• Nem Talált Eredményt

1.4. BIJOUX ET ACCESSOIRES VESTIMENTAIRES

1.5.1. Épées et fourreaux

À Sajópetri, des épées en fer accompagnées de leur fourreaux, ont été mises au jour dans 9 sépultures (2/2, 9/55, 47/114, 54/122, 55/123, 59/131, 76/150, 78/152 et 84/161). Il s’agit, à l’exception de 78/152, de sépultures à incinération, et la torsion

consciente des fourreaux faisait partie du rite funéraire. Cela explique le mauvais état de conservation – voire l’état fragmentaire – de la plupart des fourreaux, ce qui ne facilite naturellement pas leur analyse typo-morphologique.

En ce qui concerne les pièces les plus anciennes, l’épée de la sépulture 2/2 représente le type de Hatvan – Boldog, alors que celle de la sépulture 9/55 relève du type de Cernon-sur-Coole. Selon la classification de R. Gebhard, la première appartient à l’horizon 4 (LT B2a), la seconde à l’horizon 5 (LT B2b) des nécropoles du bassin des

TANKÓ 2012, 115), ce qui caractérise aussi le sépulture 2/2 de Sajópetri (cf. SZABÓ 2014, 92-94). En d’autres termes, des objets caractéristiques des horizons 4 et 5 ont été découverts ensemble dans la tombe en question. Nous pouvons dire la même chose de la sépulture 9/55 aussi : alors que la double bosse de bouclier et la fibule du type de Duchcov représentent l’horizon 4, l’épée et la fibule à pied globulaire sont des pièces caractéristiques de l’horizon 5 (Ibid.). Les traces d’un décor symétrique gravé peuvent être observées sur la partie supérieure de l’avers du fourreau, des deux côtés de la nervure médiane. Il s’agit très probablement d’une paire de dragons du type De Navarro I (éventuellement III ?).

Cette hypothèse est corroborée par la partie supérieure conservée de la bouche ouverte de cette paire d’animaux fantastiques, ainsi que par l’exécution du corps situé à gauche (cf. par ex., SZABÓ – PETRES 1992, pl. 113, cat. 112 : Dobova ; Suppl. 1, cat. 15 : Halimba). La pièce de Halimba témoigne par ailleurs de la présence sur le même objet du motif de paire de dragons et du décor caractéristique du style des épées hongroises, cela étant également illustré entre autres par le fourreau de Kőröshegy (SZABÓ 1996, 544-545, fig. 9,4).

L’état de conservation de la trouvaille de la sépulture 47/114 était plutôt mauvais ; il manque notamment la bouterolle. Au-dessous de l’entrée du fourreau, les deux renforcements appliqués en forme de « S » ont heureusement été conservés ; en les interprétant d’un point de vue chronologique, l’arme peut être datée de la phase LT C1 (cf. ZACHAR 1974). Le décor symétrique gravé de la partie supérieure de l’avers reste bien lisible : les appliques en « S » sont entourées de deux triscèles en haut et de deux éléments circulaires en bas, chacun de ces derniers étant complété de d’un champ triangulaire rempli d’un triscèle. La composition qui se termine en

Fig. 135. Fourreau d’épée et chaîne de la sépulture 9/55

forme de pendentif et commence par un triangle rempli également d’un triscèle, est fréquent dans la première phase de La Tène moyenne, et ce genre d’emploi du triscèle est aussi fréquemment attesté (voir par ex., l’épée n° 4 de Jutas : SZABÓ – PETRES 1992, 141, cat. 34 et pl. 23 ; Szob : Ibid. 182, cat. 62, pl. 64). Un des décors analogues les plus remarquables, à double interprétation, a été découvert au-dessous de l’entrée du fourreau n° 1 de Bölcske-Madocsahegy (SZABÓ – PETRES 1992, 125, cat. 5., pl. 7), qui permet aussi, de manière évidente, une interprétation anthropomorphe (SZABÓ 1993). Cette possibilité n’est pas à exclure dans le cas de l’épée de Sajópetri pièces du mobilier funéraire. Nous pouvons faire la même remarque à propos des épées des sépultures 55/123 et 59/131, tout en précisant que dans le cas de l’arme de la tombe 55/123, la datation correspondant plus ou moins à celle de la pièce précédente est corroborée par la forme de l’entrée du fourreau, de la pièce de suspension et de la bouterolle (cf. SZABÓ 2014, 94, fig. 11).

C’est la pièce de suspension qui constitue le principal point de repère pour la datation de l’épée endommagée et fragmentaire de la sépulture 76/150.

L’objet analogue le plus étroitement apparenté à cette dernière est l’épée n°

2 de Halmajugra, alors que l’arme de la sépulture de Szob, publiée en 1859, peut être considérée comme une variante à l’ornementation plus riche. Chacune appartient à la phase LT C1a (Halmajugra : SZABÓ – PETRES 1992, 135, cat. 17, pl. 17 ; Szob : Ibid. 179-180, cat. 60, pl. 61-62). Il est tentant de décrire la pièce de suspension comme étant pseudo-anthropomorphe.

Il faut néanmoins être prudent, étant donné la différence considérable entre la composition anthropomorphe de l’épée de Balassagyarmat et les pièces que nous venons de mentionner (SZABÓ – PETRES 1992, 120-121, cat. 2, pl. 2-3).

La sépulture 78/152 se distingue de celles décrites plus haut du point de vue du rite funéraire : il s’agit de l’unique tombe à squelette abritant une épée laténienne. Ajou-tons tout de suite que le défunt y avait été déposé dans une position recroquevillée, ce qui est considéré comme un des symp-tômes du brassage des populations celtiques et scythes (cf. SZABÓ 2007, 331-332). Cela pourrait expliquer la position isolée de la sépulture à la périphérie septentrionale de la nécropole (SZABÓ 2014, 95, fig. 12). Cette sépulture, compte tenu de son mobilier, fait partie de l’horizon 6.

L’épée fragmentaire de la sépulture 84/161, fortement perturbée, représente un type particulièrement rare. L’avers est orné,

Fig. 136. Fourreau d’épée décoré de la sépulture 9/55

au-dessous de l’entrée, par deux cercles concentriques gravés, l’attache supérieure de la pièce de suspension est circulaire, tandis que l’attache inférieure est de forme rhomboïdale allongée. (Pour une analogie, voir la sépulture 7 d’Ipel’ské Predmostie = FILIP 1956, 417, pl. CII. – LT B2-C1.)

Pour terminer, la comparaison entre le fourreau mis au jour dans l’habitat de Sajópetri (SZABÓ 2007, 256, pl. CLII, n° 5) et les armes découvertes dans la nécropole (voir par ex., l’épée de la sépulture 47/114) pourrait corroborer une production locale (GUILLAUMET 2009, 42-43).