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Car par le biais de ce poème, je pouvais exprimer bien des choses, qui, disons, correspondaient à ma prise de

In document officina fmnßarica V (Pldal 163-196)

lement épuisée en peu de temps

R: Car par le biais de ce poème, je pouvais exprimer bien des choses, qui, disons, correspondaient à ma prise de

posi-tion politique. Je haïssais les Allemands. Je haïssais l'op-pression. Dire Villon, c 'était avant tout faire passer un mes-sage politique sous cape, même s'il est vrai que je ne me situais pas dans la gauche radicale. Villon symbolisait le

457 Ibid.

refus de l'oppression, car oppressés, nous l'étions par les Allemands.

Pünkösti Andor (1892, 1944), écrivain, journaliste et metteur en scène, partage la même ardeur antifasciste. À ma connaissance, aucun document ne nous éclaire sur les raisons pour lesquelles Pünkösti tint, en 1939, à prononcer le discours introductif des soirées Villon à l'Académie de Musique (texte non retrouvé). Mais d'autres sources et d'autres souvenirs laissent supposer ses motivations. E n septembre 1941, en réaction à l'inexorable montée du pouvoir des Croix Fléchées, et grâce au soutien financier du comte Károlyi, il fonde un nouveau théâtre, qu'il baptise du nom de «Madách Színház» [Théâtre Madách], dans une salle originairement destinée à faire office de cinéma:

Souvent l'on me demande quel est mon but en faisant du théâtre. A cette question répondra bientôt la prochaine pièce du Théâtre Madách, dont voici le thème: dans ce monde et ses bouleversements, nul ne peut se réfugier dans une tour d'ivoire, car les mêmes problèmes y surgissent que dans la vie extérieure. Le Théâtre Madách se veut un petit mirador dans le fracas du monde, il jette un rayon de lumière dans la nuit, il veut entretenir la foi dans l'esprit des gens et se faire le messager d'un plus beau, d'un meilleur futur.458

La pièce évoquée, une œuvre de Felkai Ferenc, dont la première fut donnée la 23 janvier 1942, et que toute une légende accompagne depuis lors, a pour titre Néron. Dans la distribution, nous retrouvons certains des acteurs ou «déclamateurs» des soirées Villon: Tapolczay Gyula (1903-1954), et Greguss Zoltán, dans le rôle principal:

Nous savions tous, et le public ne manquait pas de le remarquer dès les premières scène, qui j'incarnais en vérité sous la toge de l'empereur romain fou, sanguinaire, ivre de pouvoir. Pourtant, une chose est certaine: mon maquillage, mon costume ne ressemblaient pas du tout à Hitler. (...) La presse d'extrême droite n'osait pas attaquer Néron comme

elle l'aurait voulu. C'est qu'elle ne pouvait tout de même pas laisser entendre que sous les traits de Néron, elle avait reconnu Hitler. Avant la centième représentation, Pünkösti fut pourtant convoqué à la préfecture de police. Le

commis-saire compétent le somma de retirer la pièce de l'affiche, car tout le monde disait qu'en fait, Néron n'était autre qu'Hitler.

458 Cité par BÁNOS Tibor, bibl. XI-7, p. 20

Felkai écrivit plus tard ce que Pünkösti répondit avec un sourire tranquille: «Commissaire, celui qui affirme que Néron est Hitler, vous pouvez le faire mettre sous les verrous. Felkai a écrit un drame sur un sadique pervers et schizophrène, non pas sur un homme politique contem-porain. Çue ceux qui les comparent le prennent sur eux-mêmes.

L'aventure du Théâtre Madách se poursuivit jusqu'au 9 avril 1944:

quelques jours après l'invasion allemande (19 mars), la troupe fut dissoute, Pünkösti se vit démettre de ses fonctions, et remplacé par Cselle Lajos, un sbire du pouvoir fasciste. Dans la nuit du 11 au 12 juillet de la même année, à bout de force et d'espoir, poursuivi, désigné du doigt comme agitateur de gauche, Pünkösti mit fin à ses jours.

Certes nous voici bien loin de Villon et des années 39-40, durant les-quelles règne encore un pouvoir dualiste, et donc une certaine liberté d'expres-sion. Mais il n'empêche que le phénomène Faludy procède de ce mouvement d'ensemble: les acteurs concernés sont pour la plupart des militants, et de la même manière que Néron, Villon représente un prétexte, une manière de faire passer un message prohibé. Le cas d'

Erdődy János

dont le nom ne nous est pas inconnu, car il figure à la liste des acteurs les plus actifs de la polémique, illustre bien cet usage politique de Villon.

Durant la polémique, ce journaliste-écrivain n'avait cessé de prôner un Villon accessible au plus grand nombre et d'usage quotidien, argument litanique en vertu duquel il avait rejeté catégoriquement le Villon de Szabó ou de Vas, trop historique et philologique pour présenter un intérêt autre que muséologique (dixit). À partir du milieu des années trente, Erdődy János travaille à la rédac-tion du quotidien des Sociaux-démocrates, le Népszava [Voix du peuple], et prend l'habitude de faire paraître des poésies dans les colonnes du journal:

Jamais je ne me suis considéré comme un poète au vrai sens du terme (...) Il s'agissait de productions journalistiques sous forme versifiée. Je les rédigeais à la place d'éditoriaux ou

d'articles. (...) Mais ces poèmes subissaient le même sort que ceux des véritables poètes: pour deux ou trois poèmes parus, quatre ou cinq revenaient entièrement barrés du bureau de censure, ou bien amputés de plusieurs vers. (...) A cette

épo-459 Propos recueillis par SAS György, bibl. XI-47

que, j'écrivis davantage de poèmes non parus que de poèmes parus. Cependant je n'accorde pas une grande valeur

poéti-que à ces poèmes: il s'agit plutôt d'oeuvres de circonstance.

460

Les circonstances se suivent et ne se ressemblent pas: à la faveur de l'engouement général pour Villon et du sens socio-politique qu'on lui attribue alors (dans le sillage de Faludy), Erdôdy élit le poète français pour héros, prétexte et thème d'une série de vingt-quatre poèmes parus au cours de l'année 1939, de juillet à décembre. Pourquoi une telle élection? Lors d'une conver-sation téléphonique (printemps 1991), j'ai posé la question à Erdôdy János lui-même. Peu enclin à la parole, il m'a dit cependant avoir choisi le nom de Villon parce qu'il «symbolisait la gauche» et «provoquait plus ou moins le respect de la censure.» Nous pouvons étoffer ce maigre témoignage grâce aux déclarations de Földes Mihály, rédacteur au Népszava et commentateur, à l'époque, de cette suite de villonades:

La véritable valeur de Villon est le franc-parler. L'homme d'aujourd'hui a le sentiment que le franc-parler tient de l'héroïsme. C'était le cas dans le France féodale, comme c'est le cas aujourd'hui encore. Le courage avec lequel Vil-lon assène ses quatre vérités aux puissances de son époque est tout simplement fascinante. Il ne connaît qu'une autorité:

la vérité. Il la sert dans chacune de ses phrases. Et même dans les instants les plus désespérés, il l'a clamée énergi-quement, sans la moindre concession. De sorte que Villon est devenu le symbole du franc-parler, des écrivains enga-gés.

Voilà pourquoi Erdôdy János, l'un des talents les plus pro-metteurs de la nouvelle générations des écrivains socialistes, a choisi la forme villonienne comme moyen d'expression.

[...] Mais bien sûr, chez Erdôdy, de nouvelles pensées, de nouveaux désirs, de nouvelles ambitions et de nouvelles soifs de liberté ramènent à la vie la forme ancienne.

Dans le costume de Villon, le socialisme d'aujourd'hui va et vient, s'attriste et se réjouit, exalte et se moque. Avouons bien sincèrement qu'en cet été et cet automne 1939, le socialisme d'aujourd'hui ne pouvait guère faire davantage,

460 MARKOVITS Györgyi, bibl. XI-32, pp. 411-413

du moins s'il voulait sortir de sa geôle pour pouvoir s'expri-mer au grand jour.461

Depuis 1931 et l'aventure de Margot et de József Attila, depuis la mode Faludy, Villon a donc acquis un tel poids culturel en Hongrie que désormais, on peut s'en servir de bouclier. Ici, l'argument principal de défense se résume à un usage de la forme villonienne, comme si ce recours suffisait à faire passer n'importe quelle sorte de message -qu'on aura soin toutefois de faire graviter (du moins en apparence) autour de la personne de Villon, de son époque et de son pays. Qu'en est-il vraiment?

La forme que choisit Erdôdy ne se rapproche que vaguement de la ballade villonienne, et en constitue plus un simulacre qu'autre chose: les strophes, selon les cas au nombre de trois ou de quatre, se composent d'un huitain ou d'un dizain de onze ou douze pieds, et d'un refrain à longueur variable (on en trouve de deux, de trois, de quatre et même de cinq vers).

Chez Erdôdy, les strophes peuvent donc avoir jusqu'à quatorze vers. Le schéma de rime varie souvent, et, d'une strophe à l'autre, les rimes changent du tout au tout. De plus, les enjambements ne manquent pas (selon les poésies, on en trouve même presque à chaque vers). Ce petit aperçu, inutile, peut-être, de le préciser, ne revêt en soi que peu d'intérêt -de fait nous ne détaillerons pas davantage: le souci, la fidélité formels ne représentent qu'une question subsidiaire. Cependant, toujours sur un plan formel, on ne pourra pas ne pas remarquer que les villonades d'Erdôdy ressemblent à s'y méprendre à celle de Faludy, et nous renforcent dans cette conviction que le modèle faludyen fait autorité, face au modèle villonien introduit et diffusé par Szabó ou Vas, qu'Erdôdy, pour l'avoir critiqué d'abondance, connaît d'ailleurs très bien. Dans une certaine mesure, c'est également sur le texte de Faludy que se base Erdôdy, du moins si l'on en juge par les personnages qu'il convoque dans ses poésies militantes: nous y retrouvons Pierre, le Coquillard rouge,46 dont la présence n'est attestée que chez Faludy (toute une ballade lui est même consacrée), ou diverses figures effectivement présentes chez Villon, mais dont l'orthographe est celle de Faludy: Ythier Méchant, Jehan de Bourbon.463 De toute évidence, Erdôdy s'appuie sur le Villon de Faludy, sans doute car son lectorat, celui de la Voix du peuple, est sensiblement le même que celui de Faludy, sans doute aussi car cette manière de référence s'accompagne d'une

461 FÖLDES Mihály, in ERDÔDY János, bibi. VI-2, pp. 1-3

462 ERDODY János, «Panaszodâs» [Plainte], in Népaszava [Voix du peuple], 2 juillet 1939, p. 8

463 Ibid.

valeur politico-culturelle bien établie, bien enracinée dans la conscience publique.

Ceci dit, on chercherait en vain un lien de parenté trop poussé entre les deux villonades. Là où Faludy crée une œuvre certes politisée et fortement ancrée dans une ambiance sociale, mais aussi et surtout littéraire, et donc irré-ductible à un trait unique de caractère, Erdődy forge des poèmes de circons-tance, des pamphlets à la solde exclusive d'une idéologie socialiste (ou plutôt d'un communisme à peine voilé), en dehors de quoi ils ne sont rien et perdent toute leur valeur. Tel est d'ailleurs le but avoué d'Erdôdy: faire face, sous le prétexte Villon, à la censure et au flot grandissant de l'extrême-droite; affir-mer, par un moyen circonstanciel (l'engouement pour Villon), la permanence d'un engagement en vue d'une révolution, d'un édification nouvelle de la société et du monde:

Des débats font rage autour de Villon dans l'esthétique hongroise d'aujourd'hui, dans le journalisme et même dans la presse franchement politique. De Villon, des traducteurs et des adaptateurs hongrois de Villon, on a fait une affaire politique. Alors que la représentation de Villon n'est pas une affaire politique, mais -outre que littéraire- une question idéologique. (...) Qui serait Villon s'il vivait au XXéme siècle?

Réponse: un poète engagé dans la lutte des classes, un mili-tant rallié à l'étendard de la liberté et des oppressés -un

» . , . 464

poete socialiste.

De sorte qu'Erdôdy ne p r e n d r a s toujours la peine d'inscrire son Villon dans un pseudo-Paris du Moyen-Age, de sorte qu'il n'hésite pas à l'inscrire dans l'actualité la plus brûlante, avec référents hongrois à l'appui. Tel est le cas par exemple d'une ballade parue le 15 octobre 1939 dans la Voix du Peuple, sous le titre «Poème didactique sur les chemises». Ten traduits ici la deuxième strophe:

Celui qui ne vaut rien en soi, nullité grise, Celui qui mérite le nom de «niemand»

Dans la cervelle de qui la réflexion

dort depuis des lustres; celui qui jette des regard abrutis et ne brusque pas sa cervelle ; dans la tête de qui

clapote une sauce verte: n'a qu'à passer une chemise de couleur pour devenir un «grand garçon» aux yeux des potes.

Aujourd'hui c'est de lui que parle la chanson sur les lèvres de Villon

464 [OSZTO], bibl. X-14, p. 13

Écoutez, je vais vous raconter

Pourquoi il faut aller en chemise de couleur, bariolée Et pourquoi il faut marcher sans cesse au pas.465

Nul lecteur Hongrois de l'époque ne pouvait s'y tromper: cette «chemise de couleur» désigne à mots à peine couverts les «chemises vertes», c'est-à-dire l'uniforme des Croix fléchées, ou si l'on préfère: les fascistes hongrois. Et pour ne pas risquer d'être sibyllin, Erdődy ne se fait pas prier pour mettre les points sur les i dans sa troisième strophe (on notera d'ailleurs à quel point Villon n'intervient dans ce poème que de manière parfaitement accessoire, plus personnage qu'instance narratrice):

Le peuple lâche tremble tout seul, Il ne se sent en sécurité,

Que lorsqu'il s'épingle une croix tordue Et se sangle le ventre d'une ceinture.

Le bras raidi il s'asservit à un mur gris,

Et trotte en rang par quatre comme des pantins Parle sur commandement et se tait sur ordre.

Aujourd'hui c'est de lui que parle la chanson sur les lèvres de Villon Écoutez, Villon va vous raconter...466

465 Ki egymagában nulla, szürke semmi, Ki stílusosan «nímand» név megillet, Kinek agyában hónapszám pihenni Szokott a gondolat; bárgyún tekinget És nem erőlteti agyát; kinek fejében Zöld lé csobog: felölt egy színes inget S már «nagy fiú» a haverok szemében.

Ma róla szól a nóta Villon ajkán, Figyeljetek, arról fogok mesélni,

Hogy miért kell színes ingben járni tarán, És mért is kell folyvást egyszerre lépni?

466 A gyáva népség egymagában reszket, Csak akkor érzi biztosan magát, Ha feltűz egy elcsúfított keresztet És szíjjal kantározza fel hasát.

Meredt karral hódol egyszürke falnak És négyes sorban trappol, mint a báb, Vezényszóra beszél, parancsra hallgat.

Ma arról szól a nóta Villon ajkán, Figyeljetek, Villon ma elmeséli...

À d'autres occasions, comme dans le «Poème dédaigneux où je dis mon avis sur mes ennemis» [22 oct. 1939], Erdôdy fait des allusions plus secrètes, du moins plus indirectes aux Croix fléchées, mais il va sans dire que leur identité ne fait aucun doute:

Vous êtes beaucoup, comme les grains de sable du rivage de la mer, Comme puces dans le lit, comme vermine dans le fromage,

En bouquet d'ortie à fleurs d'épines

En bouquet à odeur de poison je pourrais vous réunir.

[...]

N'espérez pas, gent bottée à grands pieds,

Vous ne me pousserez pas facilement du pied dans la tombe:

Nul n'a encore creusé de fosse à Villon,

Les épaules de Villon supportent encore la charge,467

Outre ces attaques véhémentes contre les nazies hongrois et leur influ-ence grandissante, dont nous trouvons d'autres exemples dans cette suite de villonades (comme une ballade parue le 6 août 1939 sous le titre «Poème léger sur mon préféré qui porte une chemise de couleur»), Villon nous est présenté tour à tour comme la victime d'une société cruelle et sans merci, condamné à la faim et à l'errance, mais préférant ce sort à n'importe quel autre (en ce sens qu'il s'inscrit en dehors de la société établie, donc en dehors de toute compro-mission avec le système qu'il exècre et dont il se moque au fiel et au vitriol);

comme la cible directe ou indirecte d'exactions ou de meurtres commis par ceux qui ne goûtent pas les poètes et les «vérités» qu'ils clament envers (en vers) et contre tout, (V. «Poème sur mon ami que l'on a poignardé sous le Pont au Change» in Népszava, 10 sept. 1939); comme le détenteur d'un enseignement révolutionnaire pour les générations futures («Écoute, garçon.

Tu est encore inexpérimenté / dans la grande école, dans l'école de la vie [...]

Laisse-moi t'apprendre quelque chose [...] Ta part du gâteau ne tombera pas du ciel / Pour elle il faut agir durement / Mais elle est bonne, donc pour

467 Sokan vagytok, mint a tengerpart homokja, Mint bolha ágyban, mint a sajtban féreg, Tüskésvirágú bojtoij áncsokorba, Mérgesszagú köthetnélek.

[...]

Ne bízzatok, nagylábú nagycsizmások, Nem rúgtok engem könnyedén a sírba:

Villonnak gödröt senki még nem ásott, Villonnak válla még terhet búja.

l'obtenir / Travaille avec ardeur, avec ferveur et cjuand enfin / Tienne elle sera, tu t'en apercevras: ça en valait la peine »); comme le prototype du poète qui «vivra éternellement tant que sur terre régneront / la misère, la destruction et la prison»,469 et dont les ancêtres (au rang desquels sont cités Ady Endre et Petőfi Sándor!) sont tous ceux qui furent «rebelles, dont la tête ne s'est jamais baissée, qui ne s'écrasaient pas et ne faisaient pas de courbettes / Et dont la poussière des chemins n'a jamais atteint les genoux...»;470 comme le compagnon d'infortune et le représentant de tous les exclus, des habitants laborieux de la zone, prolétaires, prostituées, poètes déchus, clochards, errants, affamés etc.

Bref Villon représente à la fois l'incarnation des résultats et des consé-quences politico-sociales du système dans lequel il vit (pauvreté, répression, meurtres sommaires, liberté de parole bafouée etc.) -ceci pour le niveau du constat, mais aussi et surtout une force d'opposition lancée à corps perdu dans un combat antifasciste, pour l'édification d'un monde meilleur -d'un monde socialiste. D'où la conclusion de l'auteur: «en un mot il, s'agissait de poèmes politiques.»471

Voilà pourquoi les poèmes d'Erdődy sont parfaitement nou-veaux et parfaitement originaux. Quant au monde de pensée et de sentiment qui s'y manifeste, il est socialiste jusqu'au bout des ongles. Il n'a pris Villon pour modèle que dans la forme du franc-parler. Son message est l'expression d'au-jourd'hui. Voilà pourquoi ce qu'il a créé représente une

valeur durable.

Animés de cette conviction, les responsables éditoriaux du Népszava décident de réunir les villonades d'Erdődy en volume, lequel paraîtra à

468 «Figyelj, fiû. Te járatalan vagy még a / Nagy iskolában, életiskolában. [...]

Hát megtanítlak téged: [...] A zsíros konc nem potyán ám az égből, / Keményen kell tevékenykedni érte, De finom ám a konc, tehát evégből / Szorgalmatoskodj buzgón és ha végre / Tiéd leszen, meglátod majd: megérte.» Extrait du poème paru dans Népszava le 3 dèe. 1939 sous le titre «Poème philosophique sur la vie pour mon fils que je n'ai pas.»

469 «Mert Villon mindörökké él a földön, I Amíg nyomor lesz, pusztulás és börtön.» Refrain du «Poème à ma femme, qui m'a reproché de ne pas me préoccuper d'amour.» in Népszava, 9 juillet 1939.

470 «Mindenki ősöm; aki lázadó volt / Fejet nem hajtott, nem lapúlt, nem bókolt, / TÈrde nem érte soha üt porát.» Refrain de «Poème généalogique de Villon le poète, sur ses ancêtres et celui qui le succédera)), in Népszava, 17 aoû 1939.

471 MARKOVTTS Györgyi, bibl. XI-35, pp.411^13

472 FÖLDES Mihály, in: ERDŐDY János, bibl. VI-2, p. 3

l'occasion de la Foire du Livre de 1940 sous le titre Villon, a költő versei, melyeket halála után négy és félszáz évvel írt [Villon, les poèmes écrits 450 ans après la mort de leur poète].473 D'après les réclames du Népszava, l'ouvrage sortit des presses du même journal entre le 7 et le 10 avril 1940,474

donc en pleine polémique Villon. Pour mieux cibler son public, les éditeurs

donc en pleine polémique Villon. Pour mieux cibler son public, les éditeurs

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