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Júlia Képes

In document Dialogue des cultures courtoises (Pldal 149-161)

Maison d’Édition Nationale1

Résumé : Le nom de la plus grande des trobairitz, la Comtessa de Dia est relativement peu connu en Hongrie. Ses poèmes sont pourtant extrêmement émouvants, d’une originalité étonnante, mais en même temps fort modernes, pleins de sentiments pro-fonds et contradictoires. La présente étude s’appuiera sur les traductions de l’auteur pour présenter trois des poèmes de la poétesse, deux complaintes et la tenson qui for-ment, selon l’auteur, une unité parfaite.

« Une trobairitz ? Mais qu’ce que c’est ? » « La Comtessa de Dia ? Qui est-ce ? » C’est est-ce que se demandent bien des gens, même si chacun sait relative-ment précisérelative-ment ce qu’est un troubadour sans toutefois pouvoir en donner une définition érudite. Pourtant ces questions ne doivent pas nous étonner : s’il existe un métier qui est typiquement un « métier d’hommes », celui des troubadour l’est, sans aucun doute.

En évoquant les troubadours, nous pensons toujours presque exclusive-ment à des troubadours hommes, ce qui n’est pas faux en général, cepen-dant il existe aussi des trobairitz bien qu’elles soient rares. En parlant de

1 Publié pour la première fois dans Écritures – Scritture (Actes du colloque « Femme-écrivains dans les littératures française, italienne et hongroise », organisé par le Département de Lan-gue et Littérature française de l’Université Pannon, les 10-11 juin 2005), G. Tegyey – A. Dés-falvi-Tóth – L. Mihályka (éds), Veszprém, 2006, p. 191-200.

la naissance de la poésie des troubadours, dans le chapitre sur les trouba-dours et le minnesang dans New Pelican Guide to English Literature – The European Inheritance, Ingeborg Glier dit qu’il existe un certain document de l’époque carolingienne dans lequel il fut interdit aux nonnes d’écrire des lettres (des chansons ?) d’amour. Malheureusement, aucune de ces lettres ne nous est parvenue, mais cette constatation peut être quand même très intéressante de notre point de vue...

Le nom de la plus grande des trobairitz, la Comtessa de Dia est relativement peu connu en Hongrie ; elle ne figure pas dans le Dictionnaire hongrois de la littérature universelle et les recherches bibliographiques ou sur Internet ne donnent accès qu’à très peu d’articles sur elle. Elle est tout au plus mentionnée en marge dans les divers articles traitant de la poésie médiévale.

Trobairitz – il peut sembler qu’il s’agisse d’un paradoxe. La domna d’un troubadour doit être surtout inaccessible et par conséquent mystérieuse. Avec une trobairitz, il s’agit plutôt du contraire. On pourrait même se demander si les trobairitz ne perdent pas de leur « mystère féminin » en révélant leurs sen-timents les plus secrets dans leurs poésies. Nous serions tentés de croire que les dames des troubadours s’astreignent à sourire gentiment aux troubadours – d’aussi loin que possible – même dans le meilleur des cas.

La réponse à cette « question rhétorique » est assez complexe. Si le mys-tère est le crimys-tère le plus important de la féminité, alors la Comtessa de Dia fut malheureusement très féminine – au grand dam des historiens de la lit-térature. Sa vida (sa vie racontée en ancien provençal par ses contemporains) ne nous renseigne pas beaucoup sur sa personne : nous apprenons que la Comtessa de Dia fut l’épouse de Guilhem de Peitieus, et une dame belle et bonne. Elle s’énamoura de Raimbaut d’Aurenga, et écrivit pour lui de nom-breuses chansons. C’est malheureusement tout ce que nous savons d’elle et nous pouvons à juste titre dire que ces informations sont vraiment minces.

De plus, toutes sont invérifiables donc incertaines, presque sans exception.

Même son prénom (Beatriz ?) reste peu sûr – n’oublions pas qu’à cette épo-que-là, c’étaient les prénoms qui permettaient l’identification, et non pas les noms comme de nos jours. Cependant, la Comtessa de Dia figure dans les anthologies sous le nom de Béatriz (ou quelquefois Béatritz), bien qu’il n’y existe pas de preuve qu’elle portât ce prénom. Elle vécut probablement en-tre 1140 et 1212 et écrivit ses poésies vers 1160. En vérité, l’on ignore si Guil-hem de Peitieus – qui n’est pas la même personne que le premier troubadour bien connu (qu’on connaît aussi sous le nom de Guillaume d’Aquitaine et qui

vécut de 1071 à 1127) – : seulement leur nom sont les mêmes – fut son mari ou son père. On ne peut que supposer qu’elle est co-auteure de la Tenson de Raimbaut d’Aurenga. Le mystère de sa personne la rend encore plus capti-vante, mais ne facilite pas pour autant de tenir un discours sur elle, ni sur sa poésie. Elle n’est pas seulement une « curiosité » dans l’histoire littéraire, par ce qu’elle fut l’une des rares trobairitz, mais beaucoup plus que cela. Ses poèmes sont extrêmement émouvants, d’une originalité étonnante, mais en même temps fort modernes, pleins de sentiments profonds et contradictoi-res. Le sujet principal de ses textes est l’abandon : sujet typiquement « fémi-nin », car, par convention, il n’est pas admis qu’une femme fasse le premier pas, bien que le fait d’avoir été abandonnée soit incomparablement plus mor-tifiant pour la dame. Cependant, il est intéressant de mentionner que même si elle fut délaissée, elle fut également parfaitement consciente de ses propres valeurs et sut en parler.

Mon étude s’appuiera notamment sur mes propres traductions. Je vais donc présenter trois de ses poèmes, deux complaintes et la tenson – œuvres figu-rant à la fin de l’article, en hongrois, dans ma traduction (Balassi Kiadó, 1996).

Ils forment, à mon avis, une unité (non pas comme les deux autres poésies qui ne seront pas traitées cette fois-ci).

Les premiers vers des deux poésies analysées sont : « Estat ai en greu consirier / Per un cavalier qu’ai agut » et le premier vers de la tenson qui est « la partie féminine » (c’est-à-dire, écrite par la dame), « Amics, en gran cossirier / Sui per vos et en grèu pena ». Selon Pierre Bec, la ressemblance étonnante des vers de la première poésie et de la tenson ne signifie pas nécessairement qu’ils soient du même auteur ; ce qui me semble un peu surprenant comme obser-vation, car la ressemblance est trop frappante pour être due au simple hasard.

Il est vrai que Pierre Bec, grand spécialiste de la poésie des troubadours dit que ces vers ne peuvent pas être considérés comme une preuve parce qu’il existe plusieurs vers d’une telle nature. Cependant la poésie mentionnée et la tenson, par leurs premiers vers, non seulement se ressemblent, mais sont quasiment identiques, et la partie féminine (écrite par la trobairitz) de la ten-son a une tonalité identique à celle de ces deux poésies. Certains historiens de la littérature pensent que la partie correspondant à la voix de la femme fut aussi conçue par Raimbaut d’Aurenga, alors que cette partie est beaucoup plus raffinée et nuancée psychologiquement – comparativement aux deux autres poésies écrites par elle. Il est très important aussi à ce propos que la poétesse

mentionne une tenson, un « partimens » dans A chantar m’èr (Úgy bánt...) – dans le dernier vers de la quatrième strophe : « Et membre vos de nòstres partimens » (« S közös versünk még emlékében él ») – ce qui est intéressant à cause de la référence à cette tenson, et peut être considérée comme le sommet de cette poésie.

Il existe aussi une hypothèse concernant les troubadours selon laquelle ils ne furent peut-être pas vraiment amoureux. Leurs poésies auraient été écrites sur commande à l’attention des seigneurs féodaux – supposition qui peut sembler assez frivole, parce que cela signifierait que les seigneurs payèrent pour que le troubadour chante la beauté de leur femme – afin que les troubadours les offrent à une femme dont ils ne furent pas amoureux, mais dont le mari l’était.

(Le mariage fut alors toute autre chose que de nos jours, n’ayant rien à faire avec les sentiments. En revanche, être amoureux de la femme du seigneur fut considéré comme tout à fait normal, et même obligatoire.) Les avis divergent sur ce point, mais une chose cependant est certaine : face aux deux poésies écrites par la Comtessa, nous n’éprouvons pas ce sentiment : le lecteur en est sincèrement touché, sauf que, vers la fin de ces poèmes, un lecteur attentif est amené à se demander si les deux derniers vers ne sont pas en contradiction avec le reste – et, est-il vrai qu’un chef-d’œuvre peut être considéré comme tel si l’on ne peut en enlever ni y ajouter un seul vers sans que la poésie ne perde de sa qualité ?

Ceci est, en l’occurrence, une question fort juste. Car le lecteur ne doute aucu-nement que ce sont des chef-d’œuvres – mais que se passerait-il si les deux derniers vers de ces poèmes faisaient défaut ? Ces deux poèmes en devien-draient-ils moins saisissants ? Vous serez étonnés : nous pourrions même risquer de proposer que c’est tout le contraire qui se produirait. Comment est-ce possible ? Les vers « Estat… » (« Nagy bánat nyomja szívemet... ») suivent directement le sommet poétique et psychologique constitué par les deux vers avant les deux derniers (« Egyetlen vágyam, tudja meg, / Egy éjjel együtt hálni Önnel ») – dont la tension ne pourrait pas augmenter ; sinon, le poème « écla-terait ». Mais les deux derniers vers (« Ha megigéri : kész örömmel / Teljesíti kérésemet. ») nous étonnent vraiment et signifient plutôt un « anti-sommet » : le poème devient, juste avant la fin, toute à fait plat, et en même temps moins facile à comprendre : si jusqu’à ce point, c’était la dame qui désirait l’amour du chevalier et le lui demandait ardemment, malgré les traditions largement ad-mises – alors, que signifient ces deux vers ? Si le chevalier lui donne ce qu’elle

demande, alors, elle aussi, elle fait ce qu’il veut d’elle – à condition qu’il fasse ce qu’elle demande… Nous ne pouvons pas très bien interpréter cela, et nous avons le sentiment que sans ces deux vers, la qualité de la poésie aurait aug-mentée. Cependant, il existe quand même une « explication partielle » selon les mœurs de l’époque (qu’elle respecte quand même), il s’agit ici d’un essai (« assai ») des troubadours que la Comtessa considère important, malgré son initiative explicite, et ces deux vers suggèrent que, sans cet essai, malgré son amour pour le chevalier, elle ne l’accepterait pas (ce qui s’imagine difficile-ment d’ailleurs). Cependant, sans ces connaissances ces derniers vers seraient plutôt opaques.

Nous avons un sentiment similaire en lisant A chantar m’èr... (Úgy bánt...) où nous trouvons cet « anti-sommet » dans l’envoi (« Ezenkívül figyelmébe ajánlom : / A túlzott nagy gőg nem sok jót igér. »), comme réaction à l’or-gueil de son ami dont elle se plaint tout le temps dans cette poésie. Mais qu’attend-elle de cet envoi ? Peut-être que le chevalier s’exclame : « Comme c’est vrai ! Et comme c’est bien, mon amie, que vous m’en aviez averti ! » – et après cet instant, prendrait-il enfin soin d’elle ? Mais elle ne peut tout de même pas être si naïve – ou du moins c’est ce que nous pensons…

À la lecture de la tenson écrite (probablement) par elle et Raimbaut d’Auren-ga, quelqu’un qui envisagerait par ailleurs de mettre des choses au point avec une personne qui lui est chère, renoncerait probablement dès cet instant à sa première idée. Dans cette tenson, « l’éclaircissement » est formellement par-faitement réalisé : la dame parla de ses doutes, le chevalier raconta avec un maximum de politesse de quoi il s’agissait « en effet ». Par conséquent, la dame fut réconfortée et l’harmonie retrouvée. Cependant, tout le monde peut voir clairement que tout cela n’est que comédie – tout le monde, exceptée la Comtessa qui prend l’explication au sérieux et se calme – tandis que le lecteur se demande : comment une dame peut être intentionnellement aussi aveugle ? La réponse est extrêmement simple : justement comme cela. Quand une dame est-elle le plus sage ? Lorsqu’elle devine le sens caché des paroles de son cheva-lier ou lorsqu’elle croit tout en faisant semblant d’être sotte ? Si la condition du bonheur – et de la survie – est de se tromper, alors, il faut le faire, il n’y a pas d’autre solution. La dame peut ensuite se réconforter de ce que l’élucidation de l’affaire soit faite ; on a parlé de tout et clarifié tout, grâce au poème.

Mais en en réalité, comment une telle conversation se déroule-t-elle en gé-néral – que ce soit au temps des troubadours ou de nos jours ? La personne qui pose la question désire-t-elle vraiment connaître la réponse, la cause cachée

du comportement de l’autre personne ? La question peut sembler sotte mais ne l’est pas tant qu’on ne le croirait de prime abord. Si l’on soulève une telle question, au premier degré, on veut découvrir la cause des problèmes pro-fonds qui dérangent perpétuellement la personne en question – mais est-ce là la vérité ? Cette question est-elle la bonne ? Si c’était le cas, la Comtessa aurait continué son « investigation » sans se laisser décourager (pas même par la courtoisie de son chevalier) – ce qui n’est pas le cas dans cette poésie, pas plus que dans la plupart de ces situations. Et la personne interrogée dans ces conversations – d’une manière ou d’une autre – peut sentir qu’en effet, on ne veut pas vraiment connaître la vérité, seulement faire semblant, pour se rassurer. Ainsi, si quelqu’un – qui y voit plus clair que la personne en question – lui pose la question de savoir si les choses sont bien telles qu’elles sont, elle peut répondre : « Bien sûr, je viens justement d’en parler avec lui. » C’est une autre affaire que tout le monde (sauf elle) sait parfaitement bien qu’en vérité, l’on est loin de cela.

Il me semble que c’est là que réside le secret du « massacre » des deux autres poésies par l’auteur. Les sentiments intenses de la dame se constatent dans les deux autres poésies, mais aussi le fait que cette relation est beaucoup plus im-portante pour elle que pour lui (si tant est qu’elle soit imim-portante pour lui).

Nous voici en face de trois conclusions plates et nous pouvons voir qu’en effet, la Comtessa se fait des illusions : après avoir informé le chevalier de ses inten-tions par tous les moyens possibles (plus concrètement : c’est elle qui lui fait la cour et non pas le contraire, comme on l’imaginerait), elle fait « trois pas en arrière » : comme nous l’avons vu, et ou bien elle essaye de poser ses condi-tions, ou bien elle devient ennuyeusement didactique – comme beaucoup de fins médiévales, que la postérité bienveillante s’efforce d’interpréter comme ironiques – souvent sans beaucoup de succès, admettons-le. Nous pouvons voir qu’au Moyen Âge, de nombreuses œuvres furent reniées par leur auteur vers la fin de leur vie comme « ne plaisant pas à Dieu » – pensons, par exem-ple aux œuvres de Chaucer (Troïle et Cressida, Les contes de Cantorbéry) ou bien aux poèmes de Petrarque, Rutebœuf ou encore de notre Balassi – autre histoire tout aussi intéressante. Il est vraiment difficile d’accepter qu’une œu-vre qui n’a pas le moindre caractère religieux finisse par être reniée par son auteur qui déclare que ses poésies ont été des « erreurs » de sa part. Étant don-né que ces œuvres nous apparaissent effectivement modernes, mais que leur aboutissement déroge à cette caractéristique, nous ne les sentons pas cohéren-tes avec leur destin. Leur auteur dut-il les renier sous peine de se voir interdire

de publication ? Ce n’en est peut-être pas la raison : n’oublions pas que ces auteurs – malgré leur modernité – vécurent au Moyen Âge et prirent très au sérieux l’immortalité de l’âme et le Jugement Dernier. Donc, avant de mourir, chaque auteur considéra nécessaire de se préparer à toutes les éventualités et eut recours à cette décharge en quelques vers finaux en apportant notamment la preuve littéraire qu’il était capable de montrer, si nécessaire – pendant qu’il continua à écrire des poèmes d’amour avec le cœur tranquille...

Il est probable que nous ayons affaire à une situation semblable. Encore une fois n’oublions pas qu’il s’agit d’une dame du Moyen Âge, qui, après avoir confessé ses sentiments, fait semblant de n’avoir rien fait de la sor-te... Je ne crois pas qu’elle y soit perdante – elle devient simplement plus humaine...

En tout cas, après près de mille ans, la Comtessa de Dia n’a point perdu de son charme ni de son actualité. Elle reste toujours l’Amoureuse éternelle. Et si le défaut d’informations sur sa vie ne fait qu’accroître le mystère entourant sa personne, alors elle en tire profit et c’est tant mieux pour elle – et peut-être pour nous aussi...

Beatritz de Dia grófnő: Úgy bánt...

Úgy bánt, amiről kell most énekelnem, Kinek szive hölgye vagyok, az ellen, S ki legdrágább nekem, panaszt emelnem.

Nem hatja meg szépségem, sem szerelmem, A tisztesség hiába, nem kimél,

És oly kegyetlenül elárul engem, Mintha nem volnék szebb akárkinél.

Egy az csupán, mivel vigasztalódom:

Nem vétettem én Önnek semmi módon, Nem szerette Séguin Valence-t ily forrón.

Ó, bár szerelmét megnyerném – kimondom – Hiszen Ön mindeneknél többet ér,

De gőgjében keservesen csalódom, Míg kedves, mikor másokkal beszél.

Gőgös szíve számomra érthetetlen.

Be fáj nekem, hogy hozzám ily kegyetlen!

De más nő nem foszthat meg Öntől egy sem:

Bármit mond vagy tesz, Önnek az ne tessen!

Hát emlékezzék vissza most ezér:

Szerelmünk mily szép volt a kezdetekben!

Csak nem az én hibám, ha véget ér?

Érdemmel való tejessége aggaszt, Szivem miatta nem lelhet nyugalmat:

A szép hölgyek Önért mind élnek-halnak, Szerelmes szándokáról egy se hallgat.

De bízom abban, hogy Ön jól itél, És felismeri a legigazabbat, S közös versünk még emlékében él.

Isméri érdemem és származásom, Szépségem és igaz szivem, barátom, Ezért most ezt a dalt Önnek ajánlom, S e közvetítő által megtalálom.

Mondja meg, drága kedvesem, miért Kell mindeme gyötrelmeket kiállnom?

Rosszindulatú, vagy csupán kevély?

Ezenkívül figyelmébe ajánlom:

A túlzott nagy gőg nem sok jót igér.

Képes Júlia fordítása Beatriz de Dia - Raimbaut d’Aurenga : Vita

Kedvesem, a bánatom Végtelen nagy ön miatt, Ám nem érzem, hogy nagyon Keseregne, jóllehet

Azt állítja, hogy szeret.

Minden kín mért marad nekem?

Miért nem osztja meg velem?

Hölgyem, Ámor már olyan, Hogyha kettőt összead, Van, kit bánat súlya nyom, S van, ki boldog -- higgye meg, Én is éppúgy szenvedek;

Úgy rendelte a szerelem, Hogy gyötrődjék az én szivem.

Kedvesem, bizton tudom, Negyedét érezze csak, Könyörülne kínomon;

Bánja is, hogy mit teszek, Megbántott-e engemet;

Az Önnek nem számít sosem:

Hölgye víg vagy örömtelen.

Hölgyem, mert a rágalom Ellenünk visel hadat, Önt immáron elhagyom, Nem szeszély ez, higgye meg, S nem mert hűtelen leszek:

Játékuk tisztességtelen,

Nem hagynak nyugtot percre sem.

Kedvesem, a fájdalom Engem Öntől elragad, S Önt hiába áhitom.

Bár ha Ön jobb őre lesz Kínomnak, mint én leszek, Úgy Ön bizony hivebb leszen, Mint bárki földön és vizen.

Hölgyem, félek én nagyon, Hogy a rossz nyelvek miatt Kincset vesztek. Ön – tudom – Szinte semmit. Mert ezek Megölik szerelmemet.

Őrt állok hát figyelmesen, Hisz Ön a legdrágább nekem.

Kedvesem, én úgy tudom, Hogy szive hű nem marad;

Lovagom, úgy gondolom Hozzám immár csalfa lett, S én joggal neheztelek, Mert más köti le teljesen, Már csöppet sem gondol velem.

In document Dialogue des cultures courtoises (Pldal 149-161)