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Matèrie! lexical et matériel grammatical: un problème contrasti!' de frontières en lexicographie bilingue 1

In document Cahiers d'études (Pldal 91-97)

1. Les problèmes pratiques qu'ont à résoudre les auteurs de dictionnaires pour délimiter leur domaine, c'est-à-dire en principe le domaine lexical, les obligent à prendre position dans un débat théorique auquel les linguistes ne semblent pas pouvoir apporter une solution définitive, celui des divisions de la langue. Divisions de la langue, ou division du travail d'analyse auquel la linguistique soumet les éléments constitutifs d'une langue? La tradition qui établit une répartition des matériaux à analyser entre une étude du matériel phonique, une morphologie, une syntaxe, un lexique, résulte en partie d'une différence de nature dans la fonction des éléments ainsi classés — c'est une différence de nature qui justifie la reconnaissance de deux "articulations", l'une impli-quant le sens, l'autre non — mais c'est surtout la contrainte subie par le descripteur, obligé de classer sa matière en chapitres successifs, qui impose le classement entre morphologie, syntaxe et lexique. Il n'est pas question de rouvrir ici le débat sur ce vieux problème des divisions de la langue, que je me trouve amené à évoquer aujourd'hui, en raison de mes responsabilités dans l'élaboration du nouveau dictionnaire bilingue, plus de quarante ans après en avoir traité, jeune assistant à la Sorbonne, dans une publication de l'Institut de linguistique.2

C'est sous l'angle de la lexicographie bilingue que je dois aujourd'hui évoquer de nouveau le problème de la démarcation entre lexique et grammaire, de la délimitation entre unités lexicales et unités ne relevant pas du lexique ou, plus spécifiquement encore, entre unités lexicales devant être traitées dans le dictionnaire et unités à exclure du dictionnaire, soit que par nature elle n'appartiennent pas au domaine du lexique, soit que, entrant dans la constitution du matériel lexical, elles échappent pourtant, du fait de leur statut, à un traitement dans le dictionnaire.

2. Poser ainsi le problème, c'est déjà en montrer toute la complexité. Je ne ferai qu'en indiquer les aspects essentiels, qui peuvent être ramenés à deux ordres de questions, l'un général, l'autre propre à la lexicographie bilingue.

1 Ce texte est issu de l'exposé présenté par l'auteur le 7 février 1995 pour engager le débat sur le thème majeur du colloque organisé par le Centre Interuniversitaire d'Études Hongroises les 6 et 7 février: « Lexique et grammaire en lexicographie bilingue ».

2 Jean Perrot, « Morphologie, syntaxe, lexique. Contribution à la discussion sur les divisions de la langue », dans Conférences de l'Institut de Linguistique de Paris, XI ( 1952-53), Paris, 1954, 63-74.

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2.1 Tout d'abord, s'il s'agit de chercher à établir une frontière entre les unités lexicales et les unités non lexicales, disons grammaticales, relevant à ce titre de la morphologie plutôt que du lexique, on se heurte à cette difficulté évidente que le lexique lui même comporte une grammaire: les unités lexicales analysables d'une langue comme le français ou le hongrois résultent soit d'une composition, soit d'une dérivation, dont le mécanisme met en œuvre un matériel morphologique dans une combinatoire qui constitue une véritable grammaire du lexique.

2.1.1 Sous l'étiquette de "composition", on range généralement des réalités lin-guistiques diverses. D'une part la combinaison, productrice d'unités lexicales complexes, d'éléments qui par ailleurs fonctionnent chacun comme une unité auto-nome: hongrois szemüveg "lunettes", c'est-à-dire "verres (iiveg) pour les yeux (szem)", dans une structure déterminant-déterminé, français porte-manteau dans une structure thème verbal-substantif objet servant à faire référence à une entité dont le propre est de servir à accomplir un procès qui s'exerce sur un objet. D'autre part la combinaison à une unité lexicale qui a un fonctionnement autonome d'un élément qui relève du matériel grammatical en ce qu'il appartient à une classe d'éléments dont l'effectif est limité et qui s'adaptent à un type donné de base. Pour l'essentiel, il s'agit des préverbes, dont l'importance est très restreinte en français, mais qui jouent un rôle considérable en hongrois. Problème pour le dictionnaire: doit-il enregistrer les préverbes et leur consacrer des articles, ou faut-il les éliminer parce qu'ils ne fournissent pas à eux seuls des unités lexicales de plein exercice, c'est-à-dire utilisables pour désigner des éléments de l'expérience (hormis des conditions très particulières, comme la reprise d'un pré-verbe seul au lieu du pré-verbe préverbé dans une réponse)? La pratique usuelle n'accorde aux préverbes hongrois qu'une mention très restrictive dans les dictionnaires, où seuls sont recensés les emplois effectivement autonomes comme celui de ki "dehors" dans un énoncé impératif tel que ki innen! "hors d'ici!", "sortez!". On peut estimer inutile de consacrer davantage de place aux préverbes en les traitant pour eux-mêmes alors qu'ils n'ont, en règle générale, de pouvoir de désignation que dans leur association à des verbes comme unités lexicales conjointes. Mais il faut alors prendre en compte les conséquences pratiques de ce choix, qui impliquerait que tous les verbes comportant un préverbe donné soient systématiquement admis comme entrées, alors que très souvent, notamment pour un préverbe de valeur aussi abstraite que meg, mais aussi pour d'autres, la différence entre le verbe simple et le verbe préverbé en hongrois n'entraînera pas de traduction différente en français.

Assez souvent, d'ailleurs, le dictionnaire Eckhardt mentionne un verbe composé préverbé par meg uniquement pour renvoyer au verbe simple correspondant. La prati-que, en cette matière, apparaît ainsi comme la recherche de compromis permettant d'éviter à la fois les articles inutiles qu'entraînerait le traitement systématique de tous les verbes préverbés, la présentation d'articles correspondant à chacun des préverbes, ce qui manquerait d'intérêt parce qu'on n'en tirerait pas le moyen de traduire les verbes pourvus de ces préverbes, et enfin l'absence systématique de tout traitement des pré-verbes, qui peuvent apparaître dans des emplois autonomes où il faut donner le moyen de les traduire.

Matériel lexical et matériel grammatical:

2.1.2. Si les dictionnaires acceptent, dans une certaine mesure, de traiter comme des entrées lexicales les préverbes, qui ont l'avantage d'être des éléments initiaux de mots, ils répugnent à consacrer des articles aux morphèmes de dérivation, qui, eux, se présentent à la finale ou dans le corps des mots. Cette attitude vaut aussi bien pour les morphèmes qui opèrent des translations, comme -ás/-és qui fournit sur base verbale des noms d'action, que pour ceux qui véhiculent des catégories relevant par exemple de l'aspect ou de l'ordre de procès, comme le fréquentatif gatAget, ou de la diathèse comme le factitif en -(t)at/-(t)et. Une exception notable chez Eckhardt: le dictionnaire comporte une entrée pour -hat/-het, réduite d'ailleurs à une ligne: "-hat, -het (rag) pouvoir; être de nature à (inj)".

Le parti adopté consiste donc à consacrer une entrée aux dérivés, même lorsqu'il s'agit d'une dérivation de fonctionnement très général, comme dans le cas des noms d'action en ás/-és, et même lorsque la traduction de ces noms ne fait intervenir aucune particularité notable et apporte tout simplement le correspondant nominal de la traduc-tion du verbe de base: ainsi quand l'article lehorgaszt, qui donne ja fejét "incliner, baisser la tête" est suivi de l'article lehorgasztcis qui se réduit à l'exemple "fej ~a un baissement de tête".

Ce parti, dans le cas du hongrois, tend un piège, dans la mesure où la dérivation peut produire non pas des mots dérivés, mais des syntagmes dérivés, le suffixe de dérivation opérant une translation de ce syntagme qui change de classe. C'est le cas des adjectivants comme -i ou -ú/-ű. Le premier peut donner effectivement un adjectif correspondant au substantif de base: ainsi tengeri "maritime" dérivé de tenger "mer";

mais le même suffixe -i sert aussi à opérer une translation de syntagme, et c'est ce qu'il a pour fonction de faire en cas de syntagme postpositionnel, comme a vár alatt "sous le château" qui, avec une dérivation de syntagme marquée par la suffixation de -i à la postposition, donne un syntagme épithétique a vár alatti "qui est sous le château".

Eckhardt donne bien une entrée alatti, mais ne fournit, et pour cause, aucun exemple d'emploi de cette forme en dehors de l'adjectivation d'un syntagme à postposition alatt:

alatti [~ ak, ~ t] de dessous qc; sous-jacent, -e; situé(e) au bas v en contrebas de qc; a rue Saint-Jacques 5. sz• ~ lakásán à son domicile 5, rue Saint-Jacques; Múzeum körút 6. sz. ~ ingatlan l'immeuble sis n° 6, boulevard du Musée; a vár ~folyosók les galeries souterraines du château; a Gellért-hegy ~ házak les maisons situées au v en contrebas v au pied du Mont St-Gérard; a hegy ~ rétegek les couches inférieures de la montagne; a 3. cikk második bekezdése ~ rendelkezések les dispositions sous l'alinéa 2 de l'article 3.

situation qui se reproduit pour melleti "d'à côté de, voisin de", közötti "situé entre", etc.

Quant à -ú/-ű, sa fonction est exclusivement, en hongrois d'aujourd'hui, d'opérer la translation d'un syntagme à noyau substantival pour lui conférer une fonction épi-thétique: on ne crée pas de mots dérivés en -Ú/-Ű. Il n'est pas correct d'enregistrer dans un dictionnaire, comme l'a fait Eckhardt, un mot arcú, pour lequel aucune traduction ne peut être proposée, et dont l'emploi ne peut être illustré que par des exemples de

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syntagmes + arc adjectivés par -ú: "sápadt ~ au visage pâle; szabályos ~ aux traits réguliers; szép ~ de belle mine". La même observation vaut pour un terme comme akaratú, mot enregistré par Eckhardt et en fait inexistant, la forme n'apparaissant que dans des syntagmes comme erős akaratú ember "homme de volonté" ou gyenge akaratú ember "homme sans volonté". Les exemples pourraient être multipliés.

3. L'établissement d ' u n dictionnaire bilingue associant hongrois et français fait surgir tout un ensemble de questions entraînées par la différence de statut, d'une langue à l'autre, pour des moyens d'expression qui se correspondent quant à leur fonction dans la langue, mais non quant à leur réalisation morphologique. Cette absence de symétrie pose problème lorsqu'elle a pour effet d'entraîner des comportements différents des lexicographes à l'égard d'éléments qui, en dépit de leur analogie de fonction, sont traités dans l'une des deux langues comme relevant du lexique, en tout cas comme ayant leur place dans le dictionnaire, et dans l'autre comme devant en être exclus.

3.1. Un cas particulièrement frappant est celui des relateurs, dont la fonction est de marquer les relations entre constituants d'énoncé, d'organiser le marquage des relations actancielles et circonstancielles. Ces éléments, quel qu'en soit le statut dans la morphologie de la langue, apparaissent comme ayant des traits qui les relient au domaine du lexique et d'autres qui les rapprochent du matériel grammatical. Ils consti-tuent des ensembles ouverts, où on constate souvent des apports nouveaux, notamment par intégration de syntagmes nominaux eux-mêmes pourvus de relateurs et dont le noyau substantival est une unité lexicale que son contenu oriente facilement vers une valeur catégorielle: ainsi, à côté des prépositions traditionnelles qui constituent le stock de base de ses relateurs, le français s'est doté de "locutions prépositives" comme à cause de, à/en raison de, du fait de, par rapport à, au niveau de, etc. Par ailleurs, il s'agit, comme dans le matériel grammatical, d'éléments constituant, en dépit de leur ouverture, des paradigmes limités dans un état de langue donné. Les limites du para-digme sont floues, et c'est là un trait qui montre que ces éléments sont porteurs de désignations caractérisées par la même plasticité que celles de l'ensemble du domaine lexical.

L'inclusion de ces éléments dans le lexique, et concrètement dans les diction-naires, est donc légitime. De fait, les propositions — et, naturellement, à plus forte raison, les locutions prépositives formées à partir d'un substantif qui fournit une entrée dans le dictionnaire — sont traitées dans les dictionnaires français, et du même coup dans les dictionnaires bilingues pour la partie où la langue de départ est le français. En hongrois, les éléments correspondants sont des suffixes et des postpositions, et l'atti-tude des lexicographes est autre: on ne fait pas de place, en règle générale, aux suffixes casuels, mais on admet les postpositions, et même avec générosité puisque pour celle qui correspond à sous, par exemple, Eckhardt a une entrée alatt "sous" (statique) mais aussi une entrée pour le latif alá "sous" (avec mouvement) et une pour l'ablatif alól

"de dessous". Il résulte de cette situation une discordance flagrante, fâcheuse et injus-tifiée, entre les deux parties du dictionnaire bilingue; la traduction des relateurs du hongrois en français ne se dégage que des exemples donnés au fil des articles, sans aucun exposé systématique, si ce n'est ce que peut fournir l'appendice grammatical du dictionnaire, c'est-à-dire fort peu d'informations, cet appendice ayant pour fonction de

Matériel lexical et matériel grammatical:

présenter le système hongrois et non pas de proposer des traductions françaises de ses éléments constitutifs. Il y a là une lacune, et ce n'est pas le hasard qui a suscité, il y a quelques années, un projet de publication d'un dictionnaire des suffixes casuels et postpositions du hongrois et de leurs équivalents français, ouvrage qui malheureuse-ment n'a pas encore été publié.

Les suffixes casuels, exclus en tant que tels, apparaissent en revanche dans le dictionnaire Eckhardt lorsqu'ils fonctionnent comme bases auxquelles s'adjoignent des suffixes possessifs, c'est-à-dire lorsque le substantif auquel un suffixe casuel serait adjoint dans une situation de désignation explicite est représenté par l'élément anapho-rique que constitue la suffixation possessive, avec inversion de statut (base/affixe) pour les deux éléments conjoints. On trouve ainsi un article vele chez Eckhardt, article justifié sans doute par toute une série d'emplois où ce suffixe casuel employé comme base avec une marque possessive donne lieu à des traductions autres que avec lui/elle:

ainsi velünk vannak "ils sont (des) nôtres", ou mit akcir vele mondani? "que voulez-vous dire par là?". Pour -nak/nek, Eckhardt va plus loin et mentionne à la fois nekem

"à moi", neked "à toi" et neki "à lui/elle", la justification de ces entrées étant sans doute à chercher dans la volonté de fournir à l'usager les formes me, te, lui que prend le pronom français en fonction de référence personnelle intraverbale pour le destinataire.

3.2. Si on en vient à ce domaine des marques personnelles du verbe, on doit faire observer que les références subjectales et objectales du verbe sont également traitées de façon différente dans le sens français-hongrois et dans le sens hongrois-français. Je, tu, il(s), le, la, les, qui ne sont que des affixes verbaux en français, mais que les grammaires continuent d'appeler pronoms, ont leur place dans les dictionnaires fran-çais, et de même dans les dictionnaires bilingues partant du français; en hongrois, et donc dans les dictionnaires bilingues partant de hongrois, on ne prend pas en compte les suffixes qui portent référence au premier actant (référence subjectale), comme -k pour la le r e personne, ni les suffixes de la conjugaison objective qui font référence à l'objet (-ja- dans já-tok) ou qui cumulent une référence subjectale et une référence objectale (comme -m = S. lere pers. + O 3e pers. ou -ja = S 3e pers. + O 3e pers.). Il faut bien convenir que, quel que soit le parti adopté par les lexicographes, le diction-naire ne peut dispenser son usager de connaître la grammaire de la langue, c'est-à-dire, dans le cas évoqué ici, la façon dont s'organisent en hongrois les références person-nelles dans le cadre du mot verbal, et que la mention dans la partie français-hongrois du "pronom" le, la par exemple, avec pour traductions possibles őt, azt ou zéro, ne permet pas, en dépit des exemples proposés, d'accéder à une utilisation correcte des différents moyens d'expression marqués comme équivalents possibles.

3.3. Quant aux marques personnelles affectant un substantif, c'est-à-dire les mar-ques possessives, la situation est la même: mon, ton, son, etc. ont leur place dans le lexique français, tandis que les équivalents hongrois, suffixaux, ne sont pas traités clans les dictionnaires et sont donc exclus des dictionnaires bilingues hongrois-français.

3.4. La différence de statut, pour ces moyens d'expression qui par nature relèvent de la grammaire plutôt que du lexique, entre formes hongroises et formes françaises

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est en partie illusoire. L'écriture l'accuse en écrivant entre deux blancs, comme des mots autonomes, les possessifs français aussi bien que les indices subjectaux et objec-taux des formes verbales, tandis que les suffixes hongrois correspondants, en tant que suffixes, sont graphiquement soudés au mot nominal ou verbal: d'où une apparence de mots autonomes pour les éléments français, en contraste avec la réalisation graphique soudée des éléments conjoints du hongrois. Il est vrai que les marques françaises manifestent plus d'autonomie dans leur rattachement au mot verbal ou au mot nominal:

un certain nombre d'éléments peuvent s'insérer entre les marques et les formes verbales ou nominales elles-mêmes: je n'en ai pas entendu parler; mon pauvre vieux chien.

Mais en fait cette différence n'a pas assez d'importance pour justifier deux traitements différents d'une langue à l'autre. Dans un dictionnaire bilingue, en particulier, ce qui compte avant tout, c'est de faire apparaître les équivalences, et, de ce point de vue, si en insérant je dans le dictionnaire on se donne le moyen de faire un sort à un cas particulier comme je soussigné, dont il est utile de donner le correspondant hongrois comme il est utile de consacrer un article à son pour introduire des emplois particuliers comme il connaît bien son Homère, cas où le hongrois n'utilise pas de marque posses-sive, de la même manière un traitement dans le dictionnaire hongrois-français des marques possessives fournirait le moyen de mentionner une correspondance entre le recours à un suffixe possessif en hongrois et un moyen d'expression lexical en français:

tíz éve (hogy) nem láttam "ça fait dix ans que ne l'ai pas vu".

4. 11 est difficile pour les lexicographes d'apporter une solution satisfaisante aux problèmes qui viennent d'être évoqués. Les faits de dissymétrie qui ont été illustrés par quelques exemples sont au total assez nombreux pour imposer une réflexion sur le traitement auquel il convient de les soumettre dans un dictionnaire bilingue. Ils se retrouvent, on l'a vu, dans les cas où le hongrois répond par un procédé de dérivation à l'usage, en français, d'un auxiliaire. Le factitif est un de ces cas: à l'auxiliaire faire du français répond le suffixe -(t)at/-(t)e t du hongrois, qui a etet en face de faire manger.

C'est aussi ce qui se produit pour l'expression verbale du possible, qui dispose du suffixe -hat/-het en hongrois en face de l'auxiliaire modal pouvoir du français; c'est précisément un cas où on constate qu'exceptionnellement le suffixe hongrois a droit à une entrée — très brièvement traitée — chez Eckhardt..

C'est finalement le souci d'efficacité qui doit l'emporter dans un dictionnaire bilingue; mais il n'en faut pas moins éviter de s'abandonner à un pragmatisme incontrô-lé et s'imposer un effort de réflexion sur les conséquences qui résultent, pour la constitution d'un dictionnaire bilingue, de la dissymétrie, d ' u n e langue à l'autre, dans le statut de moyens d'expression équivalents. Ce n'est q u ' à partir d'une réflexion approfondie sur ces phénomènes qu'on peut élaborer une pratique cohérente conciliant exigences théoriques et considérations pratiques.

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