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1.4. BIJOUX ET ACCESSOIRES VESTIMENTAIRES

1.4.8. Fines chaînes de bronze

Les fines chaînes de bronze mises au jour à Sajópetri sont constituées de maillons

Fig. 130. Tombe 88/168 : une fine chaîne de bronze à la région du cou

Fig. 131. Tombe 88/168 : une fine chaîne de bronze à la région du cou

Fig. 132. Une fine chaîne de bronze de la tombe 88/168

simples, engagés les uns dans les autres (pl.

X, 9 ; XVI, 12 ; XXXV, 4 ; XXXVI, 2 ; LVIII, 12 ; LIX, 11). Des pièces similaires ont été découvertes dans les mobiliers de tombe de Ludas (SZABÓ et al. 2012, pl. I, 2 ; pl. XX, 7), Mezőnyárád, Vác (HELLEBRANDT 1999, pl. XXVIII, 6 ; LXXVII, 6), Gyoma (HUNYADY 1942-44, Taf. XIII, 9), ou encore à Horný Jatov et Dvory nad Žitavou en Slovaquie du Sud-Est (BENADÍK et al. 1957, Taf. IV, 6 ; V, 16 ; XXVII, 2).

La tombe 88/168 de Sajópetri (fig.

130-132) et les tombes 740 et 951 de Ludas sont toutefois particulières car dans le cas de ces tombes la fine chaîne de bronze mise

au jour était garnie d’une perle d’ambre.

Ces trouvailles sont similaires à celles de la nécropole de Maňa (Slovaquie du Sud-Ouest) où l’on a trouvé des bijoux semblables dans le mobilier des tombes 124, 125 et 138. (BENADÍK 1983, Taf. XLV, 11 ; XLVII, 9, 13 ; LV, 11-12). La sépulture 124 fournit un point de repère important pour la recons-titution vestimentaire : le défunt portait sans doute à son cou la perle d’ambre enfi-lée sur la chaȋne de bronze. Cette hypothèse semble se confirmer dans le cas des tombes de Sajópetri et de Ludas où on a retrouvé ce type de bijou également près du cou (SZABÓ – TANKÓ 2012, 103).

1.5. L’ARMEMENT

Compte tenu de leur mobilier, 12 d’entre les 92 sépultures mises au jour dans la nécropole de Sajópetri, étaient des tombes de guerriers. L’équipement de guerre pou-vant être considéré comme caractéristique (épée dans son fourreau, lance, bouclier) est présent dans 5 cas, dans les tombes 2/2, 54/122, 55/123, 59/131 et 76/150. Une épée et un boucliers ont été découverts dans les sépultures 9/55 et 47/114, une épée et une lance dans la 78/152, un bouclier et une lance dans la 19/74, tandis que la sépulture 28/90 abritait une seule lance. La tombe 84/161, fortement perturbée, contenait la partie supérieure d’un fourreau, alors que dans la 79/153, on a retrouvé un fragment des éléments métalliques d’un boucler et une bélière.

Ceci dit, seulement 13 % des 92 sé-pultures contenaient des restes de guer-riers, ce chiffre étant inférieur à la moyenne (15-25 %) observée dans le bassin des Carpates (cf. par ex., SZABÓ 2005, 31).

Néanmoins, vu le problème posé par l’interprétation d’un grand nombre de tombes perturbées, il n’est pas exclu qu’à l’origine, la nécropole de Sajópetri était conforme à la moyenne régionale.

Certaines de ces tombes perturbées abri-taient des bélières en fer (36/102, 83/160).

Si nos statistiques n’en tiennent pas compte, c’est que le même type pouvait remplir la fonction de ceinturon dans une sépulture féminine (tombes 85/163, 87/167 et 88/168 ; cf. SZABÓ – TANKÓ 2012, 111-112).

L’épée est généralement (mais pas toujours) accompagnée d’une chaîne de ceinture en fer (tombes 9/55, 54/122, 55/123, 59/131 et 76/150). Certaines sépultures de guerriers contenaient également un coutelas : dans les tombes 9/55 et 55/123, ce dernier avait été déposé sur des os animaux, dans la 19/74, il se trouvait au-dessous de cendres humaines, tandis que dans le cas de 28/90, il était dans le remblai. Les deux premiers guerriers possédaient aussi une épée, les deux derniers n’en avaient pas.

La position de ces objets dans les tombes corroborent, d’une part, le rôle du coutelas dans l’alimentation à l’âge du Fer (y compris le repas de funérailles) (PAULI 1978, 258 et suiv. ; OSTERHAUS 1981 ; SCHÖNFELDER deux sépultures sans équipement guerrier, le coutelas devait servir à couper la viande (tombes 25/84 et 75/149), alors que l’objet mis au jour dans le remblai de la sépulture 68/143 n’exclut pas non plus cette fonction.

Des couteaux plus petits, découverts dans des sépultures de guerriers – souvent à dos arqué et à tranchant interne – pouvaient également servir à couper la viande (par ex., tombes 2/2, 47/114 ou 76/150) ; un objet analogue au couteau en fer à manche

en os de la sépulture 47/114 avait été mis au jour à Ludas (SZABÓ – TANKÓ 2012, 129, fig. 176). La sépulture 78/152 abritait deux lames à dos droit, tranchant arqué et soie.

Pour terminer, le mobilier de deux sépultures (2/2 et 54/122) comprenait des ciseaux. Ces instruments par ailleurs mul-tifonctionnels, vu leur dimension (moins de 20 cm) devaient faire partie de « trousses » de toilette (KAURIN 2011, 238 et suiv.).

Les fouilles et la publication de la nécropole de Ludas (SZABÓ et al. 2012) permettent désormais de comparer deux nécropoles quasi contemporaines et de di-mensions comparables, situées à 60-70 km l’une de l’autre. Mais il faut préciser tout de suite que contrairement à Ludas où l’hori-zon 4 (LT B2a) a pu être clairement défini, à Sajópetri, les objets caractéristiques des horizons 4 et 5 (LT B2a et B2b) ont été re-trouvés ensemble dans les sépultures les

plus anciennes (SZABÓ 2014, 83 et 94).

Notons ici que l’analyse comparative fait ressortir avant tout les différences. À Lu-das, les tombes de guerriers représentent un quart du total des sépultures, tandis qu’à Sajópetri, ce chiffre n’est que de 13 %.

L’importance des guerriers équipés de lances par rapport à ceux munis d’épées (8 à 10) saute aux yeux à Ludas. Cependant, la tombe à char mise au jour dans la nécro-pole de Sajópetri souligne les différences (cf. SZABÓ 2014, 96 et suiv.). Paradoxale-ment, certaines analogies se présentent sous forme de manques communs, comme l’absence de casques, ce qui par ailleurs est loins d’être surprenant dans le milieu des Celtes du bassin des Carpates (SZABÓ 2014, 102-103). Nous avons récemment attiré l’at-tention sur le fait que – compte tenu de la comparaison de Ludas et de Sajópetri – les élites militaristes laténiennes ne doivent

Fig. 133. Tombes de guerriers dans la nécropole

pas être considérées comme homogènes, et ne peuvent pas être décrites selon un modèle évolutif uniforme. Cela semble in-diquer qu’une structure sociale identifiée sur un territoire donné ne peut pas servir de modèle pour la reconstitution du réseau social d’une autre région (SZABÓ 2014, 113). Pour donner un exemple, la celtisation du nord-est de la Hongrie, à la veille des invasions balkaniques de 280/279 (corres-pondant à la phase de transition entre LT B1 et B2), est due à des groupes celtiques hétérogènes d’un point de vue tribal, ayant fait leur apparition dans la région. Le cas des Scordisques illustre bien le processus de formation de nouvelles unités après l’échec des invasions mentionnées plus haut (cf. SZABÓ 1995, 49-55, 66, fig. 11 ; SZABÓ 1992, 23-41). Ajoutons tout de suite que seules certaines sources anciennes décrivant les conséquences de l’offen-sive dace antérieure au milieu du Ier s. av.

J.-Chr. permettent d’émettre une hypothèse sur les aspects tribaux liés aux différences structurelles entre les nécropoles de Ludas et de Sajópetri. À condition d’accepter la lo-calisation des Cotini dans la zone des monts Mátra (Ludas) et celle des Anarti plus à l’est, au pied des monts Bükk (Sajópetri) (SZABÓ 1992, 67 et suiv.). Cependant, indépendam-ment du terrain glissant des hypothèses historiques, il est évident que l’analyse ar-chéologique de la structure des nécropoles laténiennes du IIIe s. av. J.-Chr., mises au jour par des fouilles modernes, fournit des élé-ments particulièrement précieux pour les futures interprétations.