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ITINÉRAIRE TRANSCULTUREL

3. Présentation des chapitres et des problématiques centrales

3.2. Océan Indien

Le deuxième chapitre vise à étudier la production de la littérature contemporaine de l’océan Indien (île Maurice, Seychelles) « au travers d’un processus continuel d’autodéfinition »96. L’objectif analytique consiste à retracer les manifestations du pouvoir germinatif du texte dans l’écriture d’Ananda Devi, à suivre par une analyse structurelle le surgissement graduel et la

93 « Ne pas chercher à fixer, à chosifier l’étrangeté de l’étranger. Juste la toucher, l’effleurer, sans lui donner de structure définitive ». KRISTEVA, Julia, op. cit., p. 11.

94 Il s’agit notamment de créer un axe temporel complexe pour « aligner de manière narrative la multitude des expériences ». LEDER, Andrzej, « Introduction à une analyse des transformations de l’intuition du temps dans la culture contemporaine », ZAWADSKI, Paul (dir.), Malaise dans la temporalité, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002, p. 143-156. (p. 151. pour la phrase citée).

95 RICHARD, Claire, Politiques de la littérature, politiques du lien, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2012, p. 48-62. (ici p. 49.)

96 PÉLABAY, Janie, Charles Taylor, penseur de la pluralité, Paris, L’Harmattan, 2002, p. 85-87.

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complexification de la subjectivité, à étudier les transpositions textuelles d’une épiphanie de présence-absence97. C’est une récapitulation systématique des modes de manifestation98, de la monstration, de « l’avènement progressif d’un sens »99. L’analyse est centrée sur l’étude du cadre de repérage de l’énonciation, sur le rapport de soi au texte, sur la mise en pratique des modalités discursives et l’agencement du récit, sur la structure, l’architecture implicites pour examiner le « filet de voix circulant entre des silences »100, des moments d’aphasie et de folie. L’ouverture psycho-philosophique vise l’étude complexe du rejaillissement et de l’influence de l’expérience de la folie, de la subalternité, de la force paralysante des systèmes de domination identitaire, sexiste sur le « matériel discursif »101. L’adoption d’un point de vue analytique sous le signe de « l’idonéité »102 permet de recomposer la quête du passé, les tropes de l’aliénation, de la solitude et de l’emprisonnement, de la « mémoire individuelle et corporelle »103 à partir d’une forme fragmentaire. L’auteure fait ressortir les mécanismes et le fonctionnement de la souffrance dont la narration

97 DIAGNE, Mamoussé, Critique de la raison orale : Les pratiques discursives en Afrique noire, Paris, Karthala, 2005, p. 546-561. (ici p. 549.)

98 BONNEFOY, Yves, « Entretien avec Murielle Gagnebin sur l’image et les images », GAGNEBIN, Murielle (dir.), Yves Bonnefoy : Lumière et nuit des images, Seyssel, Champ Vallon, 2005, p. 356-374.

99 DIAGNE, Mamoussé, op. cit., p. 549.

100 Ibid., p. 556.

101 GONSETH, Ferdinand, Le problème de la connaissance en philosophie ouverte, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1990, p. 83-104. (p. 100. pour le terme cité)

102 Désignant le pincipe de la meilleure convenance, le terme était théorisé par Ferdinand Gonseth. Grâce à cette notion, il arrive à redéfinir le cadre de l’intention, à réassocier le théorique et l’empirique, à relativiser le cadre conceptuel. Gonseth propose ainsi de remettre en question les doctrines préalables, le modèle explicatif. « En revanche, s’opposant à la croyance en des principes premiers et éternels, l’idonéité caractérise la condition suffisante de l’activité cognitive et de sa réalité subjective ou objective, scientifique ou non. Elle caractérise un état de fait, où la nécessité de l’engagement, dans la pratique, des idées directrices d’une doctrine, explicite le droit de la philosophie et de la science d’élargir et de modifier leurs points de vue et leurs méthodes. Où la même nécessité autorise la connaissance à devenir critique d’elle-même, à partir de sa propre réalité, faits d’expérience inclus ». Cette visée dynamique d’une réévaluation constante caractérise également l’approche méthodologique de cette thèse. (Voir la méthodologie ouverte proposée par Gonseth dans EMERY, Eric, Ferdinand Gonseth : Pour une philosophie dialectique ouverte à l’expérience, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1985, p. 110.).

Cf. BERTHOLET, Edmond, La philosophie des sciences de Ferdinand Gonseth, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1968, p. 119-131. (p. 126. pour les phrases citées). Voir également GONSETH, Ferdinand, op. cit. (passage cité) et EMERY, Eric, op. cit., p. 99-114.

103 BRAGARD, Véronique, « Eaux obscures du souvenir : Femme et mémoire dans l’œuvre d’Ananda Devi », GRYSSELS, Kathleen et al. (éds.), Convergences and Interferences : Newness in Intercultural Pactices, Amsterdam, Rodopi, 2001, p. 187-200. (ici p. 187.)

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est structurée « par une remontée dans la mémoire, dans un passé qui a été refoulé, étouffé ou consciemment mis sous silence »104. Le sous-chapitre offre un parcours réflexif qui s’interroge sur les ruptures et césures « au triple plan ontologique, existentiel et gnoséologique »105, sur les motifs de pluritemporalité et de multisubjectivité106, sur la marginalisation féminine107. Il s’agit « d’une

"régurgitation" d’images blessantes »108 qui se juxtaposent et se superposent, créant ainsi des couches sédimentées de sens et de mémoire de traumatismes, d’une récupération pénible du passé, du reniement de l’affirmation de soi.

L’émergence et la refondation de l’identité peuvent donc être saisies dans la dialectique entre mutisme et prise de parole ; la folie109, culturellement, historiquement et socialement définie, « semble directement causée par la non-expression, le silence et le mutisme »110. L’altérité féminine se caractérise par des clivages, des exclusions, des dépendances et des privations111, elle dessine le processus de ressurgissement des violences subies, intériorisées et se revêt d’une dimension socio-critique112. La corporéité représente ici une forme de résistance au canon et à la codification culturels. L’objectif de l’étude consiste à suivre de près et de retracer les éléments constitutifs de la démarche textuelle et mémorielle d’Anande Devi dont les principaux enjeux sont la

104 Ibid., p. 188.

105 DIAGNE, Mamoussé, op. cit., p. 547.

106 « Devi treats time in a manner that allows her to intervene and disrupt a clear chronology of events, creating space for her female characters to voice their intimate preoccupations ». YAGI, Ritu, Ananda Devi : Feminism, Narration and Polyphony, Amsterdam, Rodopi, 2013, p. 77-91.

(p. 81. pour la phrase citée)

107 Ananda Devi « ancre ainsi la récupération de la mémoire individuelle […] dans celle de toute une communauté, de tout un peuple, de toute l’humanité ou "womanity" puisque l’emphase est ici mise sur la condition féminine ». BRAGARD, Véronique, op. cit., p. 188. Conférez l’entretien de Chantal Spitz (Annexe). p. 578.

108 Idem.

109 « Ananda Devi identifie clairement les agents responsables de l’emprisonnement dans la folie : la non-compréhension de la part de la société patriarcale qui opprime et met sous silence, le déni de la féminité et de l’expression de soi ». Ibid., p. 195.

110 Idem.

111 « C’est la femme qui est l’Autre du corps social. Elle porte en effet une mémoire historique qui rend son démembrement allégorique des divisions de la société insulaire et la condamne, jusqu’au bout, à l’exclusion et la victimisation ». MAGDELAINE-ANDRIANJAFITRIMO, Valérie,

« Les cris du corps dans quatre romans mauriciens contemporains : démembrement et redéfinition du sujet », BRAGARD, Véronique et RAVI, Srilata (éds.), Écritures mauriciennes au féminin : penser l’altérité, Paris, L’Harmattan, 2011, p. 197-217. (p. 198. pour la citation)

112 « La violence de l’écriture féminine […] expertise et autopsie des démembrements de la société mauricienne ». Ibid., p. 212.

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« récupération du pouvoir sur la narration […], le renversement du pouvoir symbolique »113 pour (re)conquérir la maîtrise sur la fiction114, pour démanteler le phallogocentrisme115.

Dans le sous-chapitre suivant, j’entame l’analyse de la production poétique seychelloise dans une perspective comparative. Comment est-ce qu’on peut définir le concept de genres poétiques dans le contexte plurilingue seychellois ? Est-ce que la notion de genre est une entité mentale archétypique qui préexiste à toute complexification ratiocinative et qui prend diverses formes lors de sa manifestation textuelle, ou s’agit-il plutôt du produit d’une activité taxonomique rétrospective qui opère à partir d’une pluralité littéraire constituée par des œuvres littéraires antérieures à la classification ? Quels peuvent être les enjeux d’une analyse générique de la poésie lyrique dans le cas d’une littérature en devenir116, d’une littérature insulaire trilingue dans le contexte indianocéanien ? Au lieu de circonscrire une éidétique constante, une approche qui traite de l’essence liée aux phénomènes (dans une optique fixe), je me propose d’élargir l’horizon en impliquant un niveau analytique qui se focalise sur la processualité117, sur les mouvements de la prise de forme et de la réalisation du texte (dans une optique dynamique).

Le corpus poétique contemporain seychellois est influencé par l’histoire coloniale, la pluralité des langues et des héritages et la diversité des horizons culturels. Je m’intéresse aux facteurs psycho-philosophiques (identité, altérité), linguistiques (trilinguisme) et topo-psychologiques (archipélité, insularité) qui se manifestent dans les œuvres littéraires et les constructions identitaires

113 Ibid., p. 197.

114 « Le Je, l’éclatement des points de vue, la violence verbale, la brutalité des injures, les emphases et hypotyposes descriptives veulent montrer […] que les femmes se dégagent des pressions normatives de la langue et à travers elles, de la coercition sociale ». Ibid., p. 207.

115 DERRIDA, Jacques, Marges de la philosophie, Paris, Minuit, 1972, p. XVII. et SIMON, Sherry, Gender in Translation : Cultural Identity and the Politics of Transmission, New York, Routledge, 1996, p. 80-91.

116 Je me réfère ici à l’état de transformation perpétuelle, de constante recodification, de multiplicité dynamique, mouvementée d’une littérature qui « résiste à sa classification selon un paradigme d’oppositions binaires ». Voir WATERMAN, David, « Le concept deleuzien de

"devenir" dans Midnight’s Children de Salman Rushdie : Le corps humain comme texte de résistance », BEN ABBES, Hédi (dir.), Frontières et syncrétisme, Besançon, Presses Universitaires Franc-Comtoises, 2002, p. 209-216. (p. 209. pour la citation)

117 GROSOS, Philippe, Systeme et subjectivité : L’enjeu de la question du système – Fichte, Hegel, Schelling, Paris, J. Vrin, 1996, p. 137- 154. (p. 142-143. pour le terme)

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complexes118, superposées. Il sera question de mieux comprendre la juxtaposition, l’inter-influence et l’échange enrichissant entre l’anglais et le français qui se complètent des voix diasporiques du créole119, détentrices de mémoires d’appartenances, d’histoires de créolisation120, de poétiques de musicalités et de croisements, de résonances d’oralité.

L’approche plurielle, ouverte et flexible de la stratification de l’identité, des vécus insulaires et de l’imaginaire archipélique se rendent visibles, s’explicitent et se tissent à travers une hétérogénéité considérable des formes narratives de l’identité121. L’analyse se focalise sur l’étude des principaux paradigmes d’intellection et d’attribution de sens, sur le fonctionnement de l’île et de l’archipel122 en tant que nœuds perceptuels, prismes conceptuels et matrices d’espace-temps. Un horizon générique unifiant se manifeste dans les œuvres assurant l’unité et la continuité des singularités, des entités idéiques et épistémiques tout en conservant le caractère hybride et dynamique d’une littérature qui s’écrit à l’encontre des discours monolithiques et réduisants. Les potentiels productifs se réalisent dans une superpositionnalité ouverte et flexible

118 « L’histoire de la littérature étudie la vie concrète de l’œuvre d’art replacée dans l’unité du milieu littéraire en devenir ; ce milieu littéraire dans le devenir du milieu idéologique qui l’entoure ; et ce dernier pour terminer dans le devenir du milieu socio-économique qui l’imprègne ». MEDVEDEV, Pavel, La méthode formelle en littérature, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2008, p. 107-121. (p. 120. pour les phrases citées)

119 BOLLÉE, Annegret, « Le développement du créole écrit aux Seychelles », LUDWIG, Ralph (dir.), Les créoles français entre l’oral et l’écrit, Tübingen, Günter Narr, 1989, p. 183-198.

120 SCHNEPEL, Ellen M., In Search of a National Identity : Creole and Politics in Guadeloupe, Hambourg, Helmut Buske, 2004, p. 183-192.

121 Y compris les ressemblances aussi bien que les facteurs diversifiants : « L’identité renvoie en effet à ce qui est identique (unité) mais aussi à ce qui est distinct (unicité). Cette question de permanence à travers le changement est aujourd’hui englobée dans une réflexion plus large où l’identité personnelle se conçoit et s’apprécie sur des critères de relations et d’interactions sociales. […] Phénomène complexe et multidimensionnel, disions-nous, l’identité personnelle a une signification objective : le fait que chaque individu est unique, différent des autres par son patrimoine génétique et surtout au sens objectif, car elle renvoie au sentiment de son individualité (je suis moi), de la singularité (je suis différent des autres) et d’une continuité dans l’espace et dans le temps (je suis toujours la même personne ». LATCHOUMANIN, Michel,

« De l’inégalité spatiale à l’inégalité interindividuelle : un processus irréversible », GUÉBOURG, Jean-Louis (dir.), Inégalités et spatialité dans l’océan Indien, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 29-35.

(p. 32. pour le passage cité)

122 On ne peut pas oublier les facteurs géo-physiques, culturels, religieux, antropologiques, historiques, linguistiques et politico-économiques non plus. Cf. GUÉBOURG, Jean-Louis, « De l’inégalité des sociétés dans les îles et pays bordiers de l’océan Indien », GUÉBOURG, Jean-Louis (dir.), Inégalités et spatialité dans l’océan Indien, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 7-26.

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et donnent à la littérature seychelloise son caractère multilatéral et pluriel123 qui favorise les transgressions, les échanges, les ouvertures et redéfinitions.

Les facteurs psycho-systémiques et topo-psychologiques de l’insularité et le contexte trilingue des Seychelles font opérer des contraintes qui peuvent être retracées aux niveaux textuels formel et contentuel. L’espace insulaire et le cadre archipélique sont des noyaux productifs, distributifs, pluriels qui se manifestent dans les œuvres littéraires, dans les constructions identitaires complexes et superposées124. Le transfert entre l’ouverture spatiale de l’océanité et les fixations et déterminités textuelles est générateur de contraintes. Les facteurs topo-psychologiques125 peuvent fonctionner non seulement comme des composantes de clivages entre les interprétations dynamiques de l’identité et de l’insularité126 et les schèmes d’interprétations

123 La démarche plurielle vise à encadrer l’approche pluridisciplinaire dont l’objectif est de proposer une réflexion sur les questions formulées par Pascale Canova aussi : « Compte tenu de l’histoire de chacune des langues, de leur place et de leurs fonctions, comment la littérature seychelloise a-t-elle pu naître en situation de diglossie et surtout dans un si petit pays où la loi du nombre permet difficilement l’émergence d’un génie littéraire ? En d’autres termes, comment fonctionne aujourd’hui la diglossie littéraire ? Plus largement, comment écrire dans une langue menacée ? Comment écrire dans une langue qui n’a pas de mémoire littéraire ? » CANOVA, Pascale, La littérature seychelloise : Production, promotion, réception, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 29-44. (p. 38. pour le paragraphe cité)

124 L’étude de la réalité insulaire ne peut être envisagée que dans une perspective interdisciplinaire plurielle, dans un champ théorique flexible et transgressif : « En fait, si l’approche générale de l’ensemble des phénomènes liés à l’insularité implique, ipso facto, une démarche non seulement pluridisciplinaire mais plutôt inter- et même transdisciplinaire, simultanément, cette étude des phénomènes insulaires implique aussi de distinguer, à travers plusieurs significations attribuées au terme "insularité", des approches qui font appel à des domaines très différents. […] il y a bien une spécificité insulaire et il faut la saisir avec des méthodes spécifiques, avec une approche transdisciplinaire et phénoménologique ».

MEISTERSHEIM, Anne, « Figures de l’îléité, image de la complexité… », REIG, Daniel (dir.), Îles des merveilles : Mirage, miroir, mythe, Paris, L’Harmattan, 1997, p. 109-125. (p. 109. et 111. pour les citations)

125 « L’îléité serait donc la topopsychologie de l’espace et de la société insulaire ». CASULA, Marina, « L’île, le savant, le poète, l’acteur », ROGGERO, Pascal (dir.), La complexité territoriale : Entre processus et projets, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 157-171. (p. 166. pour la phrase citée)

126 « Il nous a semblé donc utile […] de distinguer à travers les trois termes de "insularité",

"insularisme" et "îléité" des approches qui sont tout à la fois distinctes et complémentaires : L’insularité, pour désigner toutes les réalités que l’on peut aborder à partir de mesures et de chiffres et pour lesquelles on peut construire des "indices", c’est-à-dire pour désigner ce qui relève des disciplines de la géographie ou de l’économie. L’insularisme, pour désigner l’ensemble des phénomènes socio-politiques et géo-politiques et les institutions particulières des îles. L’îléité, enfin, c’est-à-dire le vécu des insulaires, leur culture, leur imaginaire, tous les comportements induits par la nature particulière de l’espace insulaire, du temps et de la société et qui traverse ainsi et sous-tend tous les phénomènes. L’îléité serait donc cette qualité de la

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monistes, mais ils peuvent également établir un champ d’inter-communication.

Ce champ peut être caractérisé par des transgressions et hybridations qui réinterprètent les contraintes de l’archipélité comme des facteurs dynamisants, libérateurs, producteurs de sens et d’interprétations plurielles. L’île dans la littérature seychelloise contemporaine, lue et écrite à la fois comme nœud de déterminations, de formes préétablies et comme noyau de libérations et d’ouvertures, offre des possibilités pour une redéfinition indianocéanienne de la notion littéraire et psycho-philosophique de contrainte.