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UN PRÉLAT HONGROIS HUMANISTE ET ÉRASMIEN: JEAN DE GOSZTONYI

In document DE SICAMBRIA A SANS-SOUCI (Pldal 148-168)

A PARIS (1515)

La vie universitaire de Paris a u début du XVIe siècle portait dans son sein la prom esse d ’une époque nouvelle.

N om inalistes et réalistes, orthodoxes et néo-platoniciens, m ystiques et nom inalistes fo rm aien t des groupes plus ou moins opposés qui p a r leurs querelles, publications, ser­

mons faisaient prévoir qu’une grande hérésie se préparait.

Les étrangers qui, alors, venaient continuer leurs étu­

des à P aris comme avaient fait leurs ancêtres au m oyen âge furent entraînés p ar le tourbillon. Un de ces petits orages, présage symbolique des révolutions à venir, fut déclenché p ar un Hongrois, fils du pays qui se trouvait à la veille de sa grande catastrophe politique: la défaite de Mohács où les Turcs m irent au tombeau le royaum e de Hongrie avec son roi et la fleur de son aristocratie (1526).

Non seulem ent les divisions intérieures, et l ’égoïsme ef­

fréné des classes politiques av aien t prép aré cette défaite, mais aussi le souffle de la Préréform e qui énervait les esprits, m inait les énergies nationales. Érasm e avait ses disciples dans l ’entourage de la reine, et la „sagesse" h u ­ maine prêchée p a r ses disciples détournait l’élite intel­

lectuelle du danger qui allait détruire son rêve de paix universelle.

La p lu p art de ces hum anistes entreten aien t des relations avec les érasm iens de l’Em pire. Celui qui va nous occuper dans les pages qui suivent, fu t a ttiré p a r le grand creuset

des idées: P aris et son université.

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GOSZTONYI A PARIS

La vie de Jean de Gosztonyi, évêque de Győr et de T ra n ­ sylvanie nous est assez connue. Nous ignorons la date de sa naissance. Il est assez probable qu’en 1489 il étudia à l’université de Vienne et qu ’il acquit soit là soit dans une université d’Italie le grade de docteur.1 En 1502 il entre au service du secrétaire du roi Uladislas II; en 1503.

il est secrétaire et interprète d ’Anne de Foix, la nouvelle reine de Hongrie, ce qui perm et de supposer qu’à cette époque il était déjà évêque de Győr, après avoir été con­

seiller royal et, depuis la mort de la reine, vice-chancelier.

Il prend p a rt aux négociations diplom atiques avec les Turcs, les voïvodes de Valachie et la diète de l’Em pire.

Sa fortune, son autorité augm entent de jour en jour. L a reine Marie voudrait lui faire conférer la place de chan ­ celier, mais sur la demande du pape elle doit retirer sa promesse et B rodaritch est nom m é à sa place. E n 1524 Gosztonyi obtient l’évêché de T ransylvanie, dont les r e ­ venus étaient évalués à cette époque à 25,000 ducats. Il m ourut à son poste en 1527, entre les m ains des hommes de Jean de Zápolya, le roi n ational de Hongrie, à la suite des affro n ts et des supplices dont ils accablèrent le vieux prélat, suspect de connivence avec Ferdinand de H abs­

bourg.

Il était évêque de Győr quand, en 1513, il entreprit son voyage de Paris: il y devait rester jusqu’au printemps de 1514, car on sait que vers Pâques il participa à la répres­

sion de la révolte des paysans.2 Il est certain qu’à p a rtir de février 1515 on peut relever toute une série de livres dédiés à l’évêque hongrois p ar les théologiens de Paris.

Il est probable qu’il fut aussi chargé à cette époque de

1 C’ est l’am bassadeur de Venise, Guidotto, qui l’ appelle ainsi, cf.

Knauz, Magyar Sión, t. III, p. 555.

1 Sur la date du séjour de Gosztonyi à P aris cf. l’ étude de mon élève, le R. P. A stric Gabriel, dans A rch ív u m Ph ilo lo gicu m , (1936, t.

LX, p. 19 : Gosztonyi püspök és párizsi mestere (L’évêque G. et son maître parisien). L ’ étude du R. P. G abriel a paru après la prem ière publication de l’étude ci-dessus.

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quelque m ission diplomatique, pu isq u ’il avait été secré­

taire d’Anne de Foix, nièce d’Anne de Bretagne, et m ère du m alheureux Louis II, tombé à Mohács, et qu ’il prenait une part notable à l’activité diplomatique de son pays.

Cependant les dédicaces ne nous renseignent que su r les études et la figure morale de Jean de Gosztonyi. Les professeurs et certains autres théologiens distingués de Paris se rappellent encore longtemps après son départ leur disciple hongrois qui, en dépit de ses hautes dignités ecclésiastiques et de son âge avancé, fit un si grand voy­

age pour venir entendre leur parole et leurs doctrines.

Deux de ses anciens professeurs le com parent, selon la mode hum aniste, à Platon et à Pythagore, qui, eux aussi, avaient pris le bâton de pèlerin po u r com pléter leur éd u ­ cation.1 L ’hum aniste Clichtove m entionne sur le ton du plus grand enthousiasme son am énité incroyable, la p u ­ reté de ses m œurs: ses préoccupations l’attachent tou­

jours au bien public et jamais à ses propres intérêts.2 Son au tre professeur, Jérôm e de Hangest, est frappé aussi de son honnêteté exceptionnelle et de son savoir distingué et oppose volontiers la noble figure de Gosztonyi aux prélats superbes et corrom pus de son tem ps. Mais la plus belle caractéristique de l’évêque hongrois nous est donnée p ar Boniface de Ceva, provincial de la m aison parisienne de l’ordre de saint François. Élevé au siège épiscopal, son érudition et ses m œurs illuminent de leurs rayons la val­

lée obscure de l’ignorance de ses subalternes, dit Ceva dans le style fleuri des hum anistes. Sa vie est une des • plus pures et des plus parfaites, sa chasteté et son h u m i­

lité ém erveillent toutes ses connaissances et p a rm i les Français il acquit une réputation extraordinaire (m a x i­

m um inter Gallos . .. nomen praecipue reportasti). E t les

1 Cf. Clichtove dans les dédicaces de son E lu çid a toriu m et de son De regis o fficio , et Jérôme de Hangest dans la dédicace de son In trod uctoriu m m orale.

2 Postface de D e necessitate peccati Adae, de Clichtove.

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Franciscains de Paris avaient l’occasion de connaître de près cet hom m e parfait, p u isq u’il disait sa messe qu oti­

diennement dans leur couvent. Les frères le citaient en­

core longtemps après son d épart comme un modèle de sainteté. E t si nous faisons m êm e abstraction des su p er­

latifs du style encomiastique, la concordance des tém oi­

gnages nous donne à croire que Gosztonvi était un ecclé­

siastique de m œ urs irréprochables qui acquit à Paris une certaine renom m ée p a r sa conduite et son savoir.

Tout cela, d ’ailleurs, s’accorde avec ce que nous sa­

vons p ar les sources historiques. L ’am bassadeur de Venise mande à son sujet qu’il n ’aim e pas l ’illustre république, mais il >s’em presse d ’ajouter: ,<(Homo de picola sta tu ra , assai grosso, Doctor, homo de bona vita et honesta'V Ainsi le petit et gros évêque avait même aux yeux de l’a m ­ bassadeur ennem i la réputation d’un hom m e intègre, ce qui n ’est pas peu dire, dans les temps qui précèdent la catastrophe de Mohács.

Mais, plus que les mœurs de Gosztonyi, son aspect intellectuel doit nous intéresser, car nous savons qu’à la suite de son séjour à Paris les savants parisiens lui font l’honneur de lui dédier tour à to u r cinq ouvrages.2

Voici la liste de ces livres:

1. Jodocus C lichtoveus: E lu c id a to riu m ecclesiasticu m . Paris, H.

Stephanus 1516. (Le su ccès d e ce liv re est attesté p a r les n o m b reu ­ ses rééditions, d on t le s p lu s répandues son t celles d e 1517 et de 1519.)

2. Jodocus C lichtoveus: D e n e c e ssita te p e c c a ti A dae et fe lic ita te culpae eiu sd em : a p o lo g etica d is c e p ta tio . P aris, S tep h an u s 1519.

3. Jodocus C lichtoveus: D e reg is o ffic io n p u scu lu m : Q u id o p tim u m q u e m q u e regem d ecea t, ex sa c ris lite r is et p ro b a to r u m

1 Knauz, Magyar Sión, t. III, p. 555.

2 L a description exacte de ces ouvrages se lit chez Apponyi, H u n - garica, t. I, p. 80, 86— 88, 107— 109, qui cite aussi les passages importants des dédicaces. L a bibliographie complète de Clichtove:

Bibliographie des œuvres de Jean C lichtove, Grand, 1888.

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au th oru m sen ten tiis h isto riisq u e d e p ro m e n s. Paris, H. S tep h an u s 1519.

4. H ieronim us ab Hangesto: In tro d u c to r iu m m o ra le . P aris, G.

P etit 1519.

5. B on ifaciu s de Ceva: V inticae excu rsion es. P aris 1515.

Les trois prem iers ouvrages sont dus à Josse Clichtove, hum aniste flam and établi à Paris, qui se lia si intim em ent avec Gosztonyi qu'ils se voyaient tous les jours. Gosztonyi suivait les cours de Clichtove au collège de Navarre, où celui-ci dirigeait les études de Louis Guillard, évêque de T o u rn ai.1

Certes, cette am itié avait une base un peu m atérielle:

le riche évêque hongrois combla son ami de ses dons et le ton panégyrique des dédicaces s’en ressent incontesta­

blement. Comme à toutes les époques, dans le monde des humanistes l’argent était le nerf de toute chose, et surtout de la vie littéraire.

Josse Clichtove était depuis 1492 à Paris à côté du cé­

lèbre Lefèvre d’Étaples, dont il était le plus fidèle dis­

ciple et collaborateur. On sait que c’est à F aber Stapulensis que se rattache la période la plus intéressante de la P ré ré ­ form e française. Il répandit le culte d’Aristote, mais il com m enta avec un zèle particulier le néo-platonism e m ys­

tique, antique et moderne. En outre, il s’efforça d’ouvrir des voies nouvelles à l ’exégèse: conform ém ent à l’esprit de l’ère m oderne, il appliqua la critique philologique à l’É c ri­

ture sainte et à la littératu re hagiographique. Tous ses ef­

forts sont inspirés p a r l’idée, si chère à la P réréform e française, d ’installer à la place du nominalisme triom phant le sentim ent religieux et de développer celui-ci dans les Couches les plus profondes de la société.2

1 Cf. la Bibliographie des œuvres de Je a n Clichtove; p. t . Son maître, à son tour, reçut de Gosztonyi des im pulsions dont le fruit fut la publication des trois ouvrages que nous avons cités dans

notre liste. ,

9 Sur Clichtove et Lefèvre d ’Etaples cf. A, Renaudet, P re re fo rm e et humanisme à Paris pendant les prem ières guerres d Italie. P aris, Champion 19 16

GOSZTONYI A PARIS

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Le nom de Josse Clichtove, n é à Nieuport en Flandre, se lit dans nom bre d’ouvrag&s de L efèvre d ’Étaples, dont il est le collaborateur le plus intim e: dans toute sa carrière littéraire il reste fidèle à l’esp rit de son m aître; à la fin seulement, aux heures de la persécution, ils se séparent et Clichtove publie un Antilutherus (1524) pour se disculper en Sorbonne. Mais ju squ ’alors il travaille à des com m en­

taires du grand péripatéticien, publie des écrits d ’exégèse moderne, et surtout il déploie une activité inlassable dans la vulgarisation de la littératu re m ystique.

L’évêque hongrois, tombé dans cette atm osphère p ré ré ­ formiste, fu t saisi, à ce qu ’il paraît, p a r ce courant m ys­

tique et néo-platonicien. Dans son Elucidât or ium, dédié à Jean de Gosztonyi, Clichtove rappelle que l’étude de Denys l’Aréopagite est son occupation la plus chère (cuius praeter caeteros es studiosissimus). Or, c’est justem ent ce pseudo- Denys dont G. Clichtove publie u n e édition nouvelle p e n ­ dant le séjour de Gosztonyi à Paris, en y ajo u tan t les n o ­ tes explicatives de son m aître Lefèvre d ’Étaples,1

Clichtove dédia la nouvelle édition de son ouvrage à Guillaume Briçonnet, évêque de Meaux, ami de Marguerite de N avarre dont la cour fut une espèce de centre de la Préréform e française. C’est sans doute Clichtove qui mit entre les m ains de l’évêque hongrois ce m anuel de m ys­

tique religieuse. Renonçant au travail de l ’intellect, Gosz- tonyi put s’y plonger dans la ,,docte ignorance" et p rendre son essor vers le silence éternel qui plane au-dessus de toute dialectique.

Il y connut les secrets de la h iérarch ie divine, les sp hè­

res angéliques, et toute cette sp éculation ab struse qui ca­

ractérise les néo-platoniciens de tous les temps. Il put

1 Theologica vivificans Cibus solidus, D ion y s ii caelestus (!) h ie ra r­

chia, D ivina nom ina, Mystica theologia. H. Stephanus, 1&15. Selon l’achevé d’imprimer, l’impression fut term inée le 14 avril 1515, donc après la date probable du départ de Gosztonyi. L’ouvrage, sous cette forme, avait déjà paru en 1498.

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y contem pler les figures tracées p a r le com m entateur pou r illustrer ses spéculations métaphysiques.

Les néo-platoniciens s ’occupaient aussi volontiers d ’a s­

trologie. M athias Corvin, roi de Hongrie, dont la co u r fut en un certain sens la succursale de l’école florentine de Marsile Ficin, favorisa les astrologues et l’on sait que Ca­

therine de Médicis avait un faible pour eux. Gosztonyi, trempé de néo-platonism e, dut se passionner aussi p o u r l’astrologie, car on a observé qu ’il connaissait la m usique sacrée et les étoiles du ciel comm e „ses propres ongles".1 Cependant Gosztonyi, qui dut ta n t de connaissances n o u ­ velles à son m ilieu parisien, fu t lui-m êm e quelquefois le stim ulateur de son entourage. C’est à sa prière que Clich- tove publia en 1516 son Elucidatorium qui est u n produit fort rem arquable de la Préréform e française. Le livre se divise en q u a tre parties: la prem ière offre un com m entaire des hym nes liturgiques, la deuxième d’autres chants sa­

crés, — l’au teu r y explique dans. u n style familier antien­

nes, répons et bénédictions, — la troisième apporte des éclaircissem ents s u r les textes de la sainte messe, en p re ­ m ier lieu su r les proses en usage avant la récitation de l’évangile.

La lettre-dédicace adressée à l ’évêque hongrois nous dé­

voile en toute franchise l’inten tio n de l’ouvrage. L’a u te u r a toujours été scandalisé d ’enten d re le clergé réciter sans intelligence, à la m anière de pies bavardes, les tex ­ tes sacrés de la liturgie, il n ’a pas rem arqué chez Ites offi­

ciants le m oindre sens pour leur signification profonde.

Ni le cœ ur ni la raison n ’ont p a rt aux pratiques sacrées.

L’évêque hongrois, à son tour, a été affligé de cette ig n o ­ rance; il n ’a trouvé que rarem ent parm i les serviteurs de l’autel des gens capables de saisir le sens de ce q u ’ils psalmodiaient. Venu à Paris de son pays éloigné, sans re­

1 Stephanus Taurinus, Stauromachia: „Ibat Johannes Goston vete- rnm atque novorum Historias, Sacramque Ghelim, qui sidéra cœ li Novit ceu proprias ungues.“ Cf. Endlicher, Mon. Ungrica, t. I, p. 56.

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culer devant les fatigues du long voyage, pour entendre les docteurs de l’illustre U niversité de Paris, il s ’est lié si intim em ent avec Clichtove q u ’ils se sont vus quotidienne­

ment. Les deux amis sont tom bés d’accord su r l’ignorance du clergé et depuis ce moment, Gosztonyi n ’a cessé d ’ai­

guillonner son professeur et ami pour lui arracher un ou­

vrage où les textes liturgiques fussent éclairés par un com­

mentaire accessible, à tous les esprits, même les plus sim­

ples. Cela était d’autan t plus nécessaire que les textes sâcrés ont été dénaturés p a r les im prim eurs et que, d ’au tre part, souvent ils sont assez obscurs pour que le lecteur exige une explication détaillée. J. Clichtove prétend même introduire de la lum ière dans les textes du canon qui se rap p o rten t aux m ystères les plus sacrés.

L’application de l’exégèse philologique aux textes litu r­

giques, voilà ce qui était le b u t de Clichtove en publiant cet Elucidatorium à l’instigation de l’évêque hongrois.

Mais, plus encore, il s’efforce de rapprocher ces textes de l’esprit et du cœur du clergé, d’anim er le rite par la piété intime. Clichtove affirm e que cette idée lui est venue de son am i hongrois et qu ’il ne s’est abaissé ju sq u ’à cette tâche digne d’un gram m airien plutôt que d’un savant de son envergure que pour faire plaisir à son cher ami qui avait à cœ ur la composition de cet ouvrage.

Néanmoins, nous croyons que l’évêque de Győr n 'a u ra it jamais eu l’idée de cette exégèse s’il n ’y eût été am ené p ar son entourage parisien. Ici, au centre du m ouvem ent religieux et intellectuel, surgit dans l’âme du prélat h o n ­ grois le souvenir du clergé de son pays et dans la fré q u e n ­ tation de ces sommités de la théologie il se rappela sans doute l’ignorance de ses prêtres. E t comme Clichtove h é­

sitait, reculant devant la tâche épineuse d ’éventer les mys­

tères du saint office, ce fut encore Gosztonyi qui le tra n ­ quillisa en disant que chacun doit connaître à fond l’ob­

jet de sa profession.

Il est significatif que le ratio n aliste Clichtove term ine sa lettre-dédicace par une similitude tirée du jargon mys­

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tique: il destine, dit-il, son ouvrage non seulem ent à sa ville épiscopale et à la Hongrie, mais encore à la F ran ce et à d’autres pays et Denys l’Aréopagite a raison de dire que, dans le domaine spirituel, les faits, au lieu de dim i­

nuer, se gonflent et „débordent14 p a r suite de la rép artitio n . P our moi il est certain que l’évêque hongrois lui-m êm e a aidé Clichtove dans son ouvrage. Il serait difficile de dire quelle est sa part dans les commentaires de YElucida- torium, mais il est fort probable que c’est lui qui a fourni la m atière des notes explicatives dont le professeur de la Sorbonne fait suivre les hym nes des saints hongrois. E n effet, sain t E tienne et saint Ladislas de H ongrie figurent chacun avec une hym ne et une prose, saint É m eric et sainte Elisabeth de Hongrie chacun avec une hym ne dans le recueil et la critique verbale de l ’au teu r n ’exclut pas m aintes observations historiques intéressantes. Ainsi dans le com m entaire de l'hym ne de saint Etienne (f. 66 v°) on lit l ’h isto ire abrégée de la conquête du pays hongrois et de la conversion des Hongrois au christianism e. Après Attila qui fut le prem ier conquérant parm i le peuple hongrois

— l’identité des Huns et des Hongrois était à cette date une idée généralem ent admise en Hongrie, — le quatrièm e prince de ces peuples sauvages, que l’on appela pour leur cruauté féroce le fléau du christianisme, fut Geysa, l’auteur de la deuxième conquête de la Pannonie que l’on dénomm a Hungaria d’après son peuple. Ce. prince, quoique d u r à ses propres sujets, se m ontra généreux, noble e t tendre aux chrétiens, tout en restan t étra n g er à la vraie religion. Cependant, il écouta volontiers les m is­

sionnaires, et il finit par recevoir le baptême avec toute sa fam ille et p rit la résolution de convertir son peuple à la foi chrétienne. Mais un ange l’avertit dans son sommeil que cette tâche ne convenait po in t à ses m ains m aculées de sang, tandis que saint Etienne le Protom artvr lui en­

joignit de donner son nom au fils qui lui allait naître.

E t celui-ci fu t le prem ier roi chrétien de la H ongrie. Tout

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GOSZTONYI A PARIS

cela n ’est, il est vrai, qu ’un e x tra it de la légende de sain t Etienne que Clichtove put aussi connaître par un recueil des légendes des saints hongrois, édité à Venise en 1498.

Mais peut-être est-il permis de croire que c’est Jean de Gosz­

tonyi qui avait mis ce livre en tre ses mains.

On trouve pareillem ent de copieux com m entaires à la suite des autres .hymnes hongroises. Nous ne rappelons ici que celui de la prose de saint Ladislas (Varadini fulget ara, f. 201. r°) où nous lisons que Várad est une ville épiscopale où saint Ladislas éleva une église som ptueuse

On trouve pareillem ent de copieux com m entaires à la suite des autres .hymnes hongroises. Nous ne rappelons ici que celui de la prose de saint Ladislas (Varadini fulget ara, f. 201. r°) où nous lisons que Várad est une ville épiscopale où saint Ladislas éleva une église som ptueuse

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