Il offrit de fournir telle preuve qu'on pour-rait désirer
pour
justifierque
le Régent de France était pleinement informé des des-seins de ce prince et par conséquent qu'il avaitmanqué
à la parole qu'il avaitdonnée
là-dessus à Penterrider pendantque
le secrétaire éiait à Paris. »—
48—
Rakoczy
eut fort à se repentir d'avoir quitté la France.Peu
après sondébarque-ment
en Turquie, le sultan lui offritune
magnifiquedemeure
etune
belle hospitalité à Rodosto, sur leBosphore
; cependant, bientôtil devait s'apercevoirqu'ilyétaitsim-plement
interné par ordre de l'empereur sonennemi,on
lui avait faitune
cage dorée;néanmoins,
il y vécut résigné à son sort.Son
testament est rédigé en français et datédu
27 octobre 1732; cedocument
est plein de reconnaissancepour
LouisXIV
et accom-pagné de lettres sous cachet adresséesaux
quatre princes exécuteurs testamentaires, dontune
aucomte
de Toulouse et l'autre à l'ambassadeur de France à Constanti-nople.Le
corpsde François Rakoczy,nous
l'avonsdit, reposait dans
une
chapelle latéraledu
monastèrefrançaisdeSaint-Benoît de Galata à Constantinople, appartenantaux
«Laza-ristes » de Paris; au
même
endroit reposait le corps de sa mère, Hélène Zrinyi,égale-ment
réfugiée politiqueéchappéedes prisons d'Autriche.Les corpsde trois
compagnons
d'armes deRakoczy
reposaient dans le cimetière de Rodosto, sur leBosphore
ce sont ceux d'Esterhazy, de Sibrik etdu comté
Nicolas Bercsényi ;un
quatrième, celui d'Eméric Thôkôly,mort
en 1705, reposait à Izmid, en—
49-Asie-Mineure; ilssont rentrés en Hongrie
en
même temps que
celui de leur chef et il ne reste en terre étrangèreque
le corps de Ladislas Bercsényi, le fils de Nicolas, maré-chal de France, enterré àLucancy
en Seine-et-Marne, à la translation duquel s'est oppo-séela vicomtesse dela Rupelle, descendantedu
Maréchal.Maisla France ne saurait être considérée
comme
terreétrangère^ nipour
ce général français, nipour aucun
autre soldat de l'armée de Rakoczy.Comment
je fis la découverte de la maison deRakoczy aux
Camaldules de Qrosbois ;la sépulture de son
cœur
Il a été question, il y a
une
vingtaine d'années, en Hongrie, de rechercher lamaison
qu'habitaRakoczy
pendant sa re-traiteaux
Camaldules, et d'y poserune
plaquecommémorative. Nous
pensons eneffet que,
pour
les Hongrois qui cultivent avec tant de patriotisme le souvenir deRakoczy comme
étant lapersonnification de leurs aspirations nationales, celtemaison
a uncertain intérêt. C'esticiqueRakoczy
vécut tout à la méditation; c'est ici qu'il passa en revuelesévénements
desa vie agitée;c'esticicertainement qu'il pensa le plus à sa patrie qu'ilaimaittant, qu'il écrivit des Mémoires,
et très
probablement
l'Histoire des révolu-tions de Hongrie; il y vécutheureux
de tout ceque
laFrance
lui avait donné, et s'il y aun
lieu enFrance
quidoit porter lamarque
de son passage, c'est bien celui-cioù
ils'était senti à tel point heureux que, par testament, il
ordonna que
soncœur
y fût enseveli.—
51-Or, qui a conduit, dans le temps, ces recherches,
où
lesa-t-on faites puisqu'elles n'ont abouti qu'à des résultats négatifs alors qu'auxCamaldules
de Grosbois, le proprié-taireactueldelamaison,M.Caron.quil'habite depuis cinquante ans, n'a pasmémoire que
quelqu'un fûtvenu
le trouver à ce sujet? Serait-ceque
leMagyar^ chargé deces recher-ches, ne les eût conduites qu'enchambre,
c'est-à-dire à la Bibliothèque Nationale de Paris, cherchant sur la carte le village de Grosbois. Bien entendu, dans ce cas,il a
dû
découvrirque
ce village n'existe plusque
dansun hameau,
le Petit-Gros-Bois,atte-nant au parc de Grosbois,
mais
relevant dela
commune
de Villecresne.Le
chercheur devaitdonc
fatalement aboutir à cette con-clusion,que
le couvent desCamaldules
et lamaison
deRakoczy
avaient disparu avecle village; c'est à Yerres qu'il aurait fallu chercher. Voilà ce
que
c'estque
de faire dela géographie en
chambre
!Si au lieu de chercher dans les biblio-thèques,
on
s'était déplacé, rien n'eût été plus facileque
de découvrir l'endroit. Or,un
déjeuneràYerres,une
causettesur placeavecun
bûcheron,une
autreavecun
garde-chasse, et j'étais sur les traces et de lamaison
deRakoczy
et de la sépulturede soncœur.Dans
cette rue des Camaldules,une
mai-son à œils-de-bœufs, à façade rouge et-
52—
blanc, fenêtres très hautes, conrluites dans
lestyle de Marly et de Trianon, frappa
mon
attention;manifestement, elle était