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les autres Armées paifoient les ri

In document F rançois R agotzi , (Pldal 143-152)

vieres

oh la querre des Mécontents. I l l vieres de la Leïtha & de la Mora­

va 5 ôc faiioicnt de prodigieufes courfes dans l ’Autriche , dans la Moravie , ôc dans la Silefie ; de forte cju'ils jetterait une li grande terreur dans Vienne , que fo n y rêfolut d enfermer les Fauxbourgs dans un retranchement 9 ôc d'y em­

ployer jour & n u it, ôc fans excep­

tion de Dimanches ou de Fêtes , 30 mille Pionniers.

Les affaires de l’Empereur etoient réduites à ce point, quand le Prince Ragotzi luy enleva la Fortereflè d 'A gria, qui donna tant de peine aux Turcs pour s’en em­

parer , & pour la foutenir. Il prit aufîî le Château fameux dp

Montkats , dans lequel fa mere 9 femme du Comte Tekeli 5 s’y fou-*

tint de fe défendit fi long-temps ,

& que la nature & l’art ont ren­

due presque imprenable.

C e fut alors que les Anglois &

F ♦ les

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122 La vie du Prince Rago t ,

k s Holandois , qui s'etoient unis avec l ’Empereur , pour la guerre q u ’il avoit entrqprife contre la France, touchant la fucceffion de Charles IL Roy d'Efagnc,ne cru­

rent pas devoir fe taire , & laiiTer FEmpereur embaraffé dans la guer­

re contre les Hongrois , qui luy alloient caufer une puiflantc diver-

iîon. Us remontrèrent à l’Empe­

reur que cette guerre des Mécon­

tents étoit capable de rompre tou­

tes leurs melures 9 & feroit une grande diverfion de fes forces y q u ’il feroit difficile , qu’il donnât au D uc de Savoye les iècours qu'il luy avoit promis, ny auPrinde de Bade des troupes fuffifantes pour foûtenir la guerre fur le haut-Rhin, s’il étoit obligé d’avoir une grande armée du côté de la Hongrie. Ils luy remontroient qu’ils étoient chargez non-feulement de la guer­

re du côté de la Flandre y mais

ou la guerre des Mécontents. 1 1 3 qu’ils sYtôicnt engagés de foute- mr avec les Portugais, les affaires de T Archiduc en Èfpagne, ce qui

les obligeoit à des dépenfes efFro*

yables. Q u ’outre cela l ’Empereur avoit encore fur les bras une guer­

re en Bavière, dont 1 événement n’ étoit pas afluré-. Q u ’il falóit donc à quelque prix que ce f û t , appaifer cette guerre inteftine de H ongrie, pour pouvoir donner an refte toutes fes forces, & toute fon attention. Que la force ne vien­

drait jamais à bout de réduire le Prince Ragotzi , & qu’il falóit prendre des mefures tout oppofées à celles qu’on avoit jusqu’ icy te­

nues avec ce Prince. Q u ’ils s’o f­

fraient pour être les Médiateurs

& les Garan de cette afiaire5 &C d’un accommodement raifonnable*

Q u’ une partie étant Calviniftes 5

& les autres Luthériens 5 ils nt tefuferoient peut - eftre pas ny

• F z leur

1*4 Ld vit du Prince Ragot V j

leur mediation ny leur garantie ,

& qu’ il étoit temps de mettre les fers au feu , avant que les choies fíiífent poulïées plus loin. Q u ’il étoit bien dur à un grand & puif- fant Empereur 5 de careifer un hom­

me dont on s’eft crû mortellement offenfé , & traiter comme de pair

avec un S u jet, après l’avoir fait condamner à perdre la telle fur un échafaut comme un rebelle ; mais que la neceflité étoit au delïus de toutes les L o ix , & qu’il falloit quelquefois embrafler ceux que l ’on vouloit étoufer.

Ces confeils politiques trouvè­

rent l’efprit de l’ Empereur fort dif- pofé à les écouter & à les applaudir, ces ièntimens fe trouvant confor­

mes à fes intentions $ & dés ce moment il fit propofer aux Mécon­

tents le prélude d’un accommode­

ment , qui ne fut point écouté.

I/Empereqr propofa d’abord de

* «don*

ou la guerre des Mécontents. 125 donner aux Comtes Bereiini & Ca- roli des Pafle-ports pour venir à Vienne parler de cette négocia tion. Mais Ragotzi, par les vues de fa prudence, leur fit comprendre le

danger auquel ils s’expofcroient Pun & Pautre, de s’aller commet­

tre à la foy d’un Ennemi irrécon­

ciliable , qui fous diffcrens prétex­

tes pourrait trouver des raifonç plauiibles pour les retenir à la Cour,

& les y faire périr. Q u ’ils dévoient fe fou venir de la maniéré dont on traitai Berghes & M on tign i, qui furent en Efpagne députez des Pro­

vinces -U nies j qu’ ils y périrent Pun & Pautre , fans en pouvoir échaper. Que quand on à offen- fé un Souverain qui fe croit bleifé, il faut moins s’y fier que fion avoit été mis par lui en chcmife; qiPon ne les regardoit que comme des Sujets rebelles, à qui Pon ne de- voit. pas permettre de dire ce qui

F 3 leur

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12 6 La vie du Prince R/igotz.i)

leur viendrait en peniee , ni leur tenir parole. Que la juftice Sc le rétabliflement des Loix du pays, leur avoit mis les armes à la main.

Qu'en un mot ce n’étoit point fon avis qu’ils y allaitent. En forte que Berefmi & Caroli dedarerent qu’ils ne vouloient point aller à Vienne fous 1 ombre d’aucun Paife-port,

tel qu’il fût , ny fier leur vie au Conieil de l’Empereur. Cepen­

dant le Prince faifoit redouter fes armes du cofté de la Teïife , &

s’éto itd 'ja rendu maiftre de quan­

tité de Villes qui aifuroient fa rou­

te en Tïanifylvanie, d on tlacon - quefte étoit le principal objet de fes deffeins, 6c où l’appelloient fes amis, perfecutez par le Comte Ra-

butin. Mais Ragotzi avant que | d'entreprendre d'y paifer , fit par *

tout débiter un Manifefte qui con- tenoitlesraifons qui Tavoientobli­

gé de prendre les armes contre

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bu la guerre des Mécontents. 127 l’Empereur j dans les raifons gene­

rales il mit les Loix & les Privile­

ges de la Nation Hongroife 5 &

dans l’autre pour fon particulier, il n oublia pas les mauvais traite- mens qu’il avoit foufferts dans fa perfonne, dans fa famille, & dans les amis , par lesquels on l’avoit forcé à une jufte défenfej & finif- foit enfin par le droit legitime qu'il avoit fur: la Transylvanie , où l'a- voiçnt appelle tous les Tranifyl- vains, & par le peu de ioliditcdes droits qu’y avoit l'Empereur, qui

ne devoit qu’à la puiifance de fes armes la poiféiïion dans laquelle il étoit.

Dans ce temps , qui fut avant l'ouverture de la campagne de 170 4 il fit paffer à douze mille H on­

grois la Morava , d’où ils s'avan*

cerent à quatre lieues de Vienne ,

& mirent tout à feu & à fang par tout où ils paflerent. Ils ne rai*:

F 4 foient

128 La vie du Prince Ragot zd.

foient point la guerre de pied fer­

me , mais en Tartares , par des couries & des retraites Soudaines.

Le General Heifter qui comman- doit contre les Mécontents une ar­

mée j eut alors une affaire fâcheu- f e , parce qu’étant entré dans la Hongrie , après avoir promis à,

toute la Cour de Vienne de mer­

veilles , & ayant été informé par fes Efpions que le Comte Caroli venoit au devant de luv avec une Armée nombreufe pour le com­

battre y il repafla au plus vite la Leïtha, & revint à deux lieiies de Vienne pour la couvrir, ou plutôt pour s'y mettre à couvert avec fon Armée & fon bagage. Il y fut fuivi par les Mécontents qui pafle- rent après luy laLeïtha, & vinrent brûler des Village fi près de V ie n ­

ne , que des Remparts on en voyoit les flammes. Ils vinrent même fai­

re des courfes jusques aux portes - de

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