• Nem Talált Eredményt

Le paradoxe de «la globalisation», des mondialisations et des droits de l’Homme Je partirai d’un double constat paradoxal. Le premier volet de ce constat, que l’on peut faire sur un plan aussi bien métaphysique qu’anthropologique et pratique, est que « la globalisation » (technologique, informationnelle, économique, financière…) s’est progressivement dévoilée dans les faits comme une négation des droits de l’Homme. Le second aspect, à la fois « éloigné » et cependant lié, est que les mondialisations (de l’éducation, de la recherche, des informations, des luttes…) se sont au contraire et déjà révélées être des leviers majeurs pour défendre, promouvoir et développer dans toutes leurs conséquences les mêmes droits de l’Homme.

Comment entendre véritablement ce paradoxe et le résoudre de manière rationnelle fait l’objet de la présente analyse.

***

La globalisation ne s’intéresse pas aux droits de l’Homme, et ce en divers sens. Par

« globalisation », j’entends ici la vague de globalisation contemporaine à l’œuvre dans les domaines technologique, informationnel, économique et financier (liste non limitative). Une vague de globalisation qu’il s’agit aussi d’entendre, non pas comme un « phénomène naturel » (comme la marée) sur lequel le politique n’aurait pas de pouvoir, mais bien comme un projet, qui a été préfiguré, conçu et débattu comme tel par exemple à l’hôtel Fairmont de San Francisco en 199514, puis mis en œuvre progressivement depuis la fin des Années 1980 avec le concours de tous ceux — leaders politiques et économiques, en particulier — qui ont saisi les avantages qu’ils pourraient en tirer pour eux-mêmes et pour leurs affidés, ou qui y ont même parfois souscrit « malgré eux ».

En premier lieu, la globalisation ne s’intéresse ni à l’Homme ni au citoyen, ni au

« sujet de droit ». Son intérêt est strictement focalisé sur le consommateur: ainsi

« l’homme » ne peut-il l’intéresser, à titre accessoire, que comme consommateur de biens, de services, d’images, de recettes, de potions et aussi de couleuvres! Le

« globe » de la « globalisation » se distingue d’un « monde » authentique en ceci qu’il ne doit être peuplé que de consommateurs, dont la vocation principale est de

14 À l’occasion du premier State of the World Forum, censé préfigurer et analyser le monde à venir, et où étaient réunis Margaret Thatcher, George Bush n°1, Mikhaïl Gorbatchev, Vaclav Havel, George Schulz, Zbigniew Brzezinski, Bill Gates, Ted Turner, etc.

112

consommer (avoir, posséder, acquérir, louer, vendre, gérer…), et non pas d’être (un homme, un humain, une personne, un citoyen, un électeur, un sujet de droit…).

En deuxième lieu, la globalisation ne s’intéresse que très peu au droit en général, ou alors seulement à ce que l’on pourrait nommer le droit de globaliser sans souci… avec le moins de « droit normatif » possible, le moins d’« instruments juridiques », de conventions, de traités, sans parler de ces « déclarations universelles » et autres bizarreries superfétatoires marquées du sceau de l’inutilité… À l’inverse, c’est plutôt le « non-droit » qui apparaît comme le royaume d’élection de la globalisation car, moins il y en va, du droit, et de son respect, de son application, plus il est aisé et loisible de globaliser en ayant les coudées franches.

En troisième lieu, et pour entendre un aspect distinct de leurs relations, on soulignera que la globalisation a « d’autres priorités que les droits de l’Homme », et que, même si ses zélotes laissent parfois croire qu’elle ne leur est pas indifférente (ce qui a des avantages « en termes marketing »), le projet qui la porte estime que les droits de l’Homme ne doivent pas être posés au commencement, c’est-à-dire comme des « principes fondateurs », mais plutôt à la fin, c’est-à-dire envisagés comme conséquence éventuelle (ou « cerise sur le gâteau ») de la réussite escomptée d’un processus de globalisation dont on rêve « l’achèvement »… En bref, si vous voulez avoir les droits de l’Homme, leur reconnaissance, leur avènement, leur triomphe, il vous est suggéré d’en passer par la globalisation, de vous en remettre à elle comme moyen ou moteur desdits droits, plutôt que d’en réclamer la réalisation préalable, ce qui ne saurait être possible…

Toute la démarche du projet de globalisation (puisqu’il faut bien l’appeler ainsi) va même à l’encontre de la reconnaissance, de la défense et de la promotion des droits de l’Homme. Les droits de l’Homme, leur revendication sont en effet autant d’obstacles sur le chemin radieux d’une globalisation dont tout le mouvement s’efforce précisément et de manière obstinée… d’abolir les obstacles politiques, juridiques, fiscaux, réglementaires, supposés entraver sa course à l’uniformisation des fabrications, des consommations, des échanges, des discours et, finalement, des pensées et des œuvres!

S’il fallait résumer d’un trait le jugement que les concepteurs, animateurs et promoteurs (à divers titres) du projet de globalisation peuvent se faire des droits de l’Homme dans le globe globalisé et globalisant actuel, ce serait que ces droits sont des « empêcheurs de globaliser en rond » et, selon la vulgate gestionnaire, que leurs « avantages compétitifs » éventuels (« restant à prouver ») sont sans commune mesure avec leurs inconvénients effectifs.

113

Si l’on poursuit même un degré au-delà de l’idée que projet de globalisation et projet des droits de l’Homme15 sont contraires, opposés, voire, et de manière plus spéculative, intrinsèquement contradictoires, on est fondé à se demander si l’un des ressorts essentiels du projet contemporain de globalisation (ce jeune homme d’un quart de siècle) n’est pas, d’une certaine façon (et cela réclame d’être évalué sous ses différents aspects), une authentique négation du projet des droits de l’Homme, déjà « vieux » de deux siècles et demi.

Par « négation », je ne suggère pas d’entendre forcément ici une démarche volontaire d’annihilation16, mais plutôt cette dérive insidieuse qui est celle des prétendus « changements d’agenda » d’une époque prenant pour parangon (encore une fois, hélas !) une fausse « nouveauté » qui est, par essence, anhistorique et aphilosophique. La « négation des droits de l’Homme » ne se limite pas, en effet (ce serait trop simple) aux figures multipliées et répétées de la tyrannie, de la barbarie, du génocide, que le XXème siècle et le début du XXIème ont fait défiler sans relâche et selon un rythme accéléré…

De fait, la négation, cela peut être aussi (sur un mode presque indolore) cette procession de discours (avec tous les actes possibles pouvant en résulter) selon lesquels « les droits de l’Homme ne sont plus la priorité », ou bien « la priorité, c’est la croissance, c’est le chômage!» (comprendre au détriment d’autres choses, telles que les droits de l’Homme, précisément), ou bien « il ne faut pas se tromper sur les priorités » (discours encore plus pervers qui fait du « défenseur des droits de l’Homme » un coupable d’irresponsabilité), et une foule d’autres discours aussi retors et profondément destructeurs de la valeur et du sens mêmes du concept de

« droits de l’Homme ».

Cependant, malgré ce constat inquiétant, le paysage concerné offre des nuances de taille, qu’il serait regrettable d’ignorer, d’autant qu’elles permettent d’espérer un sort plus enviable à la problématique des droits de l’Homme, aux combats soutenus en leur faveur de longue date sur les fronts les plus divers, enfin à leur « actualité » et à leur « priorité ».

La première « nuance » contraint à rappeler la distinction (aussi peu médiatique qu’elle est essentielle) entre « la globalisation » et « les mondialisations », et à mesurer la différence décisive (et même ontologique) que l’une et les autres

15 Un projet des droits de l’Homme, que l’on peut aussi nommer « projet des Lumières », dans la mesure où il n’est pas séparable de l’idéal cosmopolitique plus généralement théorisé et discuté par les intellectuels et les artistes de la seconde moitié du XVIIIème siècle.

16 Cf. à cet égard, le slogan « en finir avec le droitdelhommisme », qui s’entend de manière croissante chez des intellectuels organiques haineux, chantres du néolibéralisme, du racisme et de l’ethnocentrisme...

114

entretiennent avec « les droits de l’Homme ». La difficulté vient du fait que « la globalisation » (technologique, économique, monétaire, informationnelle) a été présentée dès son avènement médiatique et politique (vers la fin des Années 1980) sous la forme d’un paradigme unique, sans équivalent historique et, par voie de conséquence, excluant. La globalisation fut ainsi désirée par ses promoteurs comme auto-suffisante, auto-explicative17, incommensurable. Dans ces conditions, il n’était bien sûr alors pas question de laisser place à des mondialisations plurielles18, comme nous l’avons requis dès 1999, des mondialisations permettant le dévoilement d’analyses (du monde contemporain et de ses figures conflictuelles), d’interprétations et de projets tout à fait différents (quand ils ne s’opposent pas frontalement) de ceux de la globalisation capitalistique, gestionnaire et impériale.

Or, que cela soit reconnu ou non par les chantres de la globalisation exclusive, les mondialisations ont désormais (depuis une dizaine d’années) gagné droit de cité et dignité non seulement dans les milieux académiques, les acteurs sociaux et la société civile internationale, mais aussi, bien que plus timidement, dans les milieux politiques, économiques et médiatiques. Car ces mondialisations que l’on ne peut réduire à « la globalisation », ce sont aussi, par exemple et avec une importance croissante, la mondialisation des luttes pour l’abolition de la peine de mort et de meilleures conditions de vie pour tous les prisonniers; la mondialisation des politiques multilatérales visant à permettre à chacun de « vivre dans une égale dignité », avec une nourriture, des conditions sanitaires et environnementales convenables ; la mondialisation des campagnes de lutte pour le développement ou le rétablissement de la liberté d’expression ; la mondialisation des échanges d’opinions et de pratiques sur les questions environnementales et énergétiques, etc.

17 Une « self-fulfilling prophecy » de plus…

18 Que le collectif transdisciplinaire et transnational du GERM s’efforce avec constance d’étudier et d’analyser depuis le lancement de ses travaux lors de l’année 2000. Cf. l’explicitation formulée sur son site Internet à l’adresse http://www.mondialisations.org/php/public/art.php?id=14433&lan=FR :

« "La mondialisation" et "la globalisation" sont des expressions désignant un processus qui étend les principes de l'économie de marché à l'ensemble de la planète. Mais elles ne prennent en compte que la figure économique d'un mouvement plus complexe. Le concept de "mondialisations" (au pluriel) s’efforce, au contraire, de rendre compte de la diversité et de la singularité des différents processus de mondialisation à l’œuvre dans tous les champs d’activité. (…) "Les mondialisations" sont l’ensemble des processus culturels, informationnels, sociaux, économiques et politiques

"mondialisés", c’est-à-dire : 1) diffusés à l’échelle du monde humain, en dépit des barrières d’origine nationale, géographique, technologique, linguistique, etc. ; 2) mettant à la disposition des hommes, de toute origine, culture et pays, des idées, des contenus, des services et des produits semblables ; enfin, 3) susceptibles d’avoir un impact "mondial" sur les activités humaines, quelle que soit leur nature. » Cf. également l’article « Le GERM : un laboratoire de la diversité culturelle pour comprendre «la globalisation» et les mondialisations » et « les mondialisations » » (http://www.mondialisations.org/php/public/art.php?id=2218&lan=FR, novembre 2001).

115

Plus généralement encore, on ne peut éviter de constater le paradoxe d’une mondialisation croissante des efforts, des luttes, des mobilisations en faveur d’une prise en compte toujours plus importante des droits de l’Homme dans les systèmes de gouvernement et de « gouvernance » : une mondialisation qui entre en conflit avec le slogan de la globalisation économique, lequel s’efforce, de son côté, de faire valoir le caractère prétendument secondaire ou accessoire de ses droits par rapport aux « véritables enjeux économiques » et à la prétendue « Realpolitik »…

La situation actuelle sur le front des droits de l’Homme, de « la globalisation »19 et des autres formes de mondialisation se caractérise donc par une contradiction interne aussi intéressante que problématique. En effet, ce qui se présente sous l’espèce monolithique de « la globalisation » inévitable et indispensable manifeste à tous égards (par ses actes, par les théories et les pratiques qui accompagnent son projet chrématistique) que les droits de l’Homme sont devenus contingents par rapport aux impératifs propres d’une extension sans limites de son phénomène (au sens précisément phénoménologique). Simultanément, en ayant recours à et en prenant appui sur des moyens de facilitation et de diffusion semblables20, ’autres mondialisations que l’on repère à l’œuvre dans tous les champs d’activité de la société civile, académique, sociale, culturelle, médicale, environnementale, mais aussi économique et politique, mettent au contraire en évidence que le projet des droits de l’Homme peut être relancé, poursuivi et accompli de manière plus rapide et « performante » (sinon « efficiente », en langue gestionnaire) par le déploiement même dans toutes les sphères d’activité humaine de ces mondialisations plurielles qui ne prétendent, à l’inverse, à aucune exclusivité ou inévitabilité.

La différence essentielle entre ces deux projets et phénomènes21 ne tient peut-être, à la vérité, qu’à une question de volonté, de détermination et de choix, et le paradoxe soulevé n’est peut-être, au fond, qu’une affaire d’idéologies22 et de priorités.

De fait, les uns (qui sont bien des hommes, et non pas des processus, même s’ils se dissimulent derrière leur simulacre) considèrent que les droits de l’Homme, leur sens et leur réalisation peuvent se révéler au mieux comme sous-produits et conséquences ultimes d’une « globalisation achevée » sur les plans économique,

19 Autocentrée, exclusive, prétendument nécessaire et suffisante.

20 Les fameuses « TIC », soit les technologies contemporaines de l’information et de la communication, qui étaient dites « nouvelles » il y a encore peu (« NTIC ») et ont perdu cet adjectif de par leur massification.

21 Car il faut effectivement les nommer « projets » et « phénomènes », ce qui s’oppose à la vulgate dominante, qui ne discerne pour sa part que des « faits », des « processus », des dynamiques sans sujet ni désir humains aux manettes des faits et des processus concernés…

22 On prétend souvent « les idéologies mortes » avec la chute du Mur de Berlin, mais cette « thèse » est plus que fragile, elle est primesautière.

116

financier, informationnel, de même que l’éventuelle généralisation du paradigme démocratique à l’ensemble de la planète. Mais, à leurs yeux, droits de l’Homme et démocratie ne sauraient être posés au principe et comme priorités susceptibles de perturber le bon déroulement du cycle et l’accomplissement du phénomène de globalisation. Car, pour eux, c’est la globalisation même qui est seule prioritaire, et pour des motifs nullement « originaux » ou « nouveaux », puisqu’ils restent ceux explicités par Aristote lorsqu’il souligne23, dans ses Politiques en particulier, la distinction à opérer entre l’économie (l’Oikonomia juste, normale, « soutenable », comme on aime à le dire aujourd’hui) et l’économie chrématistique, dont la dernière incarnation est celle observée aujourd’hui sous la forme de la globalisation financière, monétaire et boursière en cours. Une « économie » qui n’est en fait plus du tout une Oikonomia24, mais qui a basculé du côté pathologique de l’économie pour l’économie, l’économie qui se prend pour fin d’elle-même, et, surtout, une fausse « économie » qui ne vise qu’à un enrichissement sans fin, illimité, toujours plus dénué de cause ou de motif justes… L’économie spéculative dépouillée de la prudence, de l’équité et de la raison inhérentes à ce que doit être une économie authentique, et inséparables d’elle.

Pour les autres (qui sont aussi des hommes et des femmes, et non de purs mécanismes économiques et technologiques), le choix est clairement différent, affiché comme tel et présent dans toutes les dimensions des mondialisations concernées25. Pour eux, les droits de l’Homme, conçus et approchés tant au niveau de leurs principes philosophiques et de leurs énoncés déclaratifs que de leur mise en œuvre pratique, apparaissent au contraire et de fait comme inséparables du projet même de mondialisation. Ces droits ne sauraient en être un résultat éventuel et différé dans le temps. Ils en sont la condition et le sens principaux. De ce point de vue, il apparaît même souhaitable de soutenir, que toute mondialisation n’a de sens que de promouvoir et de réaliser une partie du projet des droits de l’Homme, que, sans cet alpha et oméga, elle serait vide de sens et de contenu.

Ce qui advient ici est la question sous-jacente, et largement ignorée, de l’utilité des phénomènes de mondialisation. En effet, si l’on aborde notre problématique sous cet angle, force est de reconnaître, dans un premier temps, que la seule utilité véritable du projet de globalisation serait de nature chrématistique. Elle se résumerait à l’enrichissement sans fin et sans cause au sein d’un « globe », où il

23 Politiques, Livre I, 8-10, en particulier 1256 sqq.. Cf. aussi le Livre V de l’Ethique à Nicomaque.

24 Une administration prudente et intelligente des ressources du « foyer », que celui-ci soit une famille, une maisonnée, un village, une cité, un état ou une cosmopolis…

25 Des mondialisations, que l’on perçoit trop souvent encore comme « alternatives » (cf. « Un autre monde est possible ») sinon « marginales », alors que l’on devrait plutôt estimer qu’elles constituent le cœur et l’essence du projet de mondialisation en général et entendu comme lien vivant entre le projet des Lumières et les conditions objectives de sa possible réalisation présente dans le contexte des Années 2000.

117

n’y aurait plus comme sujets que des « consommateurs ». De manière non pas seulement opposée, mais absolument éloignée, les mondialisations différentes de la globalisation exclusive et chrématistique ne dévoilent pas d’autre justification ou objectif que l’Homme lui-même, la reconnaissance et la mise en œuvre de ses droits dans des conditions historiques et en fonction d’un certain état de la technique qui permettent (ou facilitent) cette reconnaissance et cette mise en œuvre précisément mondialisées.

Le paradoxe dévoilé se résout ainsi dans la mise en tension entre des projets (celui de « la globalisation » et celui des mondialisations) dont le rapport aux droits de l’Homme constitue comme la ligne de démarcation.

Pour la globalisation et ses promoteurs, les droits de l’Homme constituent bien moins qu’une variable d’ajustement ou un hypothétique « effet dérivé » (qu’il soit désiré ou non). Ils sont en réalité perçus comme un obstacle majeur sur son chemin et dans sa course triomphale.

Pour les mondialisations positives tissées au jour le jour, en particulier par la société civile, la communauté académique, les acteurs sociaux et culturels dans le monde entier, les mêmes droits de l’Homme sont à l’inverse placés au centre et cœur de leur projet. Cela signifie qu’il ne saurait y avoir de « mondialisation soutenable »26, qui omettrait de réserver la place la plus éminente au respect et à la réalisation effective des droits de l’Homme. Et cela désigne aussi, que les droits de l’Homme apparaissent, d’une certaine façon, comme la vérité authentique et intrinsèque de tout projet de mondialisation.

26 En un temps, où le marketing politique réclame en un leitmotiv aussi obstiné qu’il est impensé, et comme s’il s’agissait d’une martingale absolue, que tout doit être ou devenir « durable » et

« soutenable » (sustainable, sostenible, sustentable)…

118 Bibliographie succincte

Dictionnaire critique des mondialisations, GERM, sous la direction de

François de Bernard,

http://www.mondialisations.org/php/public/liste_dic.php

La Pauvreté durable, François de Bernard, Editions du Félin (Paris, 2003) et Nova Harmonia Editora (Brésil, 2005)

Les Politiques, Aristote, trad.. P. Pellegrin, Garnier-Flammarion (Paris, 1990)

Le Piège de la mondialisation, Hans-Peter Martin et Harald Schumann, Babel, Actes Sud, 1999.

119

Leonid E. Grinin and Andrey V. Korotayev

Revolution and Democracy in the Context of the Globalization

The article studies the issue of the democratization of countries within the globalization context, it points to the unreasonably high economic and social costs of a rapid transition to the democracy as a result of revolutions or of similar large-scale events for those countries, that are unprepared for this. The authors believe, that in a number of cases the authoritarian regimes turn out to be more effective in economic and social terms in comparison with emerging democracies especially of the revolutionary type, which are often incapable to insure a social order and may

The article studies the issue of the democratization of countries within the globalization context, it points to the unreasonably high economic and social costs of a rapid transition to the democracy as a result of revolutions or of similar large-scale events for those countries, that are unprepared for this. The authors believe, that in a number of cases the authoritarian regimes turn out to be more effective in economic and social terms in comparison with emerging democracies especially of the revolutionary type, which are often incapable to insure a social order and may