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György Györffy (Budapest)

La christianisation des Hongrois et de la Hongrie II y a mille ans, les chefs des peuples européens installés à la frontière des deux Empires «romains», ceux qui disposaient d'une forte escorte mili-taire, embrassèrent à peu prés en mème temps la foi chrétienne et fondérent des Etats stables. Ce tournant qui allait modifier l'image de l'Europe était, chaque fois, la consequence d'une evolution intérieure en mème temps que d'influences extérieures. Seuls les pays ayant atteint un certain degré de développement social, dont la classe dominante avait pu consolider sa situa-tion à l'aide de ressources intérieures, furent à mème de créer un Etat durable.

Les conditions économiques en elles-mèmes ne suffisaient toutefois pas à aboutir à cette consolidation, il fallait en mème temps asseoir le régime sur des bases idéologiques. Or, rien ne s'y prètait mieux que la religion chré-tienne stabilisée depuis des centaines d'années en Europe.

Dans le nord, et dans l'Europe centre-orientale, ce fut l'Empire romáin des trois Otton qui servit de catalysateur à ce processus. En face de l'Empire en cours d'expansion, les peuples paYens vivant à ses confins n'eurent qu'un seul moyen de se défendre: ils devaient adopter la foi chrétienne et tenter de mettre en place une organisation du genre de celle qui s'était stabilisée dans les Etats successeurs de l'Empire romáin. Les peuples vivant aux confins des Empires recurent le christianisme de rite latin-transmis par les Francs-de l'Empire ottonien, celui de rite grec-de l'Empire byzantin gouverné par la dynastie macédonienne.

Tout comme les dynasties autoritaires des Germains de Scandinavie et des Slaves établis en Europe centrale, dans l'est et le sud de l'Europe ne se montrèrent pas réfractaires au christianisme, les chefs des Hongrois, parlant une langue fìnno-ougrienne, reconnurent également la necessitò impérieuse de se faire chrétiens.

Chez aucun peuple d'Europe centrale 1'adoption du christianisme ne survint bien entendu du jour au lendemain. Chacun d'entre eux entretenait depuis des centaines d'années des rapports tantőt pacifiques tantőt hostiles avec des peuples déjà christianises, et la mission chrétienne avait, elle aussi, des traditions séculaires panni eux. La mission tant grecque que latine avait fait des tentatives réitérées en vue d'étendre Pinfluence de son Église.

En ce qui concerne les Hongrois, les chefs de leurs ancètres avaient fait connaissance avec le christianisme vers le milieu du premier millénaire dans la région de la Méotide (mer d'Azov). C'est sur ce territoire que vivait le peuple Onogur qui donna son nom aux Hongrois, appelés par la suite aussi Huns. L'identification des divers peuples nomades de cette région nommés

ogurs Huns reste incertaine, mais il est incontestable que les tribus établies entre la mer Noire et POural-les divers peuples ogurs, dönt les Hongrois-étaient en contact direct les uns avec les autres et qu'ils se joignirent à plu-sieurs reprises à la mème confederation tribale ou au mérne empire nomade.

En 527, Gordas, frère de Mouageris, roi du peuple dit «hunnique» de la région de la Méotide se fit baptiser à Constantinople et fut charge par l'empe-reur de la surveillance du Bosphore de la Crimée. Une révolte intérieure chez le peuple dit «hunnique» mit fin à cette mission, mais les initiatives de By-zance ne furent pas abandonnées pour autant. Après la fondation de l'Empire turco-khazar, à la fin du VF siècle, les Onogurs turcs et les Hongrois qui y étaient restés - Menandros les mentionne sous le nom ougour - en faisaient également partié. Ainsi quand, au VII6 siècle la christianisation commenca dans l'Empire khazar, l'archevèché grec de Doros en Crimée envoya des évè-ques auprès de plusieurs peuples vivant dans l'Empire Khazar dönt les Ono-gurs et ceux nommés Huns. Au cours du IXe siècle les Hongrois se firent peu à peu indépendants de l'Empire khazar, où la classe dirigeante avait choisi le judaì'sme. A cette époque-là, les Hongrois habitaient déjà les steppes entre le

Dont et le Danube.

Au cours de leur séjour sur le littoral septentrional de la mer Noire, les Hongrois avaient adopté l'écriture runique khazaro-turque, qui s'est main-tenue chez les Sicules de Transylvanie jusqu'au XVIP siècle. Cette écriture runique, un prétre grec dévait l'adapter à la langue hongroise; les lettres/, h, l et <z, qui manquaient à l'alphabet vieux-turc mais fígureront par la suite dans l'écriture hongroise, venaient de l'alphabet grec.

La rencontre de Cyrille avec les Hongrois eut à la fois un coté négatif et un coté positif. D'une part l'apòtre et sa suite, après avoir séjourné chez les Khazars, en Crimée, furent attaqués par une troupe de guerriers hongrois, mais les guerriers vociférants, voyant l'apòtre prier, furent impressionnés par ses paroles et le laissèrent passer avec ses compagnons. D'autre part, la Vie de Constantin-Cyrille, écrite par un de ses disciples, mentionne l'existence de l'écriture chez les divers peuples caucasiens et turcs; Cyrille, arrive à Venise, poursuivit des disputes avec des prètres latins à propos de la liturgie slave.

Au cours de ces discussions il déclara qu'il existait d'autres peuples connus qui possédaient des livres (KHHrbi) et qui dans leur propre langue honoraient le Seigneur; parmi les peuples en question il mentionne les Avars (urepH), les Turcs (TopcH) et les Khazars (K03apH). La mission d'un évèque chez les Avars, quelques années avant la chute de leur Empire ainsi que les tentatives d'évangéliser les Khazars, sont bien connues.

Dans cette situation l'ethnonyme «ture» peut se rapporter aux Hongrois;

d'une part le nom Toúpicoi était l'appellation la plus répandue à Byzance pour designer les Hongrois, d'autre part ce sont précisément eux qui habi-taient l'endroit précité, c'est-à-dire entre les Avars et les Khazars. Le fait que

le biographe, en parlant des Hongrois qui avaient attaqué Cyril le en Crimée les appelle Ugri (OyrpH), n'exclut pas cette identification; Georgius Conti-nuatus désigne, en effet, les Hongrois apparaissant dans la région du Bas-Da-nube en 837 sous trois noms différents: Öüyypoi, Oüwoi et ToúpKoi; quant à Liutprand, dans ses oeuvres rédigées en latin il utilise pour designer ce mème peuple les noms d' Ungari et de Turci. D'après la Vie de Cyrille, on peut estimer que certains textes liturgiques en écriture runique et en hongrois fu-rent rédigés encore sur le littoral de la mer Noire. L'adaptation en hongrois de Pécriture runique khazaro-turque est vraisemblablement l'oeuvre d'un évéque grec anonyme, un missionnaire itinerant. Le récit annexe de la Vie de Methode devient ainsi plus facile à comprendre; il relate la rencontre du second apòtre des Slaves aux environs de 882 dans la région du Bas-Danube, avec le «roi» des Hongrois. Selon les sources arabes et perses, en ce temps-là les Hongrois vivaient sous une double royauté de type khazar. Methode fut respectueusement recu par le roi, vraisemblablement par le kende, nommé Elwedi (= Levédi); il fut combié de presents, et le roi le pria de toujours se souvenir de lui dans ses priores.

Un demi-siècle avant cette rencontre, les Hongrois avaient été invites par les Bulgares à les aider à combattre contre les Grecs. En tant que voisins des Bulgares, ils étaient informés que ces derniers, après avoir beaucoup hé-sité entre Rome et Byzance, avaient fini par choisir, dans les années 860, le christianisme grec. Mais ils étaient aussi informés des événements de Pannonié et de Moravie, car une année après que Pribina, due féodal de Pannonié fut tue par les Moraves, et que son fils Kocel s'enfuit chez le roi Louis le Germanique, une troupe de cavaliers hongrois attaqua l'Empire frane orientai. Les Hongrois apparurent, selon toute probabilité, sur Finvitation des Moraves, tout comme au moment de leurs attaques contre l'Empire en 881 et 894 qui devaient ètre le resultai d'un pacte moravo-hongrois. Pendant la mis-sion de Cyrille et de Methode en Moravie et en Pannonié (863-885), les Hongrois n'attaquèrent ni la Pannonié, ni la Moravie, et, de mème, leurs contacts avec la Bulgarie étaient restés paisibles. Avec l'arrivée dans leur pays des disciples de Methode chassés de Grande Moravie (885), les Bulga-res adoptèrent le rite slave, et aux environs de 900 l'écriture glagolitique y fut remplacée par Palphabet cyrillique. A cette epoque, en 894, les rapports hungaro-bulgares se gatèrent: Leon le Sage fit attaquer la Bulgarie par les Hongrois et, l'année suivante, les Pétchénègues, à 1'invitation du tsar bulgare, envahirent la patrie primitive des Hongrois et, pendant que Árpád avec son armée était absent, ils chassèrent les tribus hongroises dans la partié orientale du bassin Carpathique, nommés par Regiono Pannoniorum et Avarum solitudines, et les terres bulgares du Sud Vulgarum fines.

D'après les recherches récentes ce flit un changement climatique, plus exactement une période chaude et sèche qui dura 150 années entre 750 et

900, et changeait le climat de tout notre hemisphere entre les paralleles 72° et 78°, c'est la zone où se trouvent le Midi de la France, des Alpes entre la Bavière et la Lombardie, de Bassin Carpatique, le coté Pontique du Nord, c'est à dire la Moldavie et la littorale d'Ukraine vers la Crimée, l'Empire Khazar au Nord de la Caucase, la Sibèrie du Sud vers le lac Aral, en grandes lignes la route des steppes jusqu'à l'Asie Centrale, la Chine du Nord, en Amérique le térritoire vers la Méxique. Le résultat de certe sècheresse catastrophique a été clairement prouvé par les recherches paléontologiques récentes effectuées au Mexique et sur les divers points des íles Nordiques de POcéan Atlantique, ainsi qu'en Hongrie et en Russie. Les sondages de la glace reprises en Groenland ont également démontré que ce phénomène, par une augmentation generale de temperature (+36°C), avait abouti à 1'extension du climat subtropique vers le Nord, provoqua la chute de l'Empire des Mayas de Mexique et, par Péchauffement du courant du Golfe (+1,5°C), transforma les conditions climatiques du littoral nord-européen en rendant les fjords gelés accessibles à la navigation. Les consequences historiques de ce change-ment du climat ne sont pas encore suffisamchange-ment éclaircies, mais elles devaient sans doute provoquer le dessèchement des terrains herbageux et, avec ceci, la migration des peuples, tout en rendant possible le développe-ment de la navigation des Vikings. A l'Atlantique du Nord, les missionnaires irlandais furent les précurseurs des navigateurs normands; sur les cotes Pontiques de la Mer Noire, les missionnaires grecs envoyées vers les peuples nomades de la Steppe avaient la merne táche pour l'expansion de l'Empire de Byzance.

Les invasions de cetté période catastrophique conduisirent ä la chute de l'Empire des Avars. Le „désert des Avars", c'est-à-dire le Bassin Carpathi-que, abandonné par sa population turke et gépidé germanique qui s'était retirée dans les forèts, fut repeuplé par des tribus slaves: les Avars restant sur place furent slavisés et perdirent leur caractéristiques éthniques pour dispa-raìtre mystérieusement, tout comme les Mayas en Amérique.

Vers l'année 900, au début d'une période pluvieuse et humide, les Hongrois occupèrent la Pannonié et la région de Nitra, appelées par Regino les Hongrois occupèrent la Pannonié et la région de Nitra, appelées par Re-gino Carantanorum, [et] Marahensium fines. D'après une lettre de Theotmar, archevèque de Salzburg, destinée au pape (900), la Pannonié était dévastée par les incursions hongroises et moraves des années précédentes, à un point tel que in tota Pannónia, nostra maxima provincia, tantum una non apparet ecclesìa. Une continuité vigoureuse de l'ancien christianisme en Pannonié, où alternaient plus d'une fois la liturgie slave et la liturgie latine parait discu-t a l e . Toujours esdiscu-t-il que la populadiscu-tion slave de la région de Baladiscu-ton a gardé le eulte de saint Hadrien à Zalavár, chef-lieu de Pribina et Cozel, et, de l'autre coté du lac, une ancienne basilique, dédiée à saint Clement est mentionnée à

partir du XF siècle. En mème temps les fouilles archéologiques n'excluent pas la possibilité d'une continuité des églises à Pécs-Quinque basilicae, une cité appartenant au IXe siècle à l'archevéque de Salzburg. Mème si, à leur arrivée dans la nouvelle patrie, les Hongrois n'ont pas trouvé une organisa-tion ecclésiastique uniforme et stable, le christianisme n'était inconnu ni des princes et de leur suite, ni du peuple.

A l'epoque des incursions, la conversion au christianisme n'était pas une nécessité urgente pour les Hongrois. A la cour des princes les représentants de plusieurs religions pouvaient exercer leurs functions. Etant donne qu'avant la conquète de la nouvelle patrie, Levédi, le kende sacral des Hongrois, était lie par son mariage avec le khagan khazar, et qu'auparavant trois tribus révol-tées contre le régime khazar convertis au judai'sme dönt les elements Khwa-rezmiens et les Alains musulmans et quelques Turcs, Khazar vivents dans l'Empire s étaient jointes aux Hongrois, on peut supposer à la cour des premiers Arpadiens l'existence d'une multiplicité de religions, un fait d'ail-leurs caractéristique des residences des chefs nomades.

Tant que les incursions, de la Saxe à la Lombardie et des Pyrenees contre leCalipat et jusqu'à Byzance, avaient été fructueuses, dans la mesure où elles contraignaient les pays chrétiens au payement de tribut, «l'idéologie»

pai'enne, avec le eulte des ancétres, s'opposait à 1'implantation du christianis-me. En revanche, des entreprises militaires, qui pour certaines se soldèrent par des échecs, avaient ébranlé la croyance des princes. L'«experience» que le Dieu des Hongrois, Isten, ne les aidait plus, contrairement au Dieu des Chrétiens qui les protégeait et les aidait, provoqua un changement dans la croyance de la classe dirigeante et des guerriers; ce changement ouvrit les portes à la foi chrétienne.

Dès les années 940 la resistance allemande face aux Hongrois grandit.

Dans ces conditions, puisqu'ils ne pouvaient pas s'adresser à l'Empire ger-manique qui leur était hostile, les Hongrois se tournèrent vers Byzance.

L'empereur Constantin VII Porphyrogénète ne se contenta pas de les convertir pour des raisons religieuses; le savant empereur chercha en eux des allies sürs qui, de l'autre rive du Danube, pourraient surveiller les Bulgares et les Slaves C'est dans de télies circonstances politiques que Constantin VII accueillit en 948 les envoyés de Fajsz, grand arkhon des Hongrois, le karchas Boultzou (Bulcsú) troisième dignitaire, et Termatzu (Tormás), Parrière petit-fíls d'Arpád. L'empereur les baptisa, Boultzou mème fut élevé à la dignité de patricien. Cinq ans plus tard, en 953, le gyula, un dignitaire hiérarchiquement plus élevé que Boultzou se rendit à la cour de Byzance, où il recut le baptème et, de retour dans son pays, amena avec lui un évèque grec, nommé Hiéro-theos; l'étape suivante fut que l'évèque baptisa le grand arkhon Fajsz. Mais la défaite militaire du Lechfeld où Boultzou fut fait prisonnier mit fin aux relations paisibles aussi avec Byzance.

En 956, Constantin VII Porphyrogénète envoya une ambassada à la cour d'Otthon Ier; de retour à Byzance, les messagers de Constantin lui fournirent des informations concernant la fin désastreuse de Boultzou et de son armée; à la suite de ces informations, l'empereur byzantin cessa de payer tribut, c'est-à-dire, d'envoyer des presents aux arkhons des Hongrois. En 958 Apor, le grand capitarne des Hongrois, arriva avec son armée sous les murs de Constantinople, mais l'empereur refusa de lui verser le tribut. En regagnant son pays avec son armée, Apor ravagea le territoire byzantin, ce qui déclencha entre Byzance et les Hongrois des hostilités pour un demi-siècle.

L'interruption de l'envoi des «presents» aux princes hongrois coincide dans le temps avec le voyage d'Ol'ga, princesse de Kiev, qui se rendit à Constantinople en 957; en se faisant baptiser, elle désirait obtenir de nombreux presents. Ces événements ont décide de la direction de l'évangéli-sation en Europe Orientale. L'empereur, d'une part, fianca la Rus'de Kiev avec l'Église grecque, d'autre part détourna la Hongrie du christianisme de rite byzantin.

En ce qui concerne la mission byzantine en Hongrie, le gyula soutint 1'evangelisation grecque. Une traduction slave d'un texte polémique grec de l'epoque des Commènes dit, en parlant de cette mission: «Les Latins, voyant la passività... des Grecs, sont venus de Rome et ont converti les Péons qu'on appelle aussi les Ugry par leurs livres à leur croyance impie.»

Après le refus de l'empereur Constantin, le nouveau prince hongrois Taksony, qui, auparavant, en 949, avait déjà mene une expedition en Italie pour obtenir le tribut de Béranger II, s'orienta, pour ce qui était de 1'evangeli-sation, vers Rome: en 963, il envoya une ambassade directement à Rome pour demander un évèque, mais l'empereur Otton Ier réussit à empècher que l'évéque Zacheus, sacre pour les Hongrois, se rendit dans le pays.

L'objectif d'Otton était de voir les évèques destines aux peuples de l'Europe de l'Est envoyés non par le pape, mais par l'empereur, et il s'efforca d'attacher à sa cour les princes convertis, en faisant sacrer à leur intention, par son propre archichapelain l'archevéque de Mayence, un moine d'une abbaye imperiale (Reichsabtei). Ainsi, avec l'intention de l'envoyer en Rus', il fit sacrer en 961 Adalbert, religieux de Saint-Maximin de Treves, qui de-vint, après l'échec de sa mission à Kiev, archevéque de Magdebourg. En cette qualité, Adalbert envoya lui-mème en 968 l'evèque Jourdain auprès du prince polonais Mesco. Le grand prince de Hongrie, Géza ne s'adressa à l'empereur germán ique pour lui demander un evèque qu'après avoir appris le mariage d'Otton II avec la princesse byzantine Théophano (conclu à Rome à Päques, en 972): en effet, il se rendit, compte que, par suite de cette alliance, son pays serait encerclé par les deux Empires, celui de l'Ouest et celui de l'Est. Par l'intermédiaire de Piligrime, évéque de Passau, Otton Ier envoya en Hongrie le religieux de Saint-Gali, Prunward, autrement dit Bruno, qui simple moine

d'une abbaye imperiale fut sacre évéque, par l'archevèque de Saint-Martin de Mayence. Le souvenir de cette initiative a survécu dans le eulte exceptionnel de saint Gall d'une part, de saint Martin d'autre part, cultes que nous révèlent la plus ancienne liturgie hongroise et les vocables des églises fondées auprès des cours du prince Géza et de sa famille. Le premier évèque de Bohème, Dietmar, religieux du monastère imperiai Saint-Guy (Vitus) de Corvey, fut sacre, en 976, également par l'archevèque de Mayence; par suite, Prague de-meura suffragant de cette métropole.

Saint Adalbert joua, dans 1'evangelisation de la Hongrie, un role moins important qu'on ne l'a suppose plus tard. La Vie de saint Adalbert, rédigée par Bruno de Querfurt, mentionne que l'évéque de Prague envoya ses nonces en Hongrie, se rendit personnel lement chez eux, mais il ne modifia pas beau-coup le christianisme dans ce pays. Les legendes et les chroniques hongroi-ses, un siede plus tard, prétendent que saint Étienne fut baptise par saint Adalbert, mais une lettre d'Otton Ier et les Necrologies contemporaines de saint Gall affirment que c'était Prunward-Bruno qui baptisa le roi des Hong-rois, c'est-à-dire Géza et sa famille, et c'est le mème qui, avec les prétres de

Saint Adalbert joua, dans 1'evangelisation de la Hongrie, un role moins important qu'on ne l'a suppose plus tard. La Vie de saint Adalbert, rédigée par Bruno de Querfurt, mentionne que l'évéque de Prague envoya ses nonces en Hongrie, se rendit personnel lement chez eux, mais il ne modifia pas beau-coup le christianisme dans ce pays. Les legendes et les chroniques hongroi-ses, un siede plus tard, prétendent que saint Étienne fut baptise par saint Adalbert, mais une lettre d'Otton Ier et les Necrologies contemporaines de saint Gall affirment que c'était Prunward-Bruno qui baptisa le roi des Hong-rois, c'est-à-dire Géza et sa famille, et c'est le mème qui, avec les prétres de