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[Padoue et Vérone] : Vérone : chapitre premier : aspect général

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Academic year: 2022

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Vérone. La colline de San Pietro. Le Pont romain reconstruit par Fra Giocondo.

V É R O N E

c h a p i t r e p r e m i e r

A S P E C T G É N É R A L

Roméo et Juliette. — Noms illustres de l'Histoire véronaise.

Vérone l'emporte sur Padoue par sa situation ; les environs y sont plus pittoresques, son fleuve est plus large et la ville s'étale en partie sur des collines. Lorsque du pied du Castello San Pietro l'œil se porte au delà du vieux pont sur ces tours et ces clochers nombreux se détachant sur un paysage agréablement acccidenté, on comprend que les Véronais aient

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Vue générale de Vérone.

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donné à leur ville le nom de Florence du Nord1. Comme à Padoue le moyen âge semble y revivre devant nous. Certains quartiers en ont même mieux conservé le caractère, et les balcons, comme le dit Théophile Gau- tier, « semblent y attendre les échelles île soie ».

On devine sans peine à quoi Théophile Gautier fait allusion. Le pre- mier souvenir qu'éveille chez l'étranger le nom de Vérone est celui de Roméo et Juliette. Puissance de la création poétique ! Les « Amants de Vérone » ont plus de réalité dans notre esprit que les personnages qui ont marqué le plus fermement leur trace dans l'histoire, que les conqué- rants ou les hommes d'État les plus illustres ; et cependant il n'est pas même sur qu'ils aient existé. Qu'au milieu de ces haines inexorables qui divisaient les familles italiennes, à Vérone et ailleurs, plus d'une Juliette Gibeline ait apparu, « comme un rayon vermeil brille en un ciel d'orage », à quelque Roméo guelfe qui l'ait aussitôt aimée, que « tous deux oubliant le nom qui les sépare » aient « été enflammés d'un même amour», le fait n'a rien d'invraisemblable et a dû se produire plus d'une fois; mais que Juliette Capulet et Roméo Montaigu aient vécu à Vérone au commence- ment du XIVe siècle, c est autre chose. Sans doute rien ne s'oppose à ce que Escalus prince de Vérone soit identifié avec Bartolomeo della Scala qui régna de 1302 à 1304. Sans doute le Dante2 cite les deux familles des Cappelletti et des Montecchi. Mais on peut conclure aussi bien de ce pas- sage que les Montecchi et les Cappelletti, loin d'être divisés, appartenaient au même parti politique. De plus, si l'on trouve des Montecchi à Vérone, les Cappelletti étaient probablement de T révise. D'autre part on s'éton- nerait que Dante, qui vécut à Vérone vers le temps où se place cet épi- sode, Dante si curieux de toutes les aventures tragiques de ses contempo- rains, n'ait pas fait la moindre allusion à des événements qui pouvaient si bien trouver place dans son poème 3.

Ne manquons pas à tout hasard de faire un pèlerinage à la maison des Capulets et à la tombe de Juliette, comme on va chercher les souvenirs de saint Preux et de la Nouvelle-Héloïse sur les bords du lac de Genève, aux rochers de Clarens et à la Meillerie.

1. Les Véronais ne redoutent pas l'exagération dans l'expression d'un patriotisme municipal d'ailleurs, justifié. Une vue de Vérone datant du xvn" siècle est accompagnée d'une phrase latine qu'on traduit ainsi : « Vérone, si celui qui t'a vue ne t'a pas aimé, aussitôt d'un amour éperdu, c'est qu'il n'a pas le sens du beau ou qu'il n'a plus le sens d'aimer »

2. Purgatoire, chant V I , vers 106.

3. V . Brognoligo. Montecchi e Cappelletti nella Divina Commedia. Bologne, 1895, cité dans l'édition de Dante parue à Milan, chez Hœpli, 1903.

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A S P E C T G É N É R A L I O I

On peut rattacher les grandes périodes de l'histoire de Vérone à d'au- tres noms connus de tous et plus historiques, Théodoric, les Scaligers, Paul Caliari dit Paul Véronèse, Napoléon Bonaparte, noms auxquels il convient d'ajouter pour la période intermédiaire entre les Scaligers et Paul Caliari, celui de l'architecte San Micheli, presque ignoré en France, mais qui est peut-être de tous les artistes véronais celui qui est resté le plus populaire dans son pays natal.

Le nom de Caliari suffirait à lui seul à la gloire de la peinture véro- naise. Mais, si Vérone a donné naissance à un plus grand nombre de peintres renommés que Padoue, elle n'a pas joué dans l'histoire générale de la peinture un rôle aussi important. Son école, bien moins caractéri- sée, a eu une influence bien moins étendue, bien moins profonde et ses maîtres se sont souvent rattachés à l'école padouane avant de se fondre dans l'école vénitienne. En revanche, Padoue ne peut présenter aucun nom d'architectes comparables à ce San Micheli ou Sammicheli que nous citions tout à l'heure et à son prédécesseur Fra Giocondo. Fra Giocondo (1435-

1520) et San Micheli (1484-1554) disent suffisamment la part originale qui, en dehors de l'éclat des œuvres de peintures, revient à Vérone dans le mouvement de la Renaissance : Fra Giocondo dont son compatriote plus jeune, Jules-César Scaliger, le célèbre humaniste, disait ; « Vénérable vieillard à qui je dois l'instruction de ma jeunesse, mathématicien pro- fond, physicien savant, prince des architectes, modèle unique et de sain- teté et de tout genre d'érudition, bibliothèque antique et moderne1 » ; San Micheli auquel ses concitoyens ont élevé une statue avec ces mots :

Grande nella architettura civile et religiosa, massimo nella mili- tare ì.

On s'explique que les architectes véronaisse soient facilement inspirés des formes gréco-romaines. Car, soit par suite du rôle historique qu'elle a joué d'une façon suivie depuis la chute de l'Empire, soit par la chance qu'elle a eu d'échapper, plus que d'autres villes voisines aux destructions, Vérone avait conservé de plus importants débris des temps antiques.

1. Fra Giocondo reçut des t é m o i g n a g e s d'une admiration non moins complète de Budée, M a n u c e , A n g e Politien, etc.

2. Cette statue, œuvre de Troiani, s ' é l è v e au coin de la via S. Antonio, sur le cours V i c t o r - E m m a n u e l .

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