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L ES VARIANTES DES ARMOIRIES DU ROI M ATHIAS

In document Matthias and his legacy (Pldal 64-106)

FRONTIERS OF RENAISSANCE AND HUMANISM

L ES VARIANTES DES ARMOIRIES DU ROI M ATHIAS

Il y a déjà trois quarts de siècle que l'étude substantielle de Lajos Kumorovitz est parue sur les sceaux du roi Mathias.1 Ce représentant de grand format des sciences auxiliaires de l'histoire – conformément au titre de son étude – a exploré les sceaux de notre illustre monarque mais, vu que depuis l'établissement de l'usage des armoiries en Hongrie nos rois font figurer leurs armoiries sur leurs sceaux, l'étude de Kumorovitz – grâce aux actes scellés – est bien datée et, s'agissant des propres actes du roi, permet également d'explorer les armoiries reconnues à l'évidence par leur propriétaire. Pour leur valeur de source, les armoiries représentées sur les monnaies sont proches de celles visibles sur les sceaux à quelques ajouts près imputables aux monnayeurs. Étant donné que les pièces de monnaie utilisées aux échanges quotidiens étaient connues par tout le monde leur valeur de propagande a dépassé celle des sceaux. Notons que des études numismatiques de qualité ont également été publiées sur les monnaies du roi Mathias.2 Face aux représentations de sceaux et d'armoiries incolores la littérature des enluminures présentant des armoiries ayant pour fonction de marquer le possesseur ou de servir d'ornement nous livre des armoiries de couleur. Les spécialistes de cette discipline ont surtout abordé l'époque du règne du roi Mathias par la bibliothéconomie mais, en passant, ils ont exploré les armoiries ayant soit la fonction de marquer le possesseur soit celle d'ornement.

Par contre – leur centre d'intérêt étant ailleurs – ils n'étudient pas ou peu les

1 Kumorovitz, L. Bernát, «Mátyás király pecsétjei» [Les sceaux du roi Mathias], Turul, XLVI (1932) 5–19 (ci-après: Kumorovitz, 1932).

2 Huszár, Lajos, «Mátyás pénzei» [Les monnaies de Mathias], In: Lukinich, Imre (ed.), Mátyás király.

Emlékkönyv születésének ötszázéves fordulóján. (Pour le 500e anniversaire de sa naissance.) Budapest, I. 549–574. Toujours Lajos Huszár énumère en forme de catalogue les monnaies de Mathias dont celles portant des armoiries. In: Müntzkatalog, Ungarn von 1000 bis heute. Bat-tenberg, 1979. 108–114. (ci-après: Huszár, 1979); Pohl, Artúr, Hunyadi Mátyás birodalmának ezüstpénzei 1458–1490 [Les monnaies d’argent de l’empire de Mathias]. Budapest, 1972 et I-dem, Münzreichen und Meisterzeichen auf ungarischen Münzen des Mittelalters 1300–1540.

Budapest–Graz, 1982 (passages y relatifs); Soós, Ferenc, A magyar fémpénzek feliratai és címerei [Les inscriptions et les armes des monnaies de métal hongroises]. Budapest, 1998.

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armoiries du point de vue héraldique.3 Ceci dit, parmi les auteurs d'ouvrages sur les manuscrits enluminés du Moyen Age nous devons des observations d'ordre héraldique pertinentes et valables pour l'ensemble du Moyen Age à Csaba Csapodi qui a prouvé l'existence d'une bibliothèque à part de la reine Beatrix à travers l'analyse des figures d'armoiries représentées sur les sceaux de la reine.4 La littérature d'histoire des arts5 (activée surtout à l'occasion des «anniversaires Mathias») a présenté un bon nombre de dessins avec armoiries et des armoiries conservées sur monuments divers (et, au cas échéant, des éléments de sceaux et monuments précieux pour l'histoire des monnaies).

Étudiant l'histoire des mentalités du 15e siècle, Elemér Mályusz fait des ob-servations intéressantes quand il analyse différemment que Kumorovitz un des blasons figurant dans l'édition de 1488 de la Chronique Thuróczy.6

Tout récemment c'est Jenő Váralljai Csocsány qui a consacré tout un chapitre aux armes de Mathias dans l'appendice de son étude sur le Graduel du roi Mathias faisant de nombreuses remarques inspirant réflexions même si certaines, de l'avis de l'auteur de ces lignes sont fort discutables.7

Nous allons y revenir.

La plupart des armoiries de Mathias sont des armoiries complexes, c'est-à-dire qu'elles représentent plusieurs armoiries simples sur le même écu ou disposées en couronne. Examinons-les une à une.

3 Tout de même Fógel, Ferenc, «A Corvin-codexekben előforduló címerek» [Les armoiries appa-raissant dans les manuscrits Corvina], In: Fraknói, Vilmos–Fógel, Ferenc–Gulyás, Pál–Hoff-mann, Edit, Bibliotheca Corvina. Mátyás király budai könyvtára. Budapest, 1927. Observations pertinentes de la plume d'Edit Hoffmann visant à identifier les personnes des enlumineurs: Régi magyar bibliofilek [Les anciens bibliophiles hongrois]. Budapest, 1929 (Les autres travaux de Hoffmann dans le volume des ouvres du couple Csapodi dans l'édition de 1978. 319–320).

Csaba Csapodi et Klára Csapodiné Gárdonyi ont publié les armoiries de Mathias en nombreuses éditions, souvent avec des armoiries différentes sur les pages de couverture: Bibliotheca Cor-viniana. Budapest, 1967, 1978, 1981, 1990, et en 1978 en allemand aussi. Fait des remarques héraldiques pertinentes Mikó, Árpád, «Mátyás király könyvtára az uralkodó reprezentációjában»

[La bibliothèque du roi Mathias dans la représentation du monarque], In: Monok, István (ed.), A holló jegyében. Fejezetek a Corvinák történetéből. Budapest, 2004. 35–38. V. aussi le texte de di Pietro Lombardi, Paola, «Mátyás emblémái» [Les emblèmes de Mathias], paru dans ce même ouvrage, 157–176.

4 Csapodi, Csaba, Beatrix királyné könyvtára [La bibliothèque de la reine Beatrix]. Budapest, 1964 (Magyar Tud. Ak. Könyvtárának Közleményei 41.) 3–26.

5 Balogh, Jolán, A művészet Mátyás király udvarában [Les arts dans la cour du roi Mathias]. I–II.

Budapest, 1966.; Matthias Corvinus und die Renaissance in Ungarn, 1415–1541. Catalogue d'exposition, 24 février – 26 juillet. Wien, 1982 (ci-après: Schallaburg'82).

6 Mályusz, Elemér, «A magyar állam a középkor végén. A magyar renaissance» [L'État hongrois à la fin du Moyen Age. La renaissance hongroise], In: Domanovszky, Sándor (ed.), Magyar Művelődéstörténet. Budapest, (sans date), 57, 61 et 649 (ci-après: Mályusz, A magyar állam).

7 Cf. Váralljai Csocsány, Jenő, A magyar monarchia és az európai reneszánsz [La monarchie hongroise et la renaissance européenne]. Pomáz, 2005. 79–85 (ci-après: Váralljai Csocsány, 2005).

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1. Le fascé de gueules et d'argent des armoiries du pays (fascé de huit pièces en général, mais pas toujours. Parfois les fasces commencent avec de l'argent.)

2. Double croix alésée sur champ de gueules (quelquefois la croix est placée sur l'élément de milieu du mont à trois arcs)

3. Trois têtes de lion couronnées alésées sur champ d'azur (Dalmatie) 4. Lion rampant d'argent à queue fourchée sur champ de gueules (Bohême) 5. Fasce d'argent sur champ de gueules (Autriche)

6. Aigle essorant échiquetée de sable et de gueules à tête couronnée sur champ d'azur (Moravie)

7. Aigle de sable essorant sur champ d'or, en général regardant à droite (Silésie).

8. Deux couronnes d'or alésées (des fois une ou trois) sur champ d'azur (selon József Holub cette composition est portée à partir de la fin du règne de Mathias, selon Kumorovitz, Csaba Csapodi et Klára Gárdonyi elle représente la Galicie tandis que de l'avis de Ferenc Dőry, Elemér Mályusz, Zsuzsanna Bánki et Jenő Váralljai Csocsány ce sont les armoiries de la Bosnie). Il se peut que c'est simplement un enseigne du pouvoir sans se référer à un pays quelconque.

9. Lion rampant de gueules à une queue soulevant une couronne d'or de sa patte droite («le lion de Beszterce», enrichissement d'armoiries reçu par János Hunyadi avec le comté de Beszterce).

10. Corbeau de sable tenant une bague d'or dans son bec et perché sur une branche d'argent sur champ d'azur (les anciennes armoiries de la famille Hunyadi) (fig. 1).

Outre ces éléments, quelquefois apparaît le boeuf d'or de la Lusace, le lion rampant Luxembourgeois sur un champ fascé et la croix d'argent sur champ de gueules (les armoiries de la ville de Vienne8). Jusqu'ici la littérature, outre l'identification des armoiries, s'est bien gardée de faire des analyses héraldiques.

Probablement les chercheurs ont été freinés par le fait que les armoiries de Ma-thias se sont maintenues à la postériorité en nombreuses variantes ainsi leur inter-prétation a posé bon nombre de problèmes théoriques. Toutefois il semblerait que suivant les grandes tendances de la littérature – justement en y associant l'examen des armoiries de Mathias – il était possible de dépasser8 la conception rigide élaborée par les blasonneurs des 17e–19e siècles9 de sorte que nous pouvons entreprendre avec plus d'assurance d'avancer quelques remarques au sujet des

8 Bibliotheca Corviniana, 1978. 80. fig. 1. Figures présentées avec indication de couleurs héraldiques Bibliotheca Corviniana, 1990. 83–84.

9 Bertényi, Iván, «Címerváltozatok a középkori Magyarországon» [Variantes d'armoiries dans la Hongrie du Moyen Age], Levéltári Közlemények LIX (1988) 3–77 (ci-après: Bertényi, 1988).

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armoiries de Mathias. Afin de bien cerner notre sujet disons d'emblée qu'ici il n'est pas dans notre propos d'analyser les armes de la reine Beatrix bien que, par le biais des armoiries de mariage, elles contiennent également les armoiries de ses maris. Et, pour éviter tout malentendu, précisons que, bien entendu, sont hors de notre champs d'examen les armories accordées par Mathias à des personnes ou à des villes car, quoique données par lui, ce ne sont pas ses propres blasons mais deviennent la propriété des bénéficiaires.

Comme nous avons déjà signalé il est peu probable que des figures contraires au souhait des bénéficiaires aient pu être mis sur les sceaux ou sur les coins.

Étant donné que dans la pratique la gravure des sceaux est plus élaborée et qu'ils sont soigneusement conservés en bon état rien que pour la garantie juridique assurée par leur empreinte sur les actes, lors de l'identification des différents variantes nous pouvons nous appuyer sur les figures des sceaux comme sur des sources de premier ordre. Néanmoins, sans les représentations de couleur des armoiries peintes dans la Bibliotheca Corvinia nous ne saurions identifier les couleurs des différents variantes d'armoiries.

Conformément à l'usage de l'époque sur les blasons de roi Mathias aussi nous voyons alterner les armoiries considérées comme ses emblèmes personnels et celles des pays et provinces considérés comme les siens. En reconnaissance des hauts faits militaires de János Hunyadi, héros remportant des victoires sur les Turcs et qui est précédemment gouverneur militaire, le blason originel de la famille Hunyadi, le corbeau tenant une bague d'or dans son bec, est enrichi d'un lion de gueules rampant en champ d'argent tenant de la patte gauche une couronne d'or. D'après le titre de compte de Beszterce reçu en même temps par le bénéficiaire on a l'habitude d'appeler ce meuble lion de Beszterce. Conformément aux exigences de courtoisie héraldique qui veut que les figures animalières ne tournent pas le dos au nom du roi donateur dont le nom figure dans le texte les figures de corbeau dans le 1e et le 4e quartier ainsi que le lion rampant dans les deuxième et troisième quartiers se tournent à gauche.10 (fig. 2) On peut déjà observer, dans la période de 1453–1456, dans l'usage de sceau de János Hunyadi acquéreur des nouvelles armoiries que le nouvel écu écartelé n'élimine pas

l'emblème ancestral avec le corbeau. En plus, chaque fois que le nouveau blason apparaît, à la différence de la variante peu avant accordée, toutes les deux figures animalières regardent à droite (en avant).11

10 Bertényi, Iván, Magyar címertan [Héraldique hongroise]. Budapest, 2003. 50, fig. 58.; Bertényi, Iván, «János Hunyadis vaben, 1453», In: Tonnesen, Allan et al. (ed.), Heraldik i Norden (He-raldisk Tidsskrift, Bind 5, 2. Halvbind). Kobenhavn, 1984. 513–514. Le blasonneur ne reconnait pas pourquoi le corbeau et le lion se tournent à gauche et blâme le peintre des lettres d'armoiries en expliquant les armes de 1453 présentées In: Schallaburg '82. 182, no 72.

11 Bertényi, 1988. 56–57.; Bertényi, Iván, «Das Wappen von János Hunyadi aus dem Jahre 1453», Archivum Heraldicum 49 (1985) 9–12.

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Au milieu du 15e siècle les armoiries de la Hongrie et des pays voisins, au moins pour leurs principales caractéristiques, sont grosso modo consolidées.12 Nous présenterons les problèmes y relatifs lors de l'analyse des sources concrètes.

L'écu du sceau secret utilisé par le roi du moment de l'ascension au trône jusqu'à son couronnement est un écu écartelé avec écu en coeur. Le 1er quartier de l'écu de base à pointe ronde est fascé de huit pièces (les fasces de la maison des Árpád, les armoiries de Hongrie), le deuxième est chargé de la double croix sur un monticule à trois arcs (les autres armoiries de la maison des Árpád, symbolisant à cette époque également le pays), dans le troisième apparaissent trois têtes de lion couronnées (tête de léopard, les armoiries de la Dalmatie), le quatrième est chargé d'un lion rampant (dans sa patte on ne voit pas la couronne sous l'écu en coeur, de sorte que c'est probablement le lion «de Beszterce» de la famille Hunyadi). Dans l'écu en coeur apparaît le corbeau du blason familial (fig. 3). Le point du chef est chargé d'une couronne ouverte. Cela est digne d'intérêt – avec d'autres couronnes placées également sur la bordure supérieure de l'écu – car elles continuent la série des armoiries précédentes du pays à couronne (de 1386 et de 1401) au moment de la création desquelles nos rois étaient empêchés d'exercer leurs prérogatives en raison de leur captivité et ainsi il était possible de prouver que la couronne peut être séparée de la personne du roi régnant du moment.13 A la vérité, entre 1458 et 1464 Mathias n'est pas empêché dans l'exercice de ses prérogatives royales et utilise également les armoiries du pays14 mais il n'est pas encore couronné, et ce qui plus est, la Sainte Couronne, indispensable pour le sacre, est dans la main de son grand rival, Frédéric III empereur germanique. Ce qui veut dire que la couronne ouverte de la bordure pouvait apparaître aux yeux des contemporains plus comme le symbole de la Hongrie que l'attribut de la dignité royale même si on ne peut exclure que par son usage Mathias lui-même voulait souligner la légitimité de son règne. On peut voir ces armoiries sous forme colorée, en des variantes quelque peu différentes, par occasion avec bordure arquée et sur écu à pointe saillante15 ou alors la

12 Bertényi, Iván, «A magyar államcímer fogalmának kialakulása» [La formation du concept des armoiries de Hongrie], In: Ivánfi (Jancsik), Ede: A Magyar Birodalom vagy Magyarország s részeinek címerei. Pest, 1869. [Réimpr. Budapest, 1989.] 129–136. Ici: 132–133. (ci-après: Ber-tényi, 1989)

13 La figure et la description du sceau: Kumorovitz, 1932. 7, fig. 1. Description plus récente:

Balogh 1966. II. 300, fig. 432. C'est ce qu'on voit sur la tapisserie de trône de Mathias aussi.

Voir: Schallaburg '82. 76674. Sur monnaie le lion est tenu pour meuble d'armoiries tchèques.

Pour la séparation de la couronne de la personne du monarque régnant voir: Bertényi, 1989.

131.; Huszár, 1979. 112. no 716.; Soós, 1998. 94.

14 La circonscription du sceau présentée en lettres gothiques miniscules également: Sigillum*

mathie* dei* gratia* regis* hungarie* dalmatie* croitie

15 Le premier champ de gueules et d'argent fascé de sixième, sous la croix d'argent du 2e champ pas de monticule

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couronne occupant toute la bordure supérieure de l'écu, à la Bibliothèque Na-tionale Széchényi dans un manuscrit enluminé contenant l'ouvrage astronomique de Regiomontanus, (fig. 4)16, dans un missel au Vatican (fig. 5)17 et dans quelques autres endroits ainsi dans les manuscrits enluminés Calderinus18 et Agathias19. C'est également des manuscrits enluminés que nous connaissons les émaux de ces armoiries. Le premier quartier de l'écu cintré du Missel est fascé de gueules et d'argent de 8 pièces, au deuxième une croix double s'élève sur l'arc du milieu d'un monticule à trois arcs, le troisième est chargé de trois têtes de lion couronnées alésées sur champ d'azur, au quatrième sur champ d'argent un lion rampant de gueules tient une couronne d'or. Certains spécialistes des miniatures voulaient voir dans le lion de Beszterce le lion d'argent tchèque sur champ de gueules sans couronne dans sa patte. Le champ fascé commençait également d'argent. Le miniaturiste du manuscrit Agathias ne faisait pas figurer le mont à trois arcs tandis que l'artiste du manuscrit Calderinus représente le corbeau de l'écu en coeur non pas sur champ «réglementairement» d'azur mais sur champ d'argent. Le manuscrit Ficinius de Wolfenbüttel20 non seulement commence le premier quartier d'argent mais aussi réduit le nombre des pièces à 6. De surcroît, inversant l'usage des émaux, il crée une variante où est représentée une croix double de gueules sur champ d'argent. (fig. 6)21 Au frontispice 2 du même manuscrit on voit, sous la croix double de gueules, un mont à trois arcs. (fig. 7)22

Selon les recherches de Kumorovitz le premier sceau secret royal présenté plus haut a été utilisé par Mathias jusqu'à 1463. Son sceau, plus simple, utilisé pour rendre justice, ne portant pas d'écu en coeur et utilisé à partir de son avènement jusqu'à sa mort, a eu la vie plus longue. Le corbeau figurant sur l'écu en coeur du sceau secret a été transféré par le graveur au 4e quartier de l'écu écartelé tandis que le lion de Beszterce est omis. Ainsi seule la figure de corbeau se réfère à la famille Hunyadi. Il représente également une couronne, à cinq fleurons, tout comme une circonscription dont le texte est identique à celui du

16 Bibliotheca Corviniana, 1978. VI. (29)

17 Bibliotheca Corviniana, 1967. LXXXV. (123)

18 Bibliotheca Corviniana, 1967. XVIII. (62). Là, dans le quatrième quartier de l'écu de base licorne d'argent en champ de gueules

19 Bibliotheca Corviniana, 1967. XLV. (90) la double croix est alésée, elle n'est pas posée sur monticule

20 Bibliotheca Corviniana, 1967 CXXXI (170)

21 Ib. F. 1v.

22 Ib. F. 2r. Pour cette variation voir: Bertényi, Iván, «La double croix de gueules sur champ d'argent, symbole du pouvoir royal et du christianisme dans quelques armoiries du roi Mathias Ier », In: Menendez Pidal de Navascués, F. (ed.), Les armes en Europe al comenzar la edad moderna y projeccion al nuevo mundo. Actas des VII. Coloquio International de Heraldica Cáceres 30 sept. – 4. oct. de 1991. Madrid, 1993. 57–59.

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premier sceau secret royal. (fig. 8)23 Nous ignorons la raison pour laquelle les en-lumineurs avaient des réticences à l'égard des armes de ce sceau. C'est encore un des blasons de la Chronique Thuróczy qui lui ressemble le plus. Ce dernier ne représente pas non plus d'écu en coeur et pareillement aux quatre quartiers du sceau représente quatre quartiers différents sur l'écu écartelé mais il charge le premier quartier d'une croix double de gueules (!) sur champ d'argent, le deuxième quartier est fascé, le troisème, au lieu des têtes de léopard dalmatien-nes, représente un lion rampant d'argent regardant à gauche tandis que le quatrième est chargé d'un corbeau tourné également à gauche. (fig. 9)24

L'originalité de la bulle d'or datée pour la période suivant le couronnement c'est qu'elle omet totalement les figures relatives à la famille Hunyadi et même les têtes de léopard dalmatiennes. Sur sa face (au pied de la figure assise sur le trône) il apparaît – sans les troismonts – l'écu cintré avec la croix double tandis que le revers de la bulle est fascé sept fois. (fig. 10)25. Au-dessus des armes avec la double croix la couronne ne figure pas: la raison en est probablement que la figure de rois – munie également d'autres emblèmes royaux, à savoir du sceptre et de la pomme du pays – a sur la tête. Toutefois, au-dessus de l'écu fascé du revers, on voit une couronne ouverte à cinq fleurons avec des bandes arquées à peu près parallèlement à la bordure de l'écu.

Le sceau plus petit, utilisé entre 1468 et 1470, combine le champ fascé avec le corbeau familial placé sur un écu en coeur, à côté de l'écu des sigles «M» et «r»

(= Mathias rex). (fig. 11)26. Les enlumineurs ne l'ont pas goûté sous cette forme mais tous les deux éléments, le fascé et le corbeau, placé chacun sur un écu à part, ou ensemble aussi en d'autres combinaisons d'armes, sont souvent repris.

Utilisé dans la deuxième partie du règne du roi le sceau ovale porte des armes encore plus simplifiées: sous la couronne ouverte à cinq fleurons écu fascé de huit pièces. (fig. 12)27

Il est curieux que les blasonneurs, préférant les compositions plus ornées, plus complexes, ont de l'aversion de placer les variantes plus haut présentées dans les places d'honneur. Ainsi ces variantes apparaissent en général en compagnie

23 Kumorovitz, 1932. 7, fig. 2. Edition plus récente avec photos de meilleure qualité: Balogh, 1966. II. 301, fig. 435.

24 Thuróczy, János, A magyarok krónikája [La chronique des Hongrois]. Ed. et trad. János Hor-váth, Budapest, 1978. (ci-après: Thuróczy, 1978), et v. l’étude de Soltész, Istvánné, «A Thuróczi-krónika és kiadásai» [La chronique Thuróczí et ses éditions], dans cette même édition, 423–439.

25 Kumorovitz, 1932. 8, fig. 4–5. Circonsciption de la face: DOMINUS DEUS ADIUTOR MEUS, sur le revers: MATHIE D.G. REGIS HUNAGARIE ETC. Son édition moderne: Érszegi, Géza (ed.), Sigilla Regum – Reges Sigillorum. Királyportrék a Magyar Országos Levéltár pecsétgyűj-teményéből [Portraits de roi dans la collection sigillographique des Arch. Nat. de Hongrie]. La description des armes est faite par Miklós Sölch. Photos de K. Szelényi. Budapest, 2001. 72–73,

25 Kumorovitz, 1932. 8, fig. 4–5. Circonsciption de la face: DOMINUS DEUS ADIUTOR MEUS, sur le revers: MATHIE D.G. REGIS HUNAGARIE ETC. Son édition moderne: Érszegi, Géza (ed.), Sigilla Regum – Reges Sigillorum. Királyportrék a Magyar Országos Levéltár pecsétgyűj-teményéből [Portraits de roi dans la collection sigillographique des Arch. Nat. de Hongrie]. La description des armes est faite par Miklós Sölch. Photos de K. Szelényi. Budapest, 2001. 72–73,

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