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POÈMES D'ATTILA JÓZSEF, ET PROPOSITIONS DE TRADUCTION

In document Cahiers d'études (Pldal 124-133)

Klárisok Collier de corail

Klárisok a nyakadon, Du corail autour de ton cou, békafejek a tavon. et grenouilles sur l'étang.

Báránygané, Et crottes d'agneau,

bárány ganéj a havon. sur la neige crottes d'agneau.

Rózsa a holdudvaron, Rose sous halo de lune, aranyöv derekadon. à ta taille ceinture d'or.

Kenderkötél, Et corde de chanvre,

kenderkötél nyakamon. à mon cou corde de chanvre.

Szoknyás lábad mozgása Sous ta jupe bougent tes jambes, harangnyelvek ingása, battant de cloches oscillant,

folyóvízben dans l'eau du fleuve

két jegenye hajlása. deux peupliers vont se penchant.

Szoknyás lábad mozgása Sous ta jupe bougent tes jambes, harangnyelvek kongása, battant de cloches résonnant,

folyóvízben dans l'eau du fleuve

néma lombok hullása. tombent les feuilles, en silence.

été 1928. { Traduction : Elisabeth COTTIER ]

Amit szivedbe rejtesz ce qu'avec les yeux tu pressens, attends-le avec ton coeur. -champ de bataille, le lit de noces.

Sois comme l'octagénaire dont on détruit

les pousses, et qui, saignant encore, engendre millions de fils.

En toi il n'y a plus, depuis longtemps déjà, d'épine en ta plante de pied.

Et maintenant de ton coeur ta mort se détache aussi.

Ce qu'avec les yeux tu pressens, saisis-le avec ta main.

Celui que dans ton coeur tu cèles, tue-le, ou embrasse-le !

( Traduction : Elisabeth COTTIER-FÁBIÁN )

Születésnapomra

Mes trente-deux ans ont bien filé,

et de deux cents pengős n'ai jamais disposé, Eh oui,

Patrie !

J'aurais bien pu être enseignant, et non pas cet useur de stylos,

malheureux bouseux.

Mais jamais ne pus enseigner, car à Szeged m'en dissuada à l'Université

pauvre farceur de professeur...

Ses réprimandes m'ont frappé fort et cru, pour mon poème : « Sans feu ni lieu »

-la Patrie, il la défendit,

contre moi, sabre au poing ! Me rappela : de mon nom,

l'Ame

et la Flamme !

« Tant que j'aurai mon mot à dire, en cet hémicycle n'enseignerez pas ! »

il caquette, il dit, il resplendit.

Si se réjouit le sieur Horger,

que notre poète n'enseigne la grammaire, bien mal payée

est sa volupté —

Car moi, c'est au peuple entier, non aux seules classes de lycée,

que ferai don de ma leçon !

( Traduction : Elisabeth COTTIER-FÁBIÁN )

Mióta elmentél

Mióta elmentél, itt hűvösebb a sajtár, a tej, a balta nyele, puffanva hull a hasított fa le s dermed fehéren, ahogy leesett.

A tompa földön öltözik a szél, kapkod s kezei meg-megállanak, leejti kebléről az ágakat, dühödten hull a törékeny levél.

Ó, azt hittem már, lágy völgyben vagyok, két melled óv meg észak s dél felől, a hajnal nyílik hajam fürtjiből s a talpamon az alkonyat ragyog !...

Soványan ülök, nézem, hogy virítsz, világ, kóró virágja, messziség.

Kék szirmaidban elhamvad az ég.

A nagy szürkület lassan elborít.

13 sept. 1928.

Depuis que tu t'en es allée

Depuis que tu t'en es allée, ici sont plus froids seau, lait, manche de hache ;

le bois fendu s'affaisse, raide et blanc, comme il tombe.

Sur le sol rendu sourd, le vent va s'habiller,

il cherche à attraper, ses mains fouillent, s'arrêtent — de son sein, laisse tomber les branches ;

et la feuille fragile s'affaisse, avec fureur.

Oh, me croyais déjà dans quelque vallée douce, et me protégeaient tes deux seins, vers le sud, vers le nord ; sur la plante de mes cheveux pointe l'aube ;

sur la plante de mes pieds, brille le crépuscule ! Je reste assis, tout maigre, te regardant t'épanouir, toi monde, fleur de mauvaise herbe, toi lointain.

Dans tes pétales bleus, cendres devient le ciel.

Et le grand soir qui tombe lentement m'enveloppe.

( Traduction : Elisabeth COTTIER-FÁBIÁN )

125

Luca Lucie

Me tais de semaine en semaine, sans interroger Dieu même, -pourquoi cet amour m'a donné, si tant est mauvais l'amour.

Si fort règne sur mon coeur, blasphème c'en est presque.

Ce mélancolique amour abîme ce qui est beau et bon : couteau acéré pour le jeune poulet, taureau de neige pour la vallée paisible, châtrage pour les mâles,

et pour chevaux du corbillard, aigrette.

Et moi ne saurais mourir, tant que ne l'aurais attrapée : pour son bon plaisir éternel, ma vie éternelle.

printemps 1928. ( Traduction : Elisabeth COTTIER-FÁBIÁN )

Mért hagytál el, hogyha kívánsz Igaz-e, hogy érezlek most is, Amikor messzire vagy tőlem ? Mért hagytál el, hogyha kívánsz, Ha bennem lehetesz csak ünneplőben ? Mér nem csókolsz, ha úgy esik jól ? Mért fáradnak el a rohanók ? Mért rág szú-módra szét a tenger Karcsú, viharra teremtett hajót ? ...

Tudom, hogy jössz majd. Ugy esel belém, Mint szép, szikrázó mennykő a tóba ! De megégetnők-e a világot,

Vonagló lángokként összefonódva ? S pocsolyákba árkolt bús arcomba Birnál-e nézni, ha én belelátnék ? ...

Ó asszonyom, te balga, te bolond, Játszót-játszó, ostoba, semmi játék ! été 1924.

Pourquoi m'as-tu quitté, si vraiment me désires ? Puis-je donc te sentir, même aujourd'hui encore, Alors que loin de moi tu es ?

Pourquoi m'as-tu quitté, si vraiment me désires, Tandis qu'en moi, toujours de fête es habillée ? Pourquoi ne pas m'embrasser, si plaisir l'on y trouve ? Pourquoi, précipités, se fatiguent les gens ?

Pourquoi, tels vers à bois, la mer devrait-elle donc Ecraser le bateau gracile, créé pour la tempête ? Je sais que tu viendras. En moi tu tomberas,

Telle tombe, en un lac, la belle, l'étincelante foudre ! Mais même si nous étions flammes palpitant, entrelacées, Brûlerions-nous pour autant le monde ?

Pourrais-tu regarder dans mon visage triste

Et comme creusé de flaques, si moi aussi, en lui je pouvais voir ? Oh femme, oh toi balourde, oh folle,

Oh toi jouant à la joueuse, stupide, oh jeu de rien !

( Traduction : Elisabeth COTTIER-FÁBIÁN )

Ringató Bercement9

Holott náddal ringat, Tantôt nous berce de roseaux, holott csobogással, tantôt de clapotis,

kékellő derűvel, de joie azurescente, tavi csókolással. et de baisers lacustres.

Lehet, hogy szerelme S'épanouira peut-être földerül majd mással, son amour pour un autre, de az is ringassa que lui aussi la berce ilyen ringatással. d'un tel doux bercement.

printemps 1928. ( Traduction : Elisabeth COTTIER-FÁBIÁN)

9 Remarque sur la traduction ci-dessus : Du fait du caractère « décomposable » du titre ( voir corps de l'article, plus haut ), sont rendues possibles les « images lacustres » « nád » (« ro-seaux »), « csobogás » (« clapotis »), « kékellő » (« azurescente »), « tavi » (« lacustres »)...

127

Gyász és patyolat

comme si voulait prendre le deuil.

Le deuil, le deuil lui aussi tremble, moulant sa tête sur la tienne ;

comme si, de mon sang même, voulait m'envelopper.

( Traduction : Elisabeth COTTIER-FÁBIÁN )

Bibliographie

Ouvrages et articles sur la poétique ( cf. corps du texte ) :

JAKOBSON, Roman ( 1963 ) : « Linguistique et poétique », in : Essais de linguistique générale, t.l, Paris, éd. de Minuit, pp. 209-248.

MILNER, J.C. — REGNAULT, F. ( 1987 ) : Dire le vers, court traité à l'intention des acteurs et des amateurs d'alexandrins, Paris, éd. Seuil ( 179 pages ).

GARA, László ( 1966 ), « Sur quelques adaptations françaises d'un poème d'Ady », arti-cle, in : Arion, pp. 113-120 ( v. ci-dessus, Bibliographie sélective ...„).

CAILLOIS, Roger ( 1966 ), article sans titre ( sous la rubrique : « Aspects of Poetic Trans-lation »), in : Arion, pp. 32-37 ( v. ci-dessus, Bibliographie sélective ...„).

Quelques ouvrages de référence en langue hongroise :

József Attila összes versei, 1-2 1984, édition critique présentée par Béla Stoll, Budapest, Akadémiai Kiadó.

GYERTYÁN, Ervin ( 1966 ), József Attila, Budapest, Szépirodalmi Könyvkiadó, collec-tion : « Arcok és vallomások ».

HORVÁTH, Iván — TVERDOTA, György, ed. ( 1992 ) ; « Miért fáj ma is » : az isme-retlen József Attila, Budapest, Balassi Kiadó, Közgazdagsági és Jogi Könyvkiadó ; 500 pages.

SZABOLCSI, Miklós ( 1992 ) : « Kemény a menny », József Attila élete és pályája, 1927-1930. Budapest, Akadémiai Kiadó ; 562 pages.

TVERDOTA, György ( 1987 ) : « Ihlet és eszmélet — József Attila, a teremtő gondolkodás költője, Budapest, éd. Gondolat ; 428 pages.

Références ponctuelles à certains poèmes traduits dans cet article ( ouvrages hongrois ) :

Pour « Klárisok » :

— TVERDOTA ( 1987 ), v. ci-dessus, op. cit., pp. 282-306.

— SZABOLCSI ( 1992 ), ci-dessus, op. cit., p. 173, pp. 190-200.

Pour « Születésnapomra » :

— TVERDOTA ( 1987 ), v. ci-dessus, op. cit., pp. 336-360.

Pour « Mióta elmentél » :

— SZABOLCSI ( 1992 ), ci-dessus, op. cit., p. 173, pp. 202-206.

Pour « Ringató » :

— SZABOLCSI ( 1992 ), v. ci-dessus, op. cit., pp. 154-158.

Pour « Gyász és patyolat » :

— SZABOLCSI ( 1992 ), v. ci-dessus, op. cit., pp. 173-174.

En préparation :

COTTIER-FÁBIÁN, Elisabeth ( à soumettre à la publication, année 1995 « Traduire 1'« inadaptable » ou « adapter » l'intraduisible : deux poèmes d'Attila József, « Emberek » ( 1935 ) et « Szól a szája szólítatlan » ( 1937 ).

129

Attila József en français

In document Cahiers d'études (Pldal 124-133)