132 COMPTES RENDUS
Johannes de THUROCZ, Chronica Hungaroram, I, Textus, E. GALÁN- TAI et J. KRISTÓ eds. Akadémiai K iadó (Bibliotheca scriptorum medii recentisque aevorum, series nova 7), 1985.
Voici, publié pár les soins de l’Académie des Sciences de Hongrie, le premier des trois volumes consacrés á la réédition de la Chronique de Johannes de Thurocz (Johannes Thwroczny, János Thuróczy), publiée pour la premiere fois en 1488 et, pour la demiére fois, en 1766.
Né vers 1435, d’origine noble, l’auteur fit ses études en Hongrie avant d’exercer des fonctions judiciaires, notamment á la cour de Matthias. La date de sa mórt ne nous est pás connue mais dóit se situer vers 1488 ou
C’est á la demande du chancelier Thomas de Drag, auquel l’oeuvre est d'ailleurs dédiée, que Johannes de Thurocz se mit á l’oeuvre en 1486, assemblant les sources éparses de l’histoire des Huns, compilant les chroniques du Moyen Age pour la période allant de l’invasion hongroise du IX' siécle jusqu’á la mórt du roi Charles Róbert en 1342, rédigeant lui-méme, en 1487, l’histoire la plus récente de són pays, de l’avénement de Louis I, en 1342, jusqu’au régne de M atthias, évoquant mérne le siége de Wiener Neustadt (Civitas Nova) en 1487.
Ecrite en latin, la Chronique de Thyrocz est un excellent témoignage des courants intellectuels qui anivnent la cour de Hongrie. Défendant l’idéal aristocratique de la virtus, elle refiéte les idéaux du groupe social dönt l’auteur est issu. Exaltant les ancétres (mythiques) du peuple hon- grois, les Huns et les Scythes, elle est aussi un véritable monument de la conscience nationale. Tout converge sur la personne de Matthias, susceptible de défendre les intéréts d’une noblesse qui se sent menacée, et présenté comme le nouvel Attila.
Les éditeurs ont pris pour base l’édition parue á Brno en 1488, tout en indiquant les variantes textuelles qui apparaissent dans les autres éditions de ce texte. Un index des noms compléte ce volume. II ne reste plus qu’á attendre avec iinpatience les deux volumes de commentaires qui accompagneront ce monument élévé á la gloire de la nation hongroise.
1489.
Gérald CHAIX.
C.E.S.R. Tours