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À Sajópetri, 172 structures ont été mises au jour dont 90 sépultures, une maison semi-enterrée et une fosse peuvent êtres liées à la culture de La Tène. Le bâtiment enterré et la fosse, selon l’interprétation habituelle, suggèrent un habitat mais vu que ces stru-cutres sont situées au milieu des tombes, ils doivent être interprétés dans ce contexte, idée que nous développerons par la suite.

Des sépultures à inhumation et à incinération sont également présentes dans la nécropole celtique. La fosse, dans le cas des tombes à inhumation, est en général un rectangle arrondi au coin, alors que dans le cas des tombes à incinération, leur forme est rectangulaire, avec un fond plat et des parois verticales. Le remblai de la fosse se composait généralement d’un mélange d’humus brun et de sable brun-jaune ce qui limitait les possibilités de repérage des phé-nomènes archéologiques sur le sous-sol net-toyé, composé de sable brun-jaune. Le sous-sol sableux, en outre, rendait difficile la détermination précise des dimensions des sépultures, ainsi dans ces cas les dessins ne représentent que les contours approxima-tifs de la tombe (par exemple 1/1, 2/2, 4/4, 5/5, 11/57). Après la mise au jour des sépul-tures observées à la surface débarrassée de l’humus, nous avons ouvert des sections de contrôle pour retrouver les tombes plus profondes, invisibles à la surface nettoyée à cause des problèmes de perception.

La nécropole est située au dessus d’une butte, fortement exposée à l’érosion du sol, générée par l’agriculture

inten-sive moderne. Les tombes à inhumation étant généralement peu profondes, elles se trouvent dans la couche d’humus ou un peu en dessous, ainsi elles étaient souvent touchées par les charrues (par exemple 22/78, 36/102, 39/106, 41/108, 73/148a, 80/154). Cependant le labourage a parfois dérangé les sépultures à incinération éga-lement (par exemple 2/2, 49/117, 53/121, 64/139, 69/145, 79/153, 88/160). Les objets déterrés par le labourage ont attiré l’atten-tion des pilleurs de tombe dont nous avons observé les traces sur le site où nombre de fosses de pillage et de fossés d’exploration témoignaient de leur passage. D’ailleurs, il est à noter que les archéologues ont pris connaissance de la nécropole justement grâce à l’indication d’un pillage de tombe.

Par la mise au jour complète de la nécropole nous voulions non seulement élargir l’explo-ration de l’habitat à la zone de la nécropole mais aussi de sauver les tombes intactes qui n’avaient pas été pillées.

À Sajópetri, nous avons mis au jour au total 90 sépultures dont deux étaient doubles (6/6a et 6/6b ; 73/148a?) et dans deux cas, nous avons découvert une sépul-ture située au dessus de la tombe originale, dans la même fosse. Dans ces cas, les sé-pultures supérieures étaient des tombes à inhumation (70/146a et 73/148a), les infé-rieures des tombes à incinération (71/146b et 73/148b). Une autre particularité : la tombe à squelette 46/113 croisait la fosse de la tombe à incinération 52/120 ce qui nous fournit un repère pour la chronologie

relative des deux rites funéraires. Quant aux sépultures superposées, le manque d’espace, dû à la densité des tombes et à la dimension limitée de la butte de Homoki-szőlőskert pourrait en être la cause.

Toutefois, il semble judicieux de supposer que des relations familiales existaient entre les défunts de ces sépultures superposées.

Nous avons également observé que dans les deux cas, les tombes étaient creusées à peu de temps d’intervalle. Des sépultures à squelette, placées au dessus des tombes à incinération ont également été obser-vées à d’autres endroits, par exemple à Vác (HELLEBRANDT 1999, 98).

Parmi les 90 sépultures mises au jour, 58 étaient de rite d’incinération et 32 d’ inhumation. Cette proportion du rite d’inhumation (36 %) diffère des données documentées des nécropoles laténiennes

connues de la Hongrie du Nord-est. Les nécropoles celtiques de cette région sont toutes birituels, on y trouve donc des sé-pultures à inhumation et à incinération à des proportions variables. Généralement, le nombre de sépultures à squelette est nettement inférieur au nombre de celles à incinération. Dans les nécropoles du côté de la Mátra, notamment à Mátraszőlős (2 %) et à Ludas (6 %), les sépultures à inhumation sont à peine présentes. Quant aux nécropoles de Kistokaj, de Radostyán et de Bodroghalom, proches de Sajópetri, les zones déjà fouillées n’ont livré que des sépultures à incinération. En revanche, à Vác (21 %) et à Muhi – Kocsmadomb (45 %) à côté de Sajópetri nous constatons des proportions semblables (PATAY 1972, 353 ; HELLEBRANDT 1999, 97, 210, 233-238, 251 ; SZABÓ – TANKÓ 2012, 87-90 ;

Fig. 96. Rite funéraire

ALMÁSSY 2012, 71-72). Ces observations montrent que la proportion des deux rites est très variable dans les nécropoles fouil-lées du Nord-Est de la Hongrie, phénomène dont l’explication reste inconnue à ce jour (fig. 98).

Dans les nécropoles de l’époque de La Tène précoce, l’enterrement des défunts en position couchée sur le dos était quasi-ment une règle. À Sajópetri, un peu plus d’un tiers des tombes relèvent du rite d’inhuma-tion (par exemple 32/95, 46/113, 81/155).

Dans le cas de cette nécropole birituelle, cela renvoie incontestablement au main-tien de l’ancienne tradition celtique (BUJNA 1982, 320-321). Cela peut étonner puisque les défunts des tombes sont vraisemblable-ment les habitants du village mis au jour à Sajópetri – Hosszú-dűlő et l’ensemble des

trouvailles ne permet pas d’exclure la pré-sence d’une population scythique parmi les Celtes laténiens (SZABÓ et al. 1997, 81-6, 182-3 ; SZABÓ 2007, 333-335). Parmi les sé-pultures à inhumation mises au jour à Sajó-petri (cf. EGG 1999, 349-355), la tombe dé-rangée 73/148a qui contient les ossements de deux individus pose des problèmes d’in-terprétation. La tombe 78/152, elle, cachait une surprise : le défunt était couché en position recroquevillé. Dans les nécropoles de La Tène de la Plaine ce rite suggère la survivance de la coutume funéraire schy-tique (MARÁZ 1981, 99-101, fig. 2-3). Dans un cas, nous avons également observé des traces de manipulation contemporaine post mortem. Dans la sépulture 45/112, la tête avec la colonne et une partie des côtes a été détachée et placée à côté du bras droit (cf. BUJNA 1989, 293.295 ; ROZOY 1987, 61 skk.).

Les mobiliers des tombes à inciné-ration, selon les rapports d’observation des fouilles (Rapport annuel 2004, 63-64 ; SZABÓ 2006, 62), étaient composés de pots de terre cuite (par ex. trois dans la tombe 24/81 ; six dans la 55/123), d’ossements

Fig. 98. Diagramme comparatif du nombre des tombes selon le rite funéraire dans les nécropoles de l’âge du Fer

tardif de la Hongrie de l’Est

Fig. 97. Sépultures à inhumation et à crémation côte à côte

humains, de sacrifices d’animaux et d’objets personnels (bijoux, armes). Ces derniers étaient soit rassemblés dans un tas (comme les armes dans la tombe 76/150), soit mé-langés aux cendres (par exemple des bijoux : 24/81, 44/111).

Dans les sépultures de Sajópetri, les restes humains incinérés se trouvent dans des contextes archéologiques variés. En général, dans les fosses rectangulaires, à parois verticales et à fond plat, les cendres ont été tantôt dispersées au fond, tantôt placées dans un tas. Celui-ci pouvait être circulaire, oval, éventuellement rectangulaire. Les bijoux déformés, brûlés sur les bûchers ont été retrouvés parfois séparément, mais le plus souvent au milieu des restes humains.

Nous avons observé dans quelques sépul-tures de Sajópetri que les os calcinés étaient placés dans un grand plat ou dans une situle, c’est à dire dans un pot utilisé comme urne funéraire (49/117, 50/118, 64/139, 69/146, 79/153, 86/166, cas déjà observé à Ludas à plusieurs reprises : SZABÓ – TANKÓ 2012, 90). Rassembler les restes humains de cette manière n’est pas inconnu dans le rite funé-raire de l’âge du Fer. Récemment plusieurs études ont abordé l’hypothèse que les tas d’os circulaires étaient peut-être dans une espèce de sac confectionné dans une ma-tière organique, par exemple une enveloppe souple de tissu ou de cuir (LE GOFF et al.

2009, 116-123 ; TANKÓ – TANKÓ 2012, 252, fig. 5). À Ludas on a également retrouvé des restes d’aliments mis dans la tombe d’une manière semblable. Au cours de l’examen des ossements d’animaux, Patrice Méniel

Fig. 99. Traces de manipulation posthume dans la sépulture 45/112

Fig. 100. Cendres placées dans une urne dans la sépulture 86/166

a démontré que leurs positions suggèrent la présence d’objets de stockage carrés (des caisses?) (MÉNIEL 2012, 240-243, fig.

274). Selon ces expériences, il nous semble justifié de supposer l’utilisation de réci-pients de stockage confectionnés dans une matière dégradable pour le placement des cendres et des aliments dans les tombes de Sajópetri. Ainsi les cendres découvertes en tas circulaires (9/55, 21/77, 34/100, 37/104, 40/107, 42/109, 44/111, 58/129) étaient probablement placées dans un réci-pient à fond rond, par exemple dans un seau de bois, dans un panier d’osier, dans un sac de tissu ou de cuir. Dans quelques cas, des bijoux, majoritairement des fibules de fer ou de bronze ont également été découvertes sur les cendres humaines (par ex. 44/111).

Comme ces fibules ne présentaient aucune trace de brûlure (ce qui serait particulière-ment facile à repérer dans le cas des bijoux de bronze), nous pouvons conclure qu’il ne s’agit pas de bijoux portés par le défunt sur le bûcher funéraire. Cela semble justifier l’hypothèse selon laquelle les fibules ser-vaient à attacher le sac de cuir ou de textile contenant les cendres. Quant aux cendres placées en tas rectangulaires, leurs conte-nants étaient probablement semblables à ceux des ossements animaux (par exemple une caisse de bois, un plateau, un panier d’osier, etc.).

L’orientation des sépultures de la nécropole est approximative dans de nombreux cas à cause du facteur déjà évoqué du sol sableux qui limitait nos possibilités, surtout dans le cas des sépultures à incinération. Nos constatations sont ainsi peu précises, néanmoins nous pouvons affirmer que les fosses de forme carrée sont en général orientées selon les axes Nord-Ouest – Est / Nord-Est – Sud-Ouest, avec quelques légers écarts dans certains cas. L’orientation Nord-Ouest – Sud-Est est également dominante dans le cas des sépultures à inhumation, la tête

du défunt étant orientée vers le Sud-Est.

Deux sépultures font exception : les tombes 45/122 (fig. 99) et 56/126 sont orientées selon l’axe Sud-Ouest – Nord-Est, quant à la tête, elle était orientée vers le Sud-Ouest.

L’orientation des sépultures et leurs positions respectives nous fait penser qu’il

Fig. 101. Coloration liée à la présence d’un cercueil de bois et un couteau découvert en position verticale, avec la pointe tournée vers le bas, dans le remblai de la

sépulture 28/90

mières et en même temps également per-pendiculaires aux courbes de niveau de la butte. La représentation des rangées donne un étonnant quadrillage régulier et on peut même identifier des rangées Sud-Ouest – Nord-Est à partir des ses diagonales. Il est intéressant à noter que la zone Sud-Ouest de la nécropole est organisée essentiellement en rangées Sud-Ouest – Nord-Est, alors que la zone Nord-Est est plutôt caractérisée par des rangées Nord-Sud. Cela est particuliè-rement flagrant dans le cas des rangées constituées par les tombes 61/134, 62/136, 17/67 et par les tombes 59/131, 81/155, 66/141, 75/159. Il semblerait que les deux systèmes se superposent dans la zone du milieu de la nécropole. L’extrémité ouest suit la pente, conformément aux courbes de niveau de la butte, et à l’extrémité Sud-Est, la dernière rangée de tombes constitue comme une limite régulière. À l’Est et au Nord, la nécropole n’a pas de limite nette. À Ludas, la limite Sud de la nécropole, orien-tée Est-Ouest correspondait au tracé de la vieille route qui traversait la butte (SZABÓ–

TANKÓ 2012, 87-90). Quant au chemin à la périphérie de Sajópetri, nous avons fait la même observation. Ces deux exemples nous suggèrent que le réseau routier actuelle-ment utilisé dans le Nord de la Plaine trouve ses origines dans l’âge du Fer tardif.

Fig. 102. Bijoux de bronze calcinés et un anneau de sapropélite non calciné au milieu des cendres

dans la sépulture 6/6

s’agit d’un positionnement en plusieurs rangées. Les tombes orientées selon l’axe Nord-Ouest – Sud-Est suivent le relief de la butte, mais on observe également des ran-gées Nord-Sud, perpendiculaires aux