférées. Selon nous, la quinzième chronique a une place particulière : étant la dernière chronique, elle peut

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