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Edited by Denis Sinor (Handbuch der Orientalistik, Vili

In document Centre Interuniversitaire (Pldal 140-144)

Handbook of Uralic studies). Leiden New York Kobenhavn -Köln, E J. Brill, 1988, XX - 841 pages.

C'est un heureux événement pour les études hongroises que la parution, attendue depuis longtemps, de ce premier volume du Handbook of Uralic Studies, volume consacré aux langues (le second devant être consacré aux peuples qui les parlent). L'ouvrage a été réalisé pas une équipe de plus de vingt spécialistes de grande notoriété, sous la direction de Denis Sinor. Presque tous les auteurs (exception notable : Bernard Comrie, Bo Wickman) sont Hongrois (au moins d'origine) ou Finnois. Les textes sont écrits en allemand ou en anglais (à peu près à égalité), à la seule exception qui sera ici saluée comme il se doit -de la présentation -de la langue hongroise, faite en français par István Szathmári.

Après la préface et l'introduction de D. Sinor, les contributions sont réparties en quatre sections ; description des langues actuelles (pp. 3 à 216), histoire des différentes langues (pp. 219 à 447), grammaire comparée de l'ensemble ouralien (pp. 451 à 571), relations avec d'autres groupes linguistiques (pp. 575 à 791, à cette section étant attachée une histoire de la linguistique ouralienne par Bo Wickman pp. 792 à 818). L'ouvrage est complété par un triple index : termes techniques (partie très précieuse), langues, auteurs cités. Il n'a pas de bibliographie d'ensemble, les auteurs ayant introduit dans les différents chapitres les informations bibliographiques qu'ils jugeaient utiles.

Ainsi structuré, l'ouvrage peut apparaître comme raisonnablement équilibré, bien que la partie descriptive occupe une place insuffisante avec moins du quart de l'ensemble. On constate d'ailleurs des disparités : c'est inévitable, et D. Sinor s'en explique dans sa préface. Il était légitime de ne pas donner une place privilégiée aux langues les plus importantes de la famille, qui sont aussi les mieux connues et les plus accessibles ; on acceptera donc une présentation du hongrois réduite à 2o pages; il paraît pourtant plus difficile d'admettre que l'ensemble

"balto-finnic" soit traité comme un bloc en 25 pages : le sacrifice imposé à Aimo Turunen est abusif.

On regrettera aussi que les aspects historiques et comparatifs soient traités de façon trop dispersée, la section dite comparative ne comprenant que trois chapitres tandis que la suivante, consacrée aux relations avec d'autres groupes, comporte à la fois l'étude des influences extérieures subies par la famille et le point sur le débat ouralo-altaïque, qui est d'ordre comparatif. Et il aurait été intéressant, dans cette dernière section, de ne pas se limiter à une présentation fragmentaire des influences extérieures, envisagées pour l'ensemble ouralien (influences slaves, germaniques, etc.), mais de tenter une approche plus synthétique permettant une sorte de bilan du rapport parenté/ affinité dans un cas aussi complexe que celui du hongrois. Il y a certes une présentation solide de l'histoire du hongrois par SamU Imre (en 35 pages), mais elle est orientée essentiellement vers le développement interne des structures de la langue.

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La description du hongrois d'aujourd'hui donnée par I. Szathmári comporte des indications intéressantes où l'on reconnaît les orientations personnelles de l'auteur, mais elle gagnerait à sacrifier certains détails pour mieux dégager les traits structuraux essentiels (par exemple pour faire apparaître ce qui est nettement structuré dans les suffixes casuels, présentés de façon trop énumérative, ou le jeu très fortement organisé qui règle l'ordre des constituants dans la phrase). On notera dans la partie phonétique le classement contestable de ty et de gy comme affriquées, et la notation erronée f (coquille!) pour gy dans le tableau.

Jean Perrot

Jolán Kelemen, De la langue au style. Eléments de linguistique contrastive français-hongrois. Budapest, Akadémiai Kiadó, 1988,

194 pages.

La plupart des professeurs de français en Hongrie peuvent se considérer aujourd'hui comme disciples de l'auteur, enseignante hors pair de grammaire descriptive du français à la Chaire de Français de l'Université Eötvös de Budapest depuis de longues années (nous n'en préciserons pas le nombre, ses activités scientifiques et pédagogiques n'étant égalées que par son charme délicieux).

Jolán Kelemen s'est toujours opposée à une conception hermétique de la linguistique ; tenant la formation de professeurs de français pour sa tâche principale, elle a toujours su mettre ses recherches au service de son travail pédagogique. La linguistique contrastive est un terrain particulièrement fertile à cet égard, ses origines étant par excellence pédagogiques : elle est partie de l'analyse des fautes et de l'étude des interférences.

Qu'est-ce que l'analyse contrastive ? C'est la confrontation, à caractère purement synchronique, de deux systèmes ou systèmes partiels de langues. Cette démarche a un intérêt double : -linguistique, car en éclaircissant d'une façon nouvelle des structures de deux langues, elle contribue à une description plus complète de celles-ci ; - pédagogique, car elle permet d'élaborer des stratégies en vue d'éviter la production des fautes prévues.

Jolán Kelemen se propose de donner une synthèse dans la description. Elle n'opte pas pour ime méthode exclusive, au contraire, elle s'efforce de démontrer que la syntaxe transformationnelle, la sémantique et la linguistique du texte sont d'autant plus fructueuses qu'elles fonctionnent ensemble. Dans ce volume elle ne traite pas de l'intégralité de la grammaire française, elle l'avait fait dans plusieurs de ses travaux : elle se contente d'aborder cinq domaines importants où se retrouvent concentrés les problèmes les plus pertinents.

Les premier et deuxième chapitres (Déterminants, Pronominalisation) sont en rapport très étroit, l'un des critères de classification des déterminants étant justement la pronominalisation. Dans l'analyse des déterminants, c'est l'acceptabilité des déterminants indéfinis introduisant le syntagme nominal sujet ou objet qui préoccupe le plus Jolán Kelemen. Le problème du sujet est le plus délicat. Pourquoi peut-on dire des étudiants arrivent , mais non des étudiants travaillent ? Elle se penche sur-ce problème peu étudié et offre des solutions. Le chapitre de la pronominalisation propose au lecteur une analyse très instructive des interférences.

Le troisième chapitre est le domaine privilégié de Jolán Kelemen, qui, depuis longtemps, s'est imposée comme l'expert reconnu des temps verbaux. L'analyse sémantique et pragmatique du temps et de l'aspect constitue le plat de résistance du riche menu offert par ce livre. Chapitre primordial pour les hungarophones apprenant le français, le hongrois ne disposant que d'un seul temps passé exprimé par la morphologie verbale.

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Le quatrième chapitre, toujours au niveau de la phrase, traite de deux types de circonstants : les circonstants de manière et ceux d'opposition et de concession, ces derniers présentant le plus de contrastes avec les expressions hongroises équivalentes. Cette partie sera particulièrement utile aux enseignants et aux apprenants, car les manuels et grammaires ne s'attardent pas longtemps sur ces questions.

Le cinquième chapitre se propose d'étudier la phrase complexe, la coordination et la subordination, tout en dépassant le cadre de la phrase.

La dernière partie jette les bases d'ime stylistique contrastive du français et du hongrois, la stylistique étant considérée comme description linguistique du texte littéraire. Cela est d'autant plus important que depuis une vingtaine d'années la stylistique se trouve fortement contestée par les linguistes. Et s'il est tout à fait justifié que les descriptions linguistiques s'appuient en premier heu sur des phrases prises dans la langue courante - parlée ou écrite -, il n'est pas admissible que les textes littéraires soient complètement écartés du champ d'investigation. Or, c'est ce qui se produit régulièrement dans les études de grammaire depuis un certain temps, en guise de réaction contre l'usage des grammaires traditionnelles. Dans le livre de Jolán Kelemen on voit se dessiner une heureuse synthèse qui, tout en développant les résultats de la linguistique moderne, rétablit dans leur état les corpus littéraires et propose de nouvelles perspectives : celles d'une stylistique contrastive.

Pál Pataki

Lajos Nyéki : Grammaire pratique du hongrois d'aujourd'hui,

In document Centre Interuniversitaire (Pldal 140-144)