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oBSErVAtIoNS CoNCErNANt LE MoBILIEr CérAMIqUE DES ENSEMBLES PréroMAINS

le mobilier cÉramique des niveaux prÉromains

3.8 oBSErVAtIoNS CoNCErNANt LE MoBILIEr CérAMIqUE DES ENSEMBLES PréroMAINS

Les niveaux préromains de l’Îlot des Grandes Forges ont livré 6 ensembles (1475 fragments au total dont le NMI est 195) à étudier de point de vue chronologique.

Ces couches, toutes scellées par le remblai de construction appartenant à la phase basilicale, nous présentent la plus ancienne période d’occupation de l’îlot.

Les marqueurs augustéens (sigillées, gobelets ACo, parois fines “type Beuvray”, etc.) comme on pouvait s’y attendre, sont complètement absents de ces ensembles.

Il est plus intéressant à noter que les vases typiques de la période La tène D2b sont également absents aussi, sauf dans le cas du PCo 10439 où on trouve un fragment de présigillée.

Le pourcentage des importations reste stable autour de 10% sauf dans le cas du PCo 8521, ou on peut observer 15,4% (Fig. 3.33). Les céramiques fines sont représentées autour d’une moyenne de 25%, comme les mi-fines (à l’exception du PCo 9870, mais notons que cet ensemble n’est pas statistiquement parlant avec ses 9 individus au total). Les céramiques grossières sont majoritaires dans tous les ensembles, leur représentation varient entre 28,2 et 69,2%.

En totalisant les données des ensembles préromains on aperçoit que les vases de tradition méditerranéenne représentent 7,2 % du lot (les vases régionaux : 77,8 %, les indéterminés : 15 %) (Fig. 3.34).

Fig. 3.33 Histogramme de répartition des catégories céramiques en % NMI (ensembles préromains).

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Fig. 3.34 Histogramme de répartition des vases en % NMI (ensembles préromains).

Les données statistiques concernant les formes indiquent la très forte propor-tion des formes indigènes hautes et fermées (pots et bouteilles) (Fig. 3.35-3.36).

Elles sont suivies par des écuelles, dont le pourcentage est autour de 11 %, et des bols (6,9 %). Les formes de tradition méditerranéenne restent en minorité, les meilleurs représentés sont les cruches, avec 8 exemplaires au total.

Forme PCo

Fig. 3.35 Répartition des formes en nombre de vase (ensembles préromains).

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0 10 20 30

Fig. 3.36 Histogramme de répartition des formes en pourcentage du NMI (ensembles préromains).

Chronologie relative

Après l’étude du mobilier céramique, l’ensemble PCo 9870 et la fosse PCo 8515 semblent être les plus anciens ensembles préromains. Cette observation est confir-mée aussi par leur position stratigraphique, ainsi que par la composition céramo-logique du mobilier. La fosse PCo 8515 est scellée par le niveau de construction de la basilique (PCo 8465) et elle est recoupée par une autre fosse préromaine PCo 8406. Le mobilier céramique des couches du PCo 9870, dans l’atrium (UF UF 6178 = Fig. 3.1, pièce XI) de la domus, à l’ouest de la pièce (UF 7137 = Fig. 1.8, pièce A) de la basilique, provient de dessous du sol en argile jaune (UF 9813) appartenant aux niveaux d’habitations pré-romains PCo 8521 et PCo 9386. Les couches de démolition du PCo 10439, se trouvent directement sous le remblais de construction de l’aile ouest du complexe basilicale de l’Îlot des Grandes Forges.

Chronologie absolue

D’entre les plus anciens ensembles la fosse PCo 8515 garde la plus grande impor-tance, car le mobilier provenant du PCo 9870 reste extrêmement réduit (seule-ment 9 individus). Dans ces deux cas, les marqueurs classiques des périodes de

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Latène D1 (comme les écuelles à profil en S)59, et de La tène D2b (et aussi des périodes postérieures : présigillées, sigillées etc.) sont complètement absents. Les campaniennes à pâte grises et les vases à parois fine d’origine italique sont rare-ment présents dans les ensembles avant la période La tène D2a. on peut observer une situation comparable dans le cas de la fosse PCo 1660.60 Cet ensemble est situé dans la partie occidentale de la Pâture du Couvent. Publié par Ph. Barral, elle représente un état d’occupation précoce hors de l’Îlot des Grandes Forges. Le mobilier céramique de la fosse PCo 1660 est daté de la fin du IIe s. ou du début du Ier s après l’absence des marqueurs qui apparaissent dans les contextes du deuxième tiers du Ier s. avant J.-C. et après “les affinités évidentes” avec le faciès céramique du sol PCo 2192 et de la cave PC 130.61

La fosse PCo 8406 en tant qu’importation n’a livré que quelques fragments de cruche à pâte claire de tradition méditerranéenne. L’assiette à bord oblique (A2a) imitant la forme Lamboglia 5/7 fait son apparition dans les ensembles de La tène D2a (-90/-80 à -50) du site.62 Le reste du mobilier reste très peu caractéristique, ainsi ce sont les observations stratigraphiques qui nous permettent de proposer une datation de la période La tène D2a. Une autre observation de fouille indique qu’elle été creusée (et donc remplie !) a une date postérieure à la fosse PCo 8515 qu’elle recoupe.

Les restes détruits de l’habitat préromain, PCo 8521 et PCo 9386, ont livré des types (un fragment appartenant à une marmite tripode et deux fragments de plats à engobe interne rouge d’origine non-campaniennes) qui connaissent leur essor sur le site de Bibracte à partir de la période de La tène D2b. L’étude de la vaisselle céramique présente un stade évolué de La tène D2a, comparable à celui de la fosse PCo 8515 mais peut être légèrement plus récent. Le faciès de ces deux ensembles est datable de la fin de la période de La tène D2a avec une préférence autour des années 60-50 avant J.-C.

Les couches du PCo 10439 ont livré le seul marqueur appartenant sans doute à la période La tène D2b. Il s’agit d’un fragment de présigillée. Les assiettes Gou-dineau 1 de ce type sont très souvent présentes dans les couches de la période basilicale de l’Îlot des Grandes Forges. Sa ressemblance avec d’autres ensembles du site de Bibracte, notamment avec ceux de la PC163, permet de proposer une datation du deuxième tiers du premier siècle avant J.-C ou de la période de La tène D2b. Cet ensemble peut être qualifié comme le plus récent ensemble préro-main de l’Îlot des Grandes Forges.

59 Cf. les marqueurs de l’horizon 1 de la PC1 : Paunier, Lugonbühl 2004, 188.

60 Gruel, Vitali 1998, 100.

61 Pour l’ensemble PCo 2192 voir : Gruel, Vitali 1998, 96 ; pour le PC 130 voir : Gruel, Vitali 1998, 93.

62 Paunier, Luginbühl 2004, 232, 7.49.

63 Paunier, Luginbühl 2004, 212.

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Les ensembles préromains ne représentent pas un véritable horizon stratigra-phique64 pour plusieurs raisons. Premièrement il ne s’agit pas d’un état maçonné, mais de fosses et de quelques niveaux de sols. Par ailleurs à cause du fait que nos recherches ont été limitées aux sondages restreints, le problème de l’interprétation de ces vestiges ne peut pas être résolu en l’état actuel des recherches. Cependant il est certain que les structures préromaines représentent les plus anciens ves-tiges de l’Îlot des Grandes Forges et que ces couches sont dans tous les cas scellés par celles de l’état basilical. Après l’étude céramologique (voir ci-dessus) il nous semble raisonnable de proposer une datation pour la période de La tène D2a pour le mobilier de l’état préromain de l’Îlot des Grandes Forges. Cette datation correspond à l’horizon 2 de la PC1 ou aux horizons Bibracte 2-3.65

64 Pour la définition de l’horizon stratigraphique voir le sous-chapitre 2.9.

65 Pour les horizons chronologiques de Bibracte voir le sous-chapitre 2.9.

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le mobilier cÉramique