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LES JAM BES DU ROI DE HONGRIE

In document DE SICAMBRIA A SANS-SOUCI (Pldal 118-130)

La littérature courtoise du m oyen âge a vénéré comme une autorité de prem ier ordre André le Chapelain, auteur d’un traité de l’am our: De amore libri très. Cet ouvrage se range p arm i les plus anciens produits de cette litté ra ­ ture qui, à l ’exemple du galant Ovide, s’occupe de définir l’am our, d’en éclairer les problèm es sous tous les aspects.

Sa réputation était considérable: non seulement le Roman de la Rose s’en inspire, mais déjà les romans de Chrétien de Troyes lu i doivent un certain nom bre de leurs thèses et presque toute leur conception de l’am our courtois.

L ’auteur qui se dit „chapelain royal“, était attaché au service de M arie de Cham pagne qui était, comme l’on sait, protectrice du grand rom ancier et certains indices lais­

sent supposer qu'André connut Fauteur A'Yvain et q u ’il eut voix au chapitre de Marie de Cham pagne.1

Le livre d’A ndré le Chapelain est souvent cité aussi sous le nom de „G autier" parce que l ’a u te u r l ’adresse à un am i portant ce nom. Gautier l’avait en effet prié de lui ensei­

gner l’art de conserver l’amour et de diriger la flèche de Cupidon vers le cœ ur de la fem m e inflexible. Le livre nous ap p ren d donc ce qu ’est l’am our, pourquoi il s’a p ­ pelle ainsi, entre quelles personnes il peut s’établir, com ­ ment on s ’enrôle dans son armée etc. La casuistique de

1 Cf. Robert Bossuat, Li Livres d ’Am ours de D rouart La Vache, Paris, Champion, 1926, p. 23.

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l’am our y est pratiquée p a r des représen tan ts de toutes les classes: un bourgeois y p arle à la bourgeoise, au gen­

tilhomm e et à la dam e noble, puis un gentilhom m e fait sa cour à sa dame et à la bourgeoise; on y expose l’am ou r des clercs, des réguliers, des m an ants et des courtisanes.

Tout cela form e le prem ier livre où s ’insère aussi une lettre de la comtesse de Champagne.

Le deuxième livre est la véritable Ars amatoria: on y apprend .Fart d’allum er, de n o u rrir, d ’anim er et d’éteindre le feu de (l’am our. Ensuite viennent les „arrêts d’am our"

prononcés p ar des comtesses et des princesses: ces juge­

m ents sont suivis des règles de l’am our courtois. (Le p a ­ lais de l’A m our a déjà été décrit au prem ier livre.)

Enfin le triom phe de la dialectique ne serait pas com ­ plet si au troisièm e livre l ’au teu r avait m anqué de nous présenter le dém enti de tout ce q u ’il a entassé dans les deux livres précédents: et l’on apprend, en effet, les m é­

faits de l’am our, on y lit le blâm e du beau sexe et les argum ents qui plaident contre le service de Vénus.

Danis ce livre si im portant pour l’histoire de la littéra­

ture française se rencontrent deux passages qui se ra p ­ p o rten t à la Hongrie et qui ne sont pas sans intérêt, car l’un d ’eux au moins permet de préciser un peu mieux la date de la com position du livre.

Le p rem ier passage se lit dans la conversation du noble homme et de la femme de „bas lignage'1. L ’hom m e essaie de réduire la résistance de la femme en invoquant les arguments les plus spécieux, Il prétend que seules les femmes qui se laissent assu jettir p ar l ’Amour jouissent de l’estime des hom m es de cour, car tou t bien ém ane de lui.

Aucune fem m e ne sa u ra it nier cette thèse sans en avoir fait l’expérience.

La dame répond qu’il est aisé d’e n tre r dans la cour de l’Amour m ais que le séjour y est m oins doux à cause des peines qu’on y souffre.

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LES JAMBES DU ROI D E HONGRIE A tele co u rt d om q u es aler,

F a it m a u v a is, a b riém en t parler, P u is q u ’il i a legiere entree E t o is su e n ’i est trouvee;

O n la d o it fu ir vraiem ent, E t te le cou rs est droitem ent A la c o u r d ’E n fer com parée:

Car e n E n fer a grant entree, M ais p u is c ’o m est entrez leans, D e ja m a is issir est niens.

J’a im e m i ex dont dem orer en F rance, Ou m a p etite sou ffissa n ce

E a v o ir fra n ch e volen té, Q u’a v o ir argent a grant p lenté E t d em ou rer en H onguerie, P o r a autrui estre sougie.

B ien d oi d om q u es h air la sale D ’A m ours, si cruel et si m ate.

C’est en ces term es que D rou art La Vache, qui a tra ­ duit, en 1290, l’œuvre d ’André le Chapelain, rend le texte latin de son modèle: „Malo igitur aere modico Franciae con­

tenta adesse et liberum eundi, quo voluero, possidere ar- bitrium quam Ungarico quidem onusta argento alienae subiiici potestati, quia taie m últúm (habere est nihilum habere1'.1

Dans l’a u tre passage un hom m e de „bas lignage“ cause avec la noble dame qui l’éconduit avec hauteur, car comme elle dit: „hom s de bas lieu, qui a proesse de meurs, ne puet avoir nobl&sse fors p a r la puissance le prince*1. Elle îui reproche surtout sa constitution physique; „Car tu t’efforces d ’être compté parm i les chevaliers (m ilitantes), alons que je vois en toi bien des choses nuisibles et co n­

traires à la pratique de la chevalerie. Ceux qui sont

che-' 1 Robert Bossuat, L i Livres d’Am ours de D rou art L a Vache, Paris, Champion 1926; p. 80. L’édition critique d’André le Chapelain est due à Ed. Trojel, Andréa Capellani regii F ra n coru m De Am ore lib ri très, Havniae 1892. Le passage cité: p. 87.

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.valiers (milites) doivent avoir les cuisses grêles et longues, les pieds m enus et également form és com m e p a r un a r­

tisan; p a r contre, je vois que tu as les cuisses grosses, largement arrondies et courtes et les pieds longs et égale­

m ent étendus dans toutes les directions et très larges*'.

E t tu v o iz q u iex jam b es tu p ortes, Courtes et g rosses, .i. peu tortes, Tu as les p iez Ions, p laz et lés:

P o r ce es tu v ila in s ap elés,

— dit D ro uart La Vache en son sim ple français, re n ­ dant ainsi le latin un peu entortillé de l’original.

Sur quoi le ro tu rier réfute les argum ents de la belle dame en citant le cas d’un comte vivant sur les confins de l’Italie — le traducteu r tra d u it p a r Lom bardié — dont le corps a les proportions régulières et cependant à qui il manque toute probité et qui abrite dans son m agnifique château toutes sortes de gens dépravés. „P ar contre il y a un roi en Hongrie ayant les cuisses à la fois larges et rondes et des pieds plats et longs et qui est pour ainsi dire dépourvu de toute grâce. E t comme cependant on trouve qu’il brille de l’éclat d’une grande probité de m œ urs, il a mérité de recevoir la gloire de la couronne royale et presque tout l’univers résonne de son éloge et de sa gloire." Ici le traducteur du XIIIe siècle se m ontre infidèle: c ar il ajoute encore à la laideur du p o rtrait:1

.1. autre en o t en H onguerie Qui o t les jam b es m alotrues, Trop grosses et toutes tortues:

Les piez av o it plaz et p rolis

1 Éd. Trojel p. 62: „Et econtra: Rex est in Ungaria intensa plurimum habens crura simulque rotunda prolixosque et aequales pedes et om ni­

bus fere decoribus destitutus. Quia tam en nim ia morum invenitur probitate fulgere, regalis coronae meruit accipere glóriám et per uni- versum paene mundum résonant eius praeconia taudis." Le texte de Drouart La Vache, op. cit. p. 59.

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LES JAM BES DU ROI DE HONGRIE E t si n ’esto it pas m oû t jo lis.

A ins fu m oû t laide creature.

Gros fu et de co u rte estature, L a is fu ses cors et ses visaiges, M ais, p o r c e q u e il fu m out saiges E t d e p ro esse avironnés,

F u il ap rès rois coron és E t fist ta n t que, par la contrée, F u d e lui grant la renom m ée:

P a rto u t fu lo ez et prisiés P o r c e q u ’il fu b ien avisiés,

P rex et saiges. Si vou s pri dom q u es, D a m e que n e regardez om q u es M es p iez, n e m es jam bes tortu es.

On voit que le tradu cteu r a ajouté que le roi de H on­

grie était de petite taille, ce qui m an qu ait dans son texte.

Quel est ce roi de H ongrie dont la gloire résonne par tout l’univers, à en croire le chapelain royal, et qui a les jambes si m al form ées?

Cette énigme a déjà intrigué un certain nom bre de sa­

vants qui en considération de l’im portance historique de cette œuvre, ont cherché à identifier ce modèle de sou­

verain vertueux dont l’âme habitait un corps si vilain. Les com m entateurs d’André ont désigné plusieurs rois de la dynastie arpad ienne sans abou tir à un résultat satisfaisant.

Comme tous ceux qui se sont posé la question n ’étaient guère versés dans l’histoire de Hongrie, nous croyons p ou ­ voir ap p o rter quelque lum ière dans ce problèm e, ce qui perm ettra aussi de nous aider à établir avec plus de p ré ­ cision la date de la com position de l’ouvrage.

Rappelons au préalable que selon Gaston Paris toutes les dames qui sont nommées p a r l ’au teur ont vécu vers la fin du X IIe siècle et que la lettre de M arie de Cham pagne citée p a r lu i porte même une date: 1174. Cela n ’exclut pas la possibilité, bien entendu, que l’ouvrage ait été composé au début du XIIIe siècle et Gaston Paris a même adopté cette hypothèse et cru reconnaître en la personne du roi

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de Hongrie, André II qui occupait en tre 1205 et 1235 le trône de saint Etienne. Gaston P a ris venait en effet de tro u ­ ver chez l ’auteu r d'A ym eri de Narbonne une allusion à ce roi, dans le passage où l’héroïne du poème énumère ses prétendants:

Si m e d em a n d e rois A ndrés de H ongrie, M ais i l n ’avra ja a m o i com p aign ie;

Car il est v ieu s, s ’a la barb e flo rie, Et si est rou s, s ’a la ch iere fla istr ie .1

Il est assez probable que cette allusion se rapp orte en effet a u m ariage tardif du roi de Hongrie qui épousa en troisièmes noces Béatrice d’Este. Or selon Gaston P aris André II é ta it le neveu de Marie de Cham pagne, car il éta it le fils de M arguerite de France, reine de Hongrie, qui était elle-même la sœ ur de Marie de Cham pagne et dès lors André le Chapelain devait être fo rt bien inform é sur les affaires intim es de la dynastie hongroise.

Cependant l’identification de Gaston Paris est erronée.

D’abord André II n ’était point le fils de Marguerite de France; il était né du prem ier lit du roi Béla III, fils d’Anne d'Antioche. M arguerite de France ne donna pas de posté­

rité au roi de Hongrie. D ’autre p a rt, si nous adm ettons que le livre fu t composé au début du X IIIe siècle, comment nous expliquer l ’affirm ation de l’a u te u r que la gloire du roi de Hongrie remplissait l’univers? André II venait à peine de m o n ter sur le trône après la m ort de son frère Émeriic et au commencement de son règne il était entiè­

rem ent occupé de ses ennemis in térieu rs et ne guerroyait que contre les Russes. Il ne p rit la croix q u ’en 1218 et cette croisade même fut assez m alchanceuse. E n général, André II, dont la femme G ertrude de M éranie fut m assa­

crée par les nobles hongrois révoltés contre sa cour alle­

mande, fut un souverain assez pitoyable et qui m anquait

1 Cf. Rom ania l. X II, p. 526.

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de tout prestige. Nous ne savons rien de précis s u r son extérieur.

Ajoutons que l’allusion du poète à'Aym eri de Narbonne se rap porte à u n événem ent qui eut lieu seulem ent en 1234, car c’est alors, à l’âge de 60 ans, que le roi de H ongrie épousa B éatrice d ’Este, au grand étonnem ent de toute l ’E u ­ rope. F aut-il rem a rq u e r que d’ailleurs nous ne connaissons aucune connexion entre l’auteur de cette chanson de geste et André le Chapelain et que Je portrait qu’il trace d’André II est to u t le contraire de celui qui se dégage des indications du chapelain royal, car celui-ci ne parle ni d’un vieillard ni de „chair flétrie", m ais insiste sur les q u a ­ lités morales du souverain?

Récemm ent, M. A. Steiner a révoqué en doute l ’identifi­

cation avec André II,1 en proposant à sa place ld[ roi Kál­

m án (Coloman) qui régna au com m encem ent du XIIe siècle, entre 1095 et 1116. Ce qui, sans doute, a orienté M- A.

Steiner vers cette hypothèse, c’est le grotesque p o rtrait que la chronique nationale a donné de ce roi. E n effet, tout en reconnaissant les qualités intellectuelles de ce roi, le chroniqueur, qui lui en voulait pour sa cruauté envers sa parenté, affirm e qu’il avait un aspect m éprisable, étan t poilu, bigle, bossu, boiteux et bègue.2 On sait qu’en des circonstances analogues les chroniqueurs travaillaient d’après certains schém as appris à leu r classe de rhétorique.

Mais sans compter que cette hypothèse nous ferait re­

m onter tro p loin dans le temps, rem arquons que le p o r­

trait de K alm an ne correspond pas du tout à celui que trace André le Chapelain. Ajoutons aussi que dans ce cas André n ’aurait pu recueillir ses informations que cihez les Hongrois: o r à cette époque la chronique nationale était à peine ébauchée et il n ’est guère probable qu’un étranger

1 Spéculum IV, 92— 92. Je n’ai pu vo ir cette étude; je n’en sais que ce qu’en a dit M anitius, Geschichte der lat. Lit. des Mittelalters 111 ,2 8 2 .

2Berum Hung. Scriptores. t. I.: E ra t nam que ihabitu corporis con- temptibilis, sed astutus et docilis, ispidus, pilosus, luscus, gibosus, claudus et blesus.

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en ait pu prendre connaissance. N’oublions pas non plus que l’auteur parle d ’un de ses contem porains: „Rex est in Ungaria ..

Il ne nous reste donc plus qu ’à nous arrêter avec Trojel, éditeur d’André le Chapelain, à la personne de Béla III dont le règne glorieux rem p lit les années 1172— 1196. 11 est vrai que Trojel balance quelque peu entre Béla III et André II, m ais il estim e que le m ariage de Béla III avec la fille du roi de F rance occupait plus la curiosité des F ra n ­ çais que l’histoire de son ,,fils“. (Trojel croit aussi avec Gaston P aris qu’André II était le fils de M arguerite de France.) Il rappelle aussi que l’a u tre passage d’A ndré le Chapelain où celui-ci fait p arler sa dam e du riche tré so r de H ongrie qui serait le prix d’u ne vie d’esclave, s’a p p li­

que aussi à ce m ariage, car il est l’écho de l’étonnem ent qui p a rto u t e n F rance accom pagnait cette alliance exotique.

Le point de départ de T rojel n ’était pas m al choisi. Mais nous croyons pouvoir mieux assurer les fon démoni s de son hypothèse. Rappelons encore une fois que Marie de Cham ­ pagne qui est une sorte de personnage central du livre et dont la cour fut le milieu où le chapelain royal en conçut l’idée, était réellement la belle-sœur du roi de Hongrie.

Béla III avait dem andé et obtenu la m ain de M arguerite, veuve de Henri Blantagenet, fils du roi d’Angleterre, après le décès de sa prem ière femme, Anne d ’Antioche, appelée aussi Anne de Châtillon. M arguerite était la fille de Louis VII, roi de France, la sœ ur de( Philippe-Auguste II et de Marie de Champagne. Le roi Louis VII avait connu le père de Béla III, le roi Géza II qui l ’avait accueilli dans son pays avec beaucoup d ’honneur lors de la deuxième croisade. Mais c’est son fils, Béla III qui devait répandre en France la renommée de la richesse des rois de Hongrie. E n effet, avant d ’accorder la m ain de sa sœ ur auf roi de H on­

grie, Philippe-Auguste exigea du prétendant un rôle exact de ses revenus. L a copie du bordereau, ce document si précieux, l’on peut même dire unique, est conservée encore au ­ jourd’hui à La Bibliothèque Nationale (ms. lat. 6238, fol.

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20). Selon l’historien hongrois Valentin Hóm an ces reve­

nus s’élevaient à 8 millions de florins o r et atteignaient en im portance ceux des rois de F ran ce et d ’Angleterre, les plus riches so uverains de la chrétienté.

N’était-ce pas assez pour que «e répandît dans le public la renommée de ce pays fabuleux? A partir de cette épo­

que les jongleurs font jurer à leurs personnages de ne pas faire ceci ou cela ,,pour tout l’or de H ongrie!11 Mais si dans le livre d’A ndré le Chapelain la dam e préfère son modeste pécule de F rance et sa vie lib re à tout le tréso r de H ongrie et à la vie d’assujettissem ent qui l’y attend, c’est que sans doute la patronne de l’auteur, Marie de Champagne, suivait le cœ ur serré l’affaire du mariage de la veuve d ’Henri d’Angleterre et que, en dépit de toute la richesse qui atten d ait celle-ci dans ce pays éloigné, elle n ’enviait guère son sort.

Q uant à l ’au tre passage d'A ndré le Chapelain, il serait bien difficile de trouver à cette date un roi de Hongrie à qui l’éloge d’A ndré p ût s’appliquer avec plus d’exactitude.

Seule la politique impérialiste de ce souverain qui affectait l’E m pire d’Orient, seuls ses faitis d ’arm es glorieux contre Byzance et Venise pouvaient lui valoir l ’éloge de l’a u te u r français. Son prem ier m ariage avec Anne d’Antioche, fille du roi de Jérusalem , puis avec M arguerite de France, ses m œ urs chevaleresques contribuèrent sans nul doute à fo r­

m er une auréole a u to u r de sa tête. Le chapelain de M arie de C ham pagne devait être fo rt bien renseigné su r les suc­

cès diplom atiques et militaires du beau-frère et Philippe- Auguste, qui p rit la croix, parla sans doute dans cette cour de C ham pagne de l’atten te dont Béla III était l’objet dans le m onde chrétien. Le P ape et tous les souverains de l’E u ­ rope jetaien t des regards d’espoir vers ce puissant roi, lo rs­

que, un a n après ses noces avec la b ru du roi d’Angleterre, Sailadin occupa Jérusalem et tua de sa propre m ain Raynaud de Châtillon, le prem ier beau-père du roi de H ongrie.

Béla III fu t l’espoir de la chrétienté après l’échec de la troisièm e croisade et l’on sait que précisém ent le fils de

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Marie de Champagne, Henri, comte de Champagne, régnait alors sur les débris du royaum e de Jérusalem. Enfin Béla III se décida à entreprendre le voyage avec une puis­

sante armée, mais tombé gravem ent m alade, il fu t obligé de léguer à son fils cadet, A ndré II, l’accom plissem ent de son vœu (1196).1

Ces considérations nous perm ettent de placer l’œ uvre du chapelain royal entre 1186 et 1196, puisque l'a u te u r y parle du roi de H ongrie comme d’une personne vivante.

Mais tout cela n ’est-il pas contredit p a r ce que nous li­

sons chez l’auteur français du physique du roi de H ongrie?

L'(histoire de Hongrie n ’a-t-elle pas, précisément, conservé

L'(histoire de Hongrie n ’a-t-elle pas, précisément, conservé

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